Us et coutumes : «N’gozongo», une fete traditionnelle

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En milieu bamanan du Bèlèdougou, le « n’gozongo » est une fête traditionnelle qui annonce l’hivernage. Ce sont non seulement des rites et incantations qui sont prononcés pour une bonne saison hivernale, mais aussi des sacrifices pour préserver les populations de maladies, d’accidents naturelles ou autres aléas et intempéries. C’est  enfin une manifestation festive pour les femmes et les jeunes, au moment où les vieux s’occupent des questions de sécurité.

C’est une fête au cours de laquelle l’ordre de la hiérarchie sociale est plus que jamais interpelé et congratulé. En effet, il s’agit là de la dernière fête qui inaugure la fin de la saison sèche et annonce la saison pluvieuse. C’est dire qu’à titre éducatif, la gérontocratie est désormais à l’épreuve pour maintenir la morale et la psychologie des populations d’un village donné. C’est pourquoi, à la veille de chaque hivernage, chaque village s’évertue à rendre cette cérémonie festive et rituelle pour le plus grand bonheur des villageois. Par ailleurs, il s’agit des dernières manifestations après toutes les autres cérémonies comme le «n’tomoko », le «komoko», les «foura n’tié», etc.

Bref, le «n’gozongo» couronne toutes les autres manifestations distractives et rituelles dont le but ultime vise la protection, la préservation et le bien-être des villageois. C’est ainsi que des bœufs, des moutons, des chèvres et des poulets sont sacrifiés pour donner au village plus de bonheur, de santé et d’autosuffisance alimentaire. Aussi, ensemble et de façon alternative, les hommes, femmes, jeunes garçons et filles jouent à ces manifestations qui leur sont spécifiques en s’adonnant à la joie, à la danse et au manger de plats de toutes sortes et en abondance. C’est une fête où presque rien n’est interdit sauf ce qui n’est pas permis par nos coutumes et traditions. En plus, pas de discrimination ni de différence de sexe, de religion ou d’ethnie ! Bien au contraire, pour un hivernage prodigieux, tout le monde doit formuler des vœux chanter, danser et manger en abondance. En fait, cette fête est la manifestation de l’entente et de la bonne compréhension entre tous habitants du village : une chose nécessaire pour le développement et la prospérité d’un groupe vivant en communion. «Ben dé bi na ni hèrè yé» (c’est l’entente qui amène la paix), a dit le vieux sage bamanan.

Abdoulaye Faman Coulibaly

 

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1 commentaire

  1. C’est bien Monsieur Couloubaly; il n’y a que les Couloubaly pour nous parler des choses pareilles. c’est instructif ; Je vous félicite et vous demande de nous parler ultérieurement des autres cérémonies comme le «n’tomoko », le «komoko», les «foura n’tié», etc…

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