Habib Dakouo est désormais le nouveau président du conseil national des jeunes depuis le 1er Mai 2021 jusqu’à la tenue du prochain congrès prévu en décembre 2021. Cela à la faveur de la conférence nationale extraordinaire tenue à Bougouni samedi dernier. Durant les 8 mois à venir de son mandat, le nouveau président aura la périlleuse et lourde tâche d’unifier l’ensemble des jeunes du Mali autour de l’esprit du conseil national des jeunes, de faire la relecture des textes fondateurs du conseil, de faire appliquer rigoureusement ses dispositions pour le renouvellement futur des instances et enfin organiser le prochain congrès de décembre 2021.
Depuis la nomination du désormais ancien président du conseil national des jeunes en la personne d’Amadou Diallo au conseil national de la transition, des voix se sont levées pour réclamer sa démission tant par ses adversaires battus lors du dernier congrès tenu à Koutiala le 27 février 2019, tant par certains de son propre camp se sentant trahi par leur mentor. Une occasion donnée par tous ces frondeurs de soulever d’autres reproches liés à la gestion jugée opaque de M. Diallo. Face à cette situation ubuesque depuis six mois, le ministre de la jeunesse et des sports, Mossa Ag Attaher avait invité les jeunes à se ressaisir et s’entendre entre eux, faute de quoi une conférence nationale extraordinaire sera organisée pour discuter de toutes les difficultés multiples en vue d’aboutir à un accord consensuel en attendant le congrès. Mais hélas la crise continuait à s’enliser et ce qui devrait arriver, arriva avec d’abord la décision du ministre Attaher de fermer le siège du conseil national de la jeunesse et ensuite la tenue de cette conférence nationale extraordinaire dite d’unification de la jeunesse malienne qui s’est déroulée le 1er mai dernier à Bougouni autour dudit conseil. Comme il fallait s’y attendre, c’est sous une haute tension et exécrable à la limite impardonnable que les travaux ont démarré en présence du ministre de la jeunesse et des sports qui avait à ses cotés le gouverneur de la région, Général Kéba Sangaré, le maire de la commune rurale de la dite ville et d’autres personnalités coutumières et religieuses. Des jeunes mecontents et très en colère contre le ministre Attaher qu’ils accusent de tous les péchés d’Israël, ont tenté pendant deux heures de prendre en otage les travaux. Mais après quelques conciliabules et échanges, le calme est revenu qui ont permis la reprise des travaux avec le discours d’annonce de la démission d’Amadou Diallo de son poste de président. « La vie est souvent injuste et il faut souvent l’accepter. Ainsi je démissionne de mon poste de président car pour moi aucun sacrifice n’est de trop » a-t-il déclaré. Et le ministre Mossa Ag Attaher de réaffirmer sa détermination à résoudre les problèmes de la jeunesse. « Aucun développement ne peut se faire lorsque vous êtes divisés, aucune action gouvernementale permettant l’épanouissement de la jeunesse ne peut se faire lorsque vous êtes divisés » a-t-il déclaré. Ainsi à l’issue des travaux, Habib Dakouo qui fut un des vice-présidents d’Amadou Diallo, a été élu président du bureau exécutif du conseil national des jeunes. Il est secondé par 15 vice-présidents. Une commission a été mise en place pour la relecture des textes fondamentaux du conseil que le nouveau président veillera pour faire appliquer rigoureusement ses dispositions lors du renouvellement des instances et la tenue du prochain congrès en décembre 2021. Aux dires du ministre de la jeunesse et des sports concernant les critères d’éligibilité, le recours à l’imagerie par résonnance magnétique(IRM) pour identifier l’âge réel des futurs candidats, sera utilisé lors du prochain congrès pour mettre fin à la problématique liée à l’âge. Et cette commission aura trois mois pas plus pour présenter ses conclusions. Notons que le bureau que dirige le camarade Dakouo est un bureau consensuel et élargi à toutes les tendances. Les 93 délégués présents à la conférence nationale extraordinaire sont les 45 membres du bureau exécutif sortant, 22 délégués issus des différentes fédérations membres du conseil, 20 délégués issus des dix régions du Mali et 6 délégués issus des six communes de Bamako. Espérons que les vieux démons ne se réveillent pas d’ici la tenue du prochain congrès pour le bonheur de la jeunesse malienne.
Sadou Bocoum
Discours intégral du Ministre Mossa Ag Attaher lors de la conférence nationale extraordinaire du CNJ à Bougouni
Bougouni, le 1er mai 2021
▪️ Monsieur le Gouverneur de la Région de Bougouni ;
▪️ Mesdames, messieurs les membres du Secrétariat Général et du Cabinet du Ministère de la Jeunesse et des Sports ;
▪️ Monsieur le Préfet de Bougouni ;
▪️ Monsieur le Directeur national adjoint de la Jeunesse ;
▪️ Monsieur le Maire de la Commune urbaine de Bougouni ;
▪️ Monsieur le Président du Conseil National de la Jeunesse du Mali ;
▪️ Monsieur le Directeur Régional de la Jeunesse et des Sports de Bougouni ;
▪️ Messieurs les chefs coutumiers et religieux de la ville de Bougouni ;
▪️ Mesdames, Messieurs les membres du Comité exécutif national du Conseil national de la Jeunesse du Mali ;
▪️ Messieurs les Présidents des Conseils régionaux, locaux et communaux de la Jeunesse ;
▪️ Mesdames, Messieurs les Présidents des Fédérations spécialisées affiliées au Conseil National de la Jeunesse du Mali ;
▪️ Distingués invités ;
▪️ Chers jeunes ;
▪️ Mesdames et Messieurs ;
La cérémonie qui nous réunit, ici à Bougouni, ce matin du samedi 1er mai 2021 consacre la tenue de la Conférence nationale extraordinaire unitaire du Conseil National de la Jeunesse du Mali (CNJ-Mali).
