A l’approche de la fête, les marchés et autres lieux publiques sont inondés de monde. Cette effervescence donne lieu à diverses actions d’arnaques et autres vols.
« Ayé adjéni sodô » ou « brûlez-le, c’est un voleur… ». Criaient un groupe de femmes. Un jeune homme poursuivi par la clameur publique fut rattrapé dans sa folle course par des apprentis de « Sotrama », tout juste au niveau de la maison des artisans de Bamako. Cette scène habituelle de la mouvance qui précède les jours de fête se passe au grand marché de Bamako, à deux jours de la fête. En cette veille de la fête, les marchés et autres commerces reçoivent beaucoup de monde. Revendeurs de divers articles sillonnent les rues pour écouler leurs produits. Dans les boutiques, les personnes défilent pour choisir habits, chaussures, mèches ou autres articles. Il est essentiel de noter la présence des voleurs qui se camouflent parmi la foule. Se faisant passer pour des clients, certaines personnes profitent du tohu-bohu pour voler les marchandises des revendeurs. Le centre ville est un endroit bien craint en ces temps.
Le site le plus dangereux, considéré en cette période comme le lieu de rendez-vous de prédilection de la pègre bamakoise, est le «Rail da ». Carrefour obligé par lequel passe tous les bamakois, il est le lieu idyllique des voleurs et des arnaqueurs de la veille des fêtes. En cette période, les bamakois y circulent à leur risque et péril, tant il est imprudent de s’y trouver. Il y est pratiquement impossible d’échapper à la dextérité des pic-Pocket qu’y sévissent comme en terrain conquis.
En plus de déposséder les femmes de leurs sacs à main, ils se font passer pour de simples passants ou riverains, mais n’hésitent jamais à faire les poches des pauvres inattentionnés. Par moment, ils vont jusqu’à mimer des rixes, afin de mieux atteindre leurs objectifs : distraire et voler a la faveur de la confusion créée. A ceux-là, il faut ajouter ces autres voleurs d’un genre exceptionnel. En motos le plus souvent, ils ne ratent aucune occasion pour vous proposer du bazins de moindre qualité, a la place de la première qualité, mais à un prix défiant toute concurrence. Ce sont des voleurs qui écument en complicité ; les grandes boutiques spécialisées dans le commerce du bazin. Ajoutez à tout cela, le grand désordre dans la circulation déjà impossible et vous avez l’ambiance d’un film apocalyptique, en cette période de veille de fête. A la faveur de la densité de la circulation, des gens distraits circulent sans respecter le code de la route. Et, bonjour les dégâts. Des personnes et des animaux, laissés à eux même se lancent pratiquement sous les roues des voitures, comme s’ils avaient décidé de se suicider. Khadydiatou Sanogo