Venezuela : Les Maliens pleurent la disparition d’un chantre de la justice sociale et de l’égalité

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Depuis 48 heures, les Vénézuéliens pleurent leur président mort à la suite d’une longue maladie. A des milliers de kilomètres, l’évènement suscite de l’émotion et de l’attention au Mali.

L’annonce de la mort du président vénézuélien a sonné dans son pays comme un coup de tonnerre. Au Mali, des organisations politiques, et autres acteurs des luttes sociales pleurent la disparition d’ « un grand homme d’Etat », qui aura mis son peuple au centre de sa gouvernance.
De son vrai nom, Hugo Rafael Chávez Frías, « El Commandante» (comme l’appellent ses sympathisants), est né le 28 juillet 1954 à Sabaneta, dans les llanos, au sud du Venezuela. Militaire et homme d’Etat, il était le 52e président de la République bolivarienne du Venezuela, et certainement le plus populaire. En témoigne la tristesse et la consternation qui ont envahi des milliers de Vénézuéliens à l’annonce de sa mort le 5 mars dernier dans la soirée. Celui que l’on qualifie comme « le chantre du socialisme du 21e siècle », est arrivé au pouvoir il y a 14 ans. Alors qu’il entamait un 4ème mandat à la tête de son pays depuis octobre dernier, il vient d’être vaincu par son cancer.
Chef du parti politique du « Mouvement Cinquième République » depuis sa fondation en 1997 jusqu’en 2007, Chavez devint le chef du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV). Il revendique le  « bolivarisme et un socialisme du XXIe siècle ».
Les réformes mises en place pendant ses années de pouvoir ont mis le peuple au centre de la gouvernance à travers la « démocratie participative ». La nationalisation des industries clés a permis de freiner le capitalisme sauvage qui s’est emparé de la plupart des Etats. Assez souvent stigmatisé par ses adversaires occidentaux, « El commandante », reste l’un des dirigeants les plus populaires auprès de ses concitoyens. L’émotion qui a envahi les rues de Caracas à l’annonce de sa mort en est une illustration parfaite. Et les dirigeants du monde entier regrettent sa disparition. Même les Etats unis avec lesquels il n’y avait que des relations très cordiales, regrettent sa mort, mais s’empressent de nourrir, après sa mort, « une relation constructive ».
Mais au moment où le peuple malien rêve d’une nouvelle race d’hommes politiques dans la dynamique des élections à venir, l’idéologie défendue jusqu’à sa mort par le président Hugo Chavez reste véritablement d’actualité dans un Mali où les minorités bourgeoises sont privilégiées sur l’écrasante majorité des populations, et où le citoyen demande de plus en plus une meilleure redistribution des ressources nationales.
C’est pourquoi au Mali, « le commandant président » inspire de la sympathie. En plus de la lettre de condoléances adressée par le président par intérim Dioncounda Traoré, plusieurs hommes politiques et leaders d’associations s’inclinent devant la mémoire d’un grand homme d’Etat. Le parti Sadi, qui se réclame proche de lui, parle d’ « une perte immense ». Joint au téléphone, le secrétaire politique, chargé de la communication du parti, retient de lui un homme qui a incarné le rêve du peuple latino-américain. Cependant, Mohadmed Ag Akératane regrette la fin de ce rêve. Car, espère, l’héritage légué par le président défunt sera consolidé et renforcé.

Du modèle vénézuélien pour le Mali ?

Le monde retiendra de Chavez un président proche de son peuple, qui a œuvré à réduire considérablement la pauvreté et les inégalités. La méthode Chavez, c’était aussi ce charisme, cette combativité, le rêve d’une Amérique latine prospère, l’idéal de justice envers les couches démunies, la détermination du tiers-monde  face aux puissances impérialistes, etc.
Le Mali n’est certes pas le Venezuela, et dans la coopération bilatérale entre les deux Etats, si elle date d’il y a plus de 50 ans, elle n’a pas sans doute la même allure qu’avec les « amis » traditionnels du Mali, comme les pays de l’Union européenne ou encore la Chine.
Mais au moment où le peuple malien se lasse de ses hommes politiques, et se sent trahi pendant ces 20 dernières  années, le modèle vénézuélien peut séduire à plus d’un titre.
Si Hugo Chavez reste encore tant aimé par son peuple depuis 14 ans, il le doit à la politique qu’il a imprimée, notamment à travers une meilleure répartition de la manne pétrolière. Cela, en s’appuyant sur des investissements dans l’éducation, la santé, le logement, la lutte contre le chômage, etc.
Au Mali, si notre pétrole n’a pas encore jailli, notre rang de 3e producteur d’or est loin de profiter au peuple. Lequel doit continuer à croupir sous le poids de la pauvreté, du sous-emploi, le manque d’accès au logement, aux soins de santé prioritaires, etc.
Au moment où nous nous apprêtons à organiser des élections présidentielles en juillet prochain, le Mali a-t-il besoin d’un Chavez ? Sans réserve, nous l’affirmons par « oui ». Les réalités vénézuéliennes et maliennes sont différentes, mais plus que jamais, le rêve d’un président contre les inégalités et l’injustice, reste véritablement d’actualité dans notre pays. Il ne peut y avoir de meilleur dirigeant que celui qui place son peuple au cœur de sa gouvernance. Puisse le modèle vénézuélien inspire les dirigeants du Mali,  et devienne la première exigence des électeurs aux élections prochaines. Mais dans un pays où l’analphabétisme handicape fortement l’éveil des consciences, et où la pauvreté a clochardisé les citoyens, faut-il  rêver d’une révolution des mentalités ?
Issa Fakaba Sissoko

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3 COMMENTAIRES

  1. c’est ça le journalisme mon frère je te remercie 1000 fois pour cette belle analyse sur l’homme en la personne de Hugo et sa gestion rigoureuse pour la liberté de son peuple vis à vis de l’occident que nous souhaitons adaptatif au cas malienne. Merci de faire une analyse comparative de sa gestion de celle du Mali, nous devons tous savoir ce que l’homme qu’il faut choisir pour les élections prochaines. pas d’opportuniste à la tête de notre, le seul homme que nous avons besoin aujourd’hui c’est l’homme modèle de CHAVEZ.

  2. Belle analyse mais au Mali on a que des opportunistes sinon comment comprendre qu’un pays de 15 millions d’habitant puisse avoir près de 200 partis politique se réclamant tous de l’international socialiste.

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