Instance délibérative entre deux congrès, la Conférence nationale se réunit une fois par an en session ordinaire sur convocation du Comité Exécutif National. Elle peut aussi, se réunir en session extraordinaire sur convocation du Comité Exécutif ou à la demande des 2/3 des Conseils Régionaux et ceux du District de Bamako.
La tenue de la présente Conférence nationale extraordinaire du Conseil nationale de la Jeunesse du Mali participe du respect de cette disposition statutaire. Elle vous permet de faire le diagnostic de la vie de l’organisation, d’échanger sur des questions spécifiques du moment et de prendre des décisions importantes intéressant la vie du Conseil.
Objectivement, il s’agit aujourd’hui pour vous, d’échanger sur les difficultés d’ordre structurel que traverse la structure faitière des associations, organisations et mouvements de jeunesse, une situation héritée des écueils du 6ème congrès ordinaire du CNJ-Mali, tenu à Koutiala en novembre 2019.
Chers jeunes,
Il n’est un secret pour personne que le Conseil National de la Jeunesse du Mali vit une réelle crise tant au niveau des organes régionaux voire communaux qu’au niveau de l’organe central. Cette crise est exacerbée avec la création de deux entités antagonistes au sein des mêmes Comités exécutifs aux niveaux national et régional, voire communal.
Ces tensions internes et externes, qui fragilisent et affectent le fonctionnement du Conseil, appellent la mise en œuvre de mesures drastiques pour les endiguer.
Dans une recherche de solution, j’avais instruit, il y a six mois, à la Direction Nationale de la Jeunesse et au Comité Exécutif National du CNJ-Mali de travailler ensemble, sans complaisance, pour trouver une issue appropriée à la crise et rassembler les jeunes autour et au service d’un organe unitaire et consensuel en vue de faire de la devise « Unis, Nous bâtissons le Mali » une réalité en milieu-jeunes et favoriser les actions de plein épanouissement des jeunes.
Telles sont les attentes de cette Conférence nationale extraordinaire qui se tient pendant ce mois béni de ramadan, avec l’accompagnement du Ministère de la Jeunesse et des Sports, dans le seul but d’unifier les jeunes du Mali et les inviter à travailler la main dans la main pour l’avenir du pays.
C’est le moment, pour moi, d’inviter les anciens du CNJ Mali pour qu’ils s’organisent de façon structurelle et formelle avec comme statut d’organe consultatif afin d’apporter leur appui-conseil à leurs cadets. Vous avez ce rôle d’encadrement pour éviter à vos cadets, sans immixtion, les éventuelles dérives. C’est votre devoir de génération. L’histoire vous interpellera.
Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs,
Aussi, il me parait utile de rappeler à l’attention de certains que la mission du Ministère en charge de la Jeunesse est de préparer et de mettre en œuvre la politique nationale de la promotion de la Jeunesse. A ce titre, il a l’initiative et la responsabilité de la promotion, de l’organisation, de l’orientation et de la coordination des actions visant à assurer le plein épanouissement des jeunes et leur insertion dans le processus de développement économique, social et culturel.
Il élabore et met en œuvre les mesures aptes à répondre aux attentes des jeunes et à susciter leur pleine participation aux activités d’intérêt public, notamment celles entreprises au bénéfice des communautés. C’est l’Article 25 du Décret n°2020-0095/PT-RM du 16 octobre 2020 fixant les attributions spécifiques des membres du Gouvernement qui le dit. Je ne l’ai pas inventée.
Chers Jeunes, comment promouvoir des actions visant votre plein épanouissement quand vous êtes divisés ? Comment organiser des actions visant votre plein épanouissement quand vous êtes divisés ? Comment orienter et coordonner des actions visant votre plein épanouissement quand vous êtes divisés ? Comment susciter votre participation aux activités d’intérêt public quand vous êtes divisés ?
Chers jeunes, vous comprenez dès lors que ce qui nous lie n’est pas qu’une convention de siège. Ce qui nous lie chers jeunes est quelque chose de plus grand, de plus beau, de plus sacré. Oui, le plein épanouissement des jeunes dans toutes ses dimensions.
L’exercice de cette mission dans l’intérêt public exige que les conditions minimales de paix, de cohésion, d’entente soient créées au sein des organisations et mouvements de jeunesse en vue de contribuer efficacement à l’atteinte de l’objectif fixé. C’est pourquoi, je tiens à votre unité d’action comme je tiens à la prunelle de mes yeux. Et partout où il y aura une dissension au sein de la jeunesse, je m’érigerai en rempart. Je travaillerai au retour de la paix et de l’entente.
« Chaque génération a une mission à accomplir, c’est à elle de l’anoblir ou de la trahir » disait Frantz FANON. La mienne, je m’engage devant la jeunesse de mon pays à l’accomplir avec honneur, équité et loyauté.
Chers délégués,
Mon cher frère Amadou DIALLO, Président en exercice du Comité Exécutif National du CNJ-Mali vient d’annoncer sa démission en vue d’apporter sa contribution à l’apaisement et à la stabilité au sein de votre Conseil et, au-delà, du Mali et de se consacrer à son travail au sein du Conseil National de Transition.
Je salue cette courageuse décision qui ne peut être que l’œuvre d’un homme de paix, d’un homme responsable. Qu’il trouve ici, les encouragements et les hommages mérités du département de la Jeunesse et des Sports et les miens propres.
Je saisis l’occasion pour lui réaffirmer mon soutien et celui du Ministère en charge