L’Union nationale des aveugles du Mali a procédé à l’investiture de son tout nouveau président, Issa Camara, magistrat de son Etat. C’était dans l’enceinte de l’institut, le samedi 8 décembre 2018
Plein comme un œuf, les jeunes aveugles, les anciens de l’Union nationale des aveugles du Mali, tous ont effectué le déplacement pour saluer l’arrivée à la tête de l’Union nationale des aveugles du Mali, Issa Camara, magistrat de son Etat et non voyant. Après une minute de silence à la mémoire d’Ismaël Konaté, les anciens de la boite, à savoir, Mah Diakité, greffière au tribunal de la Commune III, Alou Keita, ex directeur de la DRSPE( direction de Réadaptation socio-professionnelle et Emploi), à la retraite, Niama Diarra, Ouvrier à la SOPRAM(société de Production Pour les aveugles du Mali) ont tour à tour intervenu pour rappeler l’objectif de la création de l’union nationale des aveugles du Mali, ses missions. Dans son intervention, Mme Mah Diarra a demandé aux non-voyants de refuser la mendicité et d’apprendre des métiers. Selon elle, le problème majeur de l’UMAV reste l’école. Elle a indiqué qu’aujourd’hui, les aveugles sont entrain de laisser la place aux enfants voyants, car les frais d’inscription sont devenus élevés (35000 FCFA) et ne sont plus à la portée de ces enfants handicapés. Les différents intervenants n’ont pas manqué de dénoncer la mauvaise gestion dont a fait l’objet l’UMAV, chose qui a découragé les partenaires techniques et financiers. Le secrétaire aux relations extérieures Boureima Dao a indiqué que c’est à la suite d’une longue lutte de l’alternance 2018 que cette équipe a pu prendre les rênes de l’UMAV. Selon lui, le tribunal a rendu son verdict, le vendredi, 7 décembre 2018. Dès lors, Issa Camara remplace Moumouni Diarra. M Dao dira que cette nouvelle équipe se veut rassembleur, une équipe qui veut aller dans un consensus et qui prône la paix, l’entente et la solidarité. Aussi, cette nouvelle équipe veut instaurer la transparence dans la gestion et la bonne gouvernance pour relever les défis. Pour sa part, le tout nouveau président, dira qu’il s’agit pour lui, d’ouvrir une nouvelle page de l’UMAV. « Lorsqu’une page paraît sombre, il faut la déchirer », a dit Issa Camara. Il a indiqué que son équipe veut donner un nouveau souffle à l’UMAV, le souffle du bonheur. Qui est Issa Camara ? Très jeune, calme et d’une sérénité exemplaire, le nouveau président de l’UMAV a une maîtrise en droit public, option internationale. Il rentre à l’école de la Magistrature en 2008 et sort 2ème de sa promotion. Il a rappelé les maux dont souffre aujourd’hui l’UMAV. Selon le président, l’institut manque d’emploi et les retraités sont voués à la mendicité. Son programme, a-t-il fait savoir, s’accentuera sur les unités de production, surtout la SOPRAM. Selon lui, cette unité produit de la bonne craie mais elle connaît la mévente. Il a indiqué qu’il faut amener l’Etat à acheter cette craie pour l’écouler afin d’élargir les unités de production, à d’autres produits tels que le savon (liquide ou en poudre) pour assurer l’emploi des non-voyants au Mali. La SOPRAM doit être dans les autres régions du Mali pour permettre l’écoulement de son produit, a-t-il ajouté. Il dira que son équipe a déjà élaboré des stratégies avec les PTF pour la mise en place d’un centre de perfectionnement. La spécificité de ce centre sera une reconversion, c’est-à-dire reformer les juristes, les psychologues etc. et les orienter vers d’autres filières pour assurer leurs emplois. Aussi, le nouveau président a décidé de vulgariser l’écriture braille pour donner à tout un chacun une grande ouverture. Concernant les maladies cecissantes, il dira qu’il faut faire une grande sensibilisation et rendre son diagnostic gratuit. Son équipe s’attèlera à faire un recensement général des déficients visuels, a-t-il fait savoir. Selon lui, il faut rendre gratuit l’éducation aux enfants non-voyants conformément aux missions premières de l’institut. M Camara dira qu’il faut également élargir la RBC (Réadaptation à base Communautaire) à toutes les régions du Mali. Il a indiqué que si la RBC ferme, c’est l’UMAV qui va fermer .Il a demandé à chacune et à chacun l’union sacré pour donner une dynamique à l’UMAV pour redorer son blason.
Fakara Faïnké