Le président de la Transition, le Col Assimi Goïta a validé le projet de constitution qui lui a été remis par la commission chargée de sa finalisation le 27 février, a indiqué le gouvernement, le 15 mars 2023, dans un communiqué signé du porte-parole et non moins ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Col Abdoulaye Maïga. Selon ledit communiqué, le projet de constitution validé sera présenté aux forces vives de la Nation le 20 mars 2023 par le président de la Transition, qui a par ailleurs instruit les membres du gouvernement de se l’approprier et de «prendre toutes les dispositions idoines en vue de procéder à sa vulgarisation auprès de nos braves populations». Le chef de l’Etat décide ainsi de rester droit dans ses bottes, en dépit des menaces et mises en garde de certaines composantes.
En effet, cette validation intervient alors que le projet de constitution fait l’objet de vives contestations dont celle du Cadre d’Échanges des partis et regroupements politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel qui, lors d’un point de presse, a demandé aux autorités de la Transition de surseoir à la tenue du référendum et de mettre le projet de la nouvelle constitution à la disposition du futur Président de la République qui sera élu à la fin de la Transition.
Quant à la coordination des organisations de l’appel du 20 février pour sauver le Mali elle demande ni moins ni plus l’abandon pure et simple de toute idée d’une constitution. Les responsables dudit mouvement estiment en outre que les autorités de la Transition n’ont pas mandat pour toucher à la constitution de 1992. Et si le cadre n’a pas encore dévoilé sa position, Cheick Mohamed Cherif Haidara et compagnies appelleront, probablement leur militants et sympathisants à voter contre.
Et ça n’est pas tout. Parmi les oppositions affichées, du moins pour le moment, figure également la ligue malienne des Imams et Érudits pour la Solidarité islamique au Mali (Limama). En effet, pour apporter leur caution à la nouvelle constitution, les imams de ce regroupement ont exigé le retrait pur et simple de la laïcité, une notion trop ambiguë à leurs yeux. Ils réclament plutôt « État multiconfessionnel », faute de quoi ils appelleront leurs adeptes musulmans à voter contre.
Amidou Keita