Les travaux concerneront entre autres, l’aménagement des berges du fleuve Niger, du pont des Martyrs jusqu’au pont de l’amitié Mali-Chine avec des voies de dégagement ; la réalisation d’immeubles pouvant servir de centres d’affaires et d’habitations ; l’aménagement des espaces compris entre le Stade Omnisports et la route de Koulouba
En 2035, 49 % d’Africains seront des citadins, contre 31 % en 1990, selon le rapport économique 2017 sur l’Afrique. Pour maîtriser au mieux notre urbanisation, le gouvernement entend disposer de données de bases fiables.
A l’instar de la communauté internationale, le Mali a célébré hier, la Journée mondiale de l’urbanisme. Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Affaires foncières, Mohamed Ali Bathily, a saisi l’opportunité pour célébrer l’événement au Mémorial Modibo Keïta avec des urbanistes, des environnementalistes, des experts en fiscalité locale, des hygiénistes et des acteurs de la société civile (coopératives d’habitats…).
Le thème national de la journée était : «Elaboration et mise en œuvre des outils de planification et d’opérations urbaines, quelles stratégies ?». Au cours de cette rencontre, le ministre a attiré l’attention sur la nécessité et l’urgence d’impliquer dans la définition, la conception et la construction des villes, les différents ministères de l’Environnement et du Développement durable, de l’Aménagement du Territoire et de la Fiscalité locale, de l’Economie numérique et des Technologies de l’Information. Afin que nos villes se transforment en «espace convivial permettant de mener des activités, des loisirs et d’accroître la productivité et le potentiel économique». C’est ainsi qu’il a expliqué qu’au Mali, l’urbanisation frôle l’anarchie. «Des lettres d’attribution de terrains agricoles sont transformées par la seule volonté du bénéficiaire et du géomètre, en espace urbain. Ce qui n’était qu’un champ devient une ville à l’insu du maire et des autorités administratives», a-t-il déploré.
Non prévus dans le schéma directeur d’urbanisation, ces habitats vont ainsi poser le problème de leur approvisionnement en eau, en électricité, en construction de routes d’accès, en infrastructures scolaires et sanitaires, a t-il poursuivi. C’est suivant ce rythme qui n’intègre pas souvent, la transformation structurelle (industrielle) que l’urbanisation s’accélère et semble échapper à toute maîtrise. Ainsi, un Malien sur deux vivra-t-il en milieu urbain à l’horizon 2021. Quant à l’Afrique, elle constitue, avec l’Asie, le foyer de l’urbanisation mondiale. En 2035, 49 % d’Africains seront des citadins, contre 31 % en 1990, selon le rapport économique 2017 sur l’Afrique, a indiqué Mohamed Ali. Bathily.
Par conséquent, pour maîtriser au mieux notre urbanisation, en tenant compte de la croissance démographique et des exigences de confort, le gouvernement veut disposer de données de bases fiables, en vue de créer des espaces urbains dignes de ce nom et pouvant apporter à l’individu un minimum de confort, tant au plan de la fluidité de la ville qu’au niveau de l’hygiène publique et de la santé, a t-il ajouté. Dans ce processus, l’Etat envisage de changer le visage de nos villes, notamment celui de Bamako.
En mettant en œuvre (en synergie avec tous les acteurs) des projets de la présidence de la République à travers l’aménagement des berges du fleuve Niger, du pont des Martyrs jusqu’au pont de l’amitié Mali-Chine, avec des voies de dégagement. Certains de ces travaux concernent la réalisation d’immeubles pouvant servir de centres d’affaires et d’habitations. D’autres, porteront sur l’aménagement des espaces compris entre le Stade omnisports et la route de Koulouba ainsi que l’espace compris entre l’Ecole normale supérieure, la Place de l’Indépendance et «la Cité ministérielle». «Ces projets sont très avancés dans leur conception et dans les modes de mobilisation de financements. Les plans sont disponibles, les sites sont définis, les titres créés, et parfois, les fonds sont mobilisés pour certains immeubles déjà définis et pour lesquels les travaux vont bientôt commencer», a précisé Mohamed Ali Bathily. Ces projets sont destinés à ouvrir de nouvelles perspectives de cohabitation dans notre capitale.
Déplorant le non respect des textes et des normes en matière d’urbanisation qui entrave le développement harmonieux de la ville, le président de l’Ordre des urbanistes du Mali, Diarra Cissoko a confirmé que de nouvelles stratégies sont nécessaires pour l’élaboration et la mise en œuvre d’outils de planification urbaine. Car, le rythme actuel (un à deux schémas directeurs d’urbanisation par an) ne permettra pas de doter chaque ville de schéma directeur, a t-il laissé entendre.
Rappelons que la Journée mondiale de l’urbanisme, célébrée le 8 novembre depuis 1949, vise à rendre hommage aux réalisations des urbanistes et à ce qu’ils apportent à leurs collectivités.
Cheick M. TRAORE