La période des grandes vacances est destinée aux élèves pour se reposer, après une année scolaire bien remplie. Mais dans la capitale malienne, certains parents en profitent pour envoyer leurs enfants apprendre des petits métiers. Ils travaillent comme apprentis dans des garages ou sur des véhicules de transport en commun ou exercent comme vendeurs ambulants. A la rentrée certains ne retournent plus sur les bancs.
Cette situation est plus fréquente en milieu urbain, plus précisément à Bamako. Dans notre pays le travail des enfants est un phénomène observé dans beaucoup de ménages, surtout quand le chef de famille exerce une activité artisanale. Durant les vacances, un nombre important d’élèves appartenant à ces ménages (bijoutiers, menuisiers, mécaniciens, réparateurs….) sont impliqués dans des travaux d’ateliers pour aider leurs parents. Cette pratique en soi n’est pas une mauvaise chose, mais c’est la façon de le faire qui peut influencer beaucoup d’enfants, car le constat est qu’ils sont trop jeunes pour exercer certaines tâches. Et souvent ces activités d’argent rapide peuvent changer l’idée de ces petits gens et les conduire à la déscolarisation.
Il faut signaler que dans cette pratique les enfants de la grande ville ne sont pas les seuls. Il y a aussi les écolières rurales. Elles viennent de tous les coins du pays pour chercher de quoi payer leurs fournitures scolaires de l’année prochaine. Seulement ce phénomène renferme beaucoup d’obstacles qui peuvent nuire et même freiner leurs études. Car ces enfants ne sont à l’abri d’aucun danger, ils sont victimes d’abus physique, psychique et même sexuel.
Le travail des enfants pendant les vacances, leurs permettent de se faire un peu d’argent afin d’alléger les parents dans la prise en charge de certaines dépenses. Certes, pendant cette période les parents sont un peu soulagés financièrement. Mais les enfants sont à la merci de tous les dangers. Surtout ceux qui font la vente ambulante des marchandises et ceux qui pratiquent l’apprentissage dans les ‘’sotrama’’, ils ne sont sous la protection d’aucune personne, ils font ce qu’ils veulent en longueur de journées.
« C’est cette période de 3 mois qui gâchent la vie entière de nombreux élèves en les désorientant du droit chemin. Ces enfants sans contrôle se laissent entrainer dans les mauvaises pratiques de la rue. Ils s’adonnent ainsi à fumer de la cigarette, à consommer de la drogue, à boire de la boisson alcoolisée, les filles vont, jusqu’à même, se prostituer… » Affirme une mère de famille, Awa Touré.
Pis encore, certaines personnes de mauvaises fois profitent du jeune âge de ces enfants pour s’abuser d’eux moralement, physiquement et même sexuellement.
«La pratique de certains métiers par les enfants est condamné dans notre pays par la loi », de ce fait, l’Etat doit agir en conséquence pour sa stricte application, quant aux parents, qu’ils sachent que la prise en charge des enfants avant leur âge de travail fait partie de leur obligation. Qu’ils sachent que les vacances ne sont pas faites pour faire travailler les enfants, mais pour qu’ils puissent mieux se reposer. Et bien se préparer pédagogiquement pour affronter l’année scolaire à venir….
Fily Sissoko.