Initiative de l’ancien président de la République ATT, l’opération taxi est lancée en novembre 2009. Avec une prévision de 1000 nouveaux taxis, elle est conduite par l’Agence Nationale de la Promotion de l’Emploi(ANPE). La gestion est confiée à la coopérative des chauffeurs dirigée par Alou Guissé. Ce chef installe un désordre total et met en place un système mafieux en complicité avec l’ancien Directeur de l’ANPE Makan Moussa Sissoko. Conséquence : l’opération échoue et les méfaits sont drastiques au détriment des pauvres chauffeurs bénéficiaires. L’affaire se retrouve devant le Pôle économique. Au même moment, Monsieur Guissé trouve un moyen de mettre sur le marché les taxis. Il les vend en pièces détachées.
Bien réfléchi et très bien lancé, le projet de l’opération 1000 taxis devrait permettre le changement radical du port automobile du Mali devenu très vieillissant. Après moult tractations et démarches administratives, c’est l’ANPE qui est désignée pour conduire l’opération avec des concessionnaires choisis et certaines banques de la place. C’est ainsi que le PRISE-AUTO de l’homme d’affaire Samba Bathily, WADA -MOTORS Yatassaye et CERA-MALI sont retenus comme fournisseurs chargés de livrer les véhicules à travers un partenariat et un cahier de charge dont celui d’ouvrir des garages pour assurer l’entretien des véhicules.
Abus de confiance
Les chauffeurs bénéficiaires des taxis, la plupart des illettrés, sont appelés à signer des contrats dont ils ignorent tout du contenu. A la signature, seule la partie « a signé » est visible. Le reste du document est couvert. Pressés étant dans le besoin, les chauffeurs ont tous signé. Et il est mentionné dans le contrat qu’une fois qu’ils auront fini de payer l’intégralité de la somme, le taxi leur appartiendra. Selon le président de l’association des chauffeurs, Sambala Diallo, le boulot avait bien démarré avec des comptes individuels ouverts auprès des banques partenaires pour le versement des recettes journalières avec un point focal de la coopérative pour faire le point au fur et à mesure. « Du début de l’opération jusqu’à nos jours, personne ne connait le montant réel de la recette qui oscillait entre 11 500 f et 8 500 f selon les catégories de véhicules essence ou Diesel », nous indique le président Diallo. Avant d’ajouter : « c’est dans de simples cahiers d’écolier que se faisait le décompte avec une simple signature du point focal. Ainsi, pendant plus de 2 ans de l’opération certains ont pu verser jusqu’à plus de 4 millions, d’autres un peu moins, étant entendu que les véhicules ont été surfacturés entre 6 et 9 millions à rembourser pour des véhicules qui à l’origine ne coûtent pas la moitié du prix indiqué pour le remboursement ».
Aliou Guissé indexé
Selon le collectif des chauffeurs, l’échec de l’opération taxi est en grande partie occasionné par le président de la coopérative des chauffeurs Aliou Guissé. Dans ses ambitions périlleuses, il créa des garages parallèles sans compétences au prétexte que les garages des concessionnaires étaient chers. C’est à partir de là que commencent les problèmes, car les véhicules n’étaient plus entretenus comme ils étaient au préalable. En plus de cela, Sieur Guissé ferme de son propre chef les comptes individuels pour créer un compte collectif pour tous les chauffeurs ayant bénéficié d’un taxi, sans en informer les propriétaires, avec la complicité de la banque surtout le DGA de la BRS à l’époque Tidiane Diarra et de l’ancien DG de l’Anpe Makan Moussa Sissoko. Alors ce qui devait arriver arriva, tous les taxis sont aujourd’hui immobilisés à travers la ville par la seule volonté d’un seul individu en la personne de Alou Guissé qui par sa gourmandise et son goût effréné pour l’argent a fait échouer ce projet intéressant qui aidait les chauffeurs.
L’affaire transportée devant le pôle économique
Arnaquée, l’Association des chauffeurs a déposé une plainte auprès du pôle économique pour faire la lumière sur cette histoire. La plupart des acteurs ont déjà été entendus par le pôle économique. Les montants versés par les chauffeurs ne correspondent aucunement aux chiffres annoncés par la coopérative et les banques.
Sans attendre que le Pôle économique tranche le différend, Alou Guissé s’est permis de couper en morceaux tous les taxis et les vendre.
Dans le souci de tirer cette affaire au clair, l’ancien ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Mahamane Baby s’est à l’époque saisi du dossier. Accompagné par les membres du collectif des chauffeurs et autres acteurs, il avait fait une visite à Niamakoro Cité Unicef où étaient stationnés 100 taxis. Vu l’état de ces engins découpés en morceaux, le ministre Baby s’est dit choqué. Il a décidé de ne plus se rendre personnellement dans les autres endroits où sont stockés les autres véhicules. Pour ce faire, il a désigné Ely Coulibaly un conseiller technique de son Département.
Ce sont presque tous les véhicules de l’opération qui ont été découpés en morceaux par Alou Guissé alors que des gens ont éjecté de l’argent à hauteur de centaines de millions de nos francs.
En outre, l’ANPE a récupéré 98 voitures de marque ‘’ FIAT’’. Ces véhicules ont été vendus à la somme de 98 millions de FCFA à l’Entreprise Macina. Cette entreprise a indiqué qu’elle va payer l’argent en trois tranches : 50 millions de FCFA pour commencer ; 30 millions dans un second temps et 18 millions pour la fin.
Alors à quand le remboursement de l’argent des pauvres chauffeurs victimes de cette opération ? Le Pôle économique attend quoi pour prononcer le verdict ? Sieur Alou Guissé est-il au-dessus de la loi ?
En tout cas, il est de la responsabilité de l’Etat du Mali de faire la lumière sur cette histoire qui a trop duré. Les responsabilités sont connues, ceux qui ont bouffé les sous de l’opération doivent répondre de leurs actes. Et les victimes doivent être remises dans leur droit.
Affaire à suivre !
Agmour