Chez presque toutes les ethnies du Sud du Sahara, l’époux, pour se réserver à lui seul son épouse, «l’infecte» avec un «dabali» (traitement occulte) qui contaminera tout autre homme qui s’accouplera avec elle : c’est la mort qui s’ensuivra pour lui.
Comme son nom indique, le «daana» est un «remède» occulte qu’un homme marié administre sur son épouse pour l’empêcher de faire de l’amour avec un autre homme. Ce mauvais «dabali» (traitement occulte) administré à la femme par son mari provoquera soit la «disparation» du sexe de l’imprudent homme, soit son sexe sera infecté de pus ou pourri au fur et à mesure que le temps passe. Si bien que cette «maladie» finit par tuer le contrevenant, c’est-à-dire le «soungourountiguèla» (le dragueur) tant qu’il ne vient pas voir le mari de la femme qu’il a «touchée».
En fait, certains hommes, surtout jaloux, appliquent ce «daana» ou «dabali» à leur épouses très convoitée, à une femme sujette de concurrences entre hommes au moment de son mariage, à une épouse connue par son mari pour être très perverse, ou à une femme si belle que par simple orgueil, son homme ne veut pas la partager avec un coureur de jupon. Et si, par malheur, un homme «touchait» à une femme infectée de «daana», il sera obligé de s’agenouiller devant le mari de la femme avec qui, il a fait l’amour pour implorer son pardon et sauver ainsi sa vie, sinon sa mort s’ensuivra inévitablement. Cet acte qui consiste à avouer son «crime» est une chose difficile tant pour le mari que pour le «voleur de femme». Cependant, le mari finit le plus souvent par accorder son pardon à « l’imprudent » et lui sauver la vie en lui donnant «l’antidote» de ce «daana».
Abdoulaye Faman Coulibaly
Ce serait compliqué pour le courreur de jupon ou l’héritier si jamais le mari décède entre temps ou en cas de divorce.
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