Les Bozo sont un peuple d’Afrique de l’Ouest, vivant principalement au Mali, le long du fleuve Niger et de son affluent le Bani, notamment dans le delta intérieur du Niger. Avant tout pêcheurs, ils sont considérés comme « les maîtres du fleuve ». Quelques noms Bozo qui sont entre autres : Farota, Sininta, Kanta, N’Tikanbo…
Habitants exclusivement au bord des cours d’eau depuis belle lurette, les Bozos sont considérés comme les « maitres de l’eau ». La pêche constitue l’activité principale qu’ils pratiquent et partagent avec les Somono, les Sorko… C’est ce qui explique pourquoi ils ne sont pas en mesure d’habiter loin de cet endroit où ils gagnent leur vie. Leur origine est très ancienne, remontant au Néolithique il y a 6 000 ans. Une peinture rupestre les représentant a été retrouvée sur un vaste abri sous roche au nord du Tassili n’Ajjer proche de la frontière entre le Mali et l’Algérie, à l’époque où on trouvait de nombreux lacs dans le Sahara. Les Bozos ont appartenu à l’empire du Ghana et se sont installés sur les rivages du Niger au Xe siècle.
L’empire du Mali (XIIIe au XVe siècle), soucieux de contrôler les voies fluviales et de disposer de bateliers expérimentés, tenta de soumettre ces peuples de l’eau, et y arriva partiellement. La plupart des Bozo du Mali se disent originaires de Dia, ville située au centre du Mali et considérée par beaucoup d’historiens comme la plus vieille ville habitée du pays.
Les Bozos sont principalement de confession musulmane, mais gardent une très forte tradition animiste. L’animal-totem des Bozos est le taureau. Son corps représente le fleuve et les cornes représentent les pirogues. Ils sont un peuple qui reste de nos jours encore semi-nomade, déplaçant leurs habitations, selon les saisons et le niveau d’eau, en amont ou en aval du fleuve pour certaines familles. Ils vivent souvent sur des îles temporaires créées par les joncs, voire les créent partiellement en asséchant les berges d’un îlot. Contraints de se sédentariser sous le règne de Cheikhou Amadou (1810-1844), le fondateur de l’ empire de Macina, ils demeurent des nomades et retrouvent leurs paillotes pour quelques mois de pêche après la saison des pluies.
Les Bozos sont liés avec l’ethnie dogon par la parenté à plaisanterie, ils se moquent réciproquement, mais parallèlement se doivent assistance, et pratiquent traditionnellement un intense commerce par troc de leurs spécialités respectives (poissons bozos contre oignons et outils forgés dogons). Les dogons sont les esclaves des bozos, ‘’exemple de plaisanterie’’. Ils ont aussi l’interdiction de fréquenter les Khassonké sous peine de mourir.
Il existe plusieurs sous-groupes chez les Bozo, dont les Sorogo, les Fuono-Sorogo, les Tié, les Kélinga. Ils sont à l’origine de la création de la plupart des villes situées au bord du fleuve Niger telles que Djenné, Mopti… Leur peu d’intérêt pour le pouvoir et l’absence de griot en leur sein ont fait que ces villes ont été administrées par les autres ethnies, comme Bamako.
Oumou SISSOKO