Victime d’harcèlement : Khadidiatou Ndiaye convoquée en justice pour diffamation

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Khadidiatou Ndiaye, victime de harcèlement et d’intimidation de la part du représentant d’une Société minière de loulou canadienne (Somilo), est assignée en justice pour diffamation après avoir brisé le silence. Wildaf, une ONG qui lutte contre les violences basées sur le genre, à la suite d’une conférence de presse, demande justice pour Mme Khadidiatou Ndiaye.

Dans son communiqué de presse, la présidente de Wildaf, Mme Bouaré Bintou Founè Samaké, rappelle les faits. Le 23 octobre 2022, à la suite d’un long processus pour se faire entendre et mettre fin au harcèlement sexuel et à la discrimination, dont elle se dit être victime au sein d’une société minière canadienne Somilo, Mme Khadidiatou Ndiaye a fait un témoignage dans l’émission “Femmes capables” sur la chaîne de télévision Africable. Après la diffusion de l’émission, la société incriminée a porté plainte contre elle, l’animatrice de l’émission et Africable télévision pour diffamation.

“La société minière a trouvé qu’on est venu les diffamer sur le plateau de la chaîne Africable. Le jeudi, on était devant la justice pour statuer sur l’audience qui va fixer le procès. Si on poursuit l’animatrice, la chaîne de télévision et la victime, ça veut dire que personne n’a le droit de venir s’exprimer. L’objectif est de nous faire peur et taire”, déclare Mme Bouaré Bintou Founè Samaké, présidente de Wildaf Mali, qui apporte son assistance à la victime.

Selon elle, avant cette émission sur Africable, l’ORTM leur avait demandé de s’associer à lui pour pouvoir faire une émission sur le harcèlement sexuel en milieu de travail. En sa qualité de personne ressource, Mme Bouaré Bintou Founè Samaké affirme avoir participé à cette émission qui n’a jamais été diffusée.

“La mine a saisi l’ORTM pour leur dire de ne pas diffuser. Comment une structure privée peut-elle dire à un média d’Etat de ne pas diffuser une émission ? C’est en ce moment que nous avons demandé à Africable, s’ils peuvent nous recevoir dans l’émission ‘Femmes capables’. Quand l’émission a été diffusée à 16 h, j’ai voulu avoir les éléments. Je suis partie trouver que la structure est venue prendre l’enregistrement chez Africable. Même l’élément sur Facebook a été désactivé”, s’attriste-t-elle.

Dans le communiqué, il est indiqué que la liberté d’expression est un droit constitutionnel qui a été acquis chèrement. De ce fait, les organisations de la société civile, défenseures des droits de la femme et des victimes de violences basées sur le genre attire l’attention de l’opinion nationale et internationale que cette plainte est une manière d’intimider les victimes.

Ainsi, elles s’opposent à toute institutionnalisation et systématisation du harcèlement au travail ; dénoncent les multiples tentatives pour faire peur, réduire en silence et écraser la victime et rappellent que l’or du Mali ne doit pas être exploité sur le corps des femmes du Mali.

Le procès était prévu hier jeudi 2 février au Tribunal de la Commune VI. Les organisations de la société civile, qui défendent les droits de la femme et des victimes de VBG, lancent un appel aux autorités pour les accompagner à démanteler le mécanisme de harcèlement systématique au travail. Elles se disent déterminées à accompagner la victime et d’autres potentielles victimes de ces pratiques attentatoires à la dignité de la femme.

                                                                                          

Marie Dembélé

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