Vers une impasse sur le sommet Afrique-France

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On en parlait un moment avec beaucoup d’insistance avant que les inquiétudes ne se dissipent par la suite. Mais les craintes d’un retrait de l’Afrique-France au Mali rebondissent logiquement à nouveau avec la recrudescence de l’insécurité dans la capitale. Il se passe rarement deux semaines de suite, depuis un certain temps, sans que les Bamakois ne soient ébahis devant une nouvelle facette inédite de la violence urbaine.  Jadis nocturnes, les braquages s’opèrent désormais en plein jour, à défaut de se perpétrer en début de soirée. Tous les ingrédients sont ainsi réunis pour décourager les centaines de participants attendus à Bamako dans le cadre de l’Afrique-France, un événement pour lequel les autorités ont quasiment sacrifié le secteur informel et contraint nombre de ses acteurs au désœuvrement. Il n’est d’ailleurs pas exclu que la situation ait fabriqué des braqueurs déterminés à faire échec à l’événement qui est à l’origine de leur malheur. On aura donc cassé des œufs sans pouvoir faire des omelettes, alors que les ouvriers s’échinent jour et nuit pour construire de l’embellie sur les ruines de commerces de la capitale.

Le RPM entre un statut de parti et de patrimoine

Qu’il soit déconnecté de l’arène politique par les hautes fonctions étatiques n’enlève en rien son incontestable influence sur le parti créé pour sa personne. IBK, ancien président des Tisserands depuis son accession à la magistrature suprême, a derechef prouvé son emprise sur le parti majoritaire. En recevant le nouveau bureau fraîchement installé par le 4 ème congrès ordinaire, le président de la République s’est adressé aux nouveaux membres du BPN – dont la plupart ont été choisis par sa bénédiction – dans un ton assez paternaliste pour démontrer qu’il reste le pilier central incontournable de la famille. Il a en effet  donné la conduite à suivre avec des leçons de morale quasi insultantes, laissant entendre qu’il exige d’eux moins d’intrigues et plus d’intégrité. Le ton paternaliste prouve à tout le moins que le RPM s’enfonce davantage dans un statut de patrimoine au lieu de profiter de la gestion du pouvoir pour se muer en vrai parti.

Le cas énigme du Pdg déchu en plein essor de la Cmdt

Du surprenant limogeage du Président – Directeur Général  de la Cmdt on en sait un peu plus, le temps passant. En effet, plusieurs semaines après un bouleversement intervenu en période de vache grasse pour le secteur cotonnier malien, les langues se délient progressivement. Les malheurs de M. Koné, de bonne source, lui viennent d’un refus d’attribuer la presque totalité des marchés d’intrants de l’année à une seule société, en d’autre terme d’avoir refusé un monopole de fait. Nos sources parlent d’une certaine société connue sous les initiales de DPA, qui aurait pu faire main-basse sur un lot de 100 milliards si l’ex Pdg ne s’y était pas opposé au profit d’une diversification des fournisseurs, la procédure la plus pratiquée dans la boîte. C’est ce refus, assurent nos sources, qui lui a valu de perdre la confiance de l’Etat dont il est le représentant au conseil d’administration de la Compagne malienne de développement du textile. De sources concordantes, il avait pourtant précédemment consenti l’attribution d’un marché de 14 véhicules à un proche de la famille présidentielle, sur instructions reçues de voix venues de haut d’en haut.

Les recrues de ‘AGIR’ tout aussi recalées

Si l’affaire des agents recrutés du département des Finances continue d’étonner, c’est aussi à cause de la taille de ceux qui en ont tiré les ficelles et continuent probablement de le faire encore. De nombreux bénéficiaires s’expliquent difficilement que l’opération ait échoué malgré l’implication d’influentes personnes physiques ou morales. On parle, par exemple, de l’ONG ‘AGIR’ de la Première Dame, une structure qui aurait tenté d’intégrer 24 des 501 jeunes gens inscrits sur la décision finalement annulées après publication. Il se susurre aussi que les mêmes personnes se démènent aujourd’hui comme des beaux diables pour inciter les bénéficiaires à engager une procédure judiciaire contre l’Etat. Elles font ainsi cause commune avec d’autres acteurs qui refusent de renoncer aux millions de francs perçus contre promesses de recrutement.

C’est dire que la bataille promet d’être rude entre la rigueur  du ministre et la vénalité de certains.

Iyad Ag Ghali rompt avec sa tribu

Condamné à l’isolement avec l’intensité de l’étau international contre les terroristes, l’ancien rebelle reconverti en djihadiste n’en est pas confiné au point de ne plus donner signe de vie. Il nous revient, de bonne source, que le seigneur de Teghaghar s’est récemment manifesté par un message qui circule pour l’heure sous les manteaux. Selon les bribes qui nous sont parvenues, le précurseur d’Ansardine – organisation fortement implantée dans le Delta du Niger –  a exprimé ni plus ni moins sa rupture avec sa propre tribu, les Ifoghas. Il ne reconnaitrait plus l’appartenance tribale et lui a ouvertement  préféré la foi et les affinités religieuses. C’est ce qui expliquerait, par exemple, sa grande proximité avec les notabilités religieuses du centre du Mali qui conserve les souches des anciens empires théocratiques. C’est ce qui expliquerait également sa défection au combat fratricide qui continue a naguère mis aux prises les Ifoghas et les Imghads autour de la gestion de Kidal.

La route des clivages communautaires

Il y a la route du poisson en 5ème région et celle de l’espoir entre Tombouctou et Douentza ; il y aura bientôt la route des clivages intercommunautaires. Il s’agit de l’axe Gao-Bourem dont les travaux ont été lancés, hier, dans un enthousiasme qui tranche avec une discrète expression d’amertume qu’elle suscite. Elle a trait notamment aux conditions d’attribution de la maîtrise d’œuvre. Celle-ci a été affectée à une entreprise chinoise, mais le hic est que la plupart des travaux sont sélectivement sous-traites par des entreprises locales. Et comme par un hasard, les entreprises en question appartiennent toutes à la communauté arabe taxée par les populations sédentaires de persécuteurs ou de complices de la terreur qui s’est abattue sur le septentrion pendant l’occupation djihadiste de 2012. Les entrepreneurs sonrai s’en offusquent tout naturellement et dénoncent discrètement une concurrence faussée au profit des fortunes de cartels de la drogue.

Rassemblés par la Rédaction

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1 commentaire

  1. C’est la franceafric elle-même qui est une impasse pour l’afrique francofolle:
    -une impasse culturelle (mettre en avant la langue d’un étranger plus que la tienne, seul l’esclave fait cela)
    -une impasse politique (dictatures et rebellions dans l’espace francofoou)
    -une impasse monnétaire

    Seulement nos esclaves de président-sous préfet ne veulent pas le voir!

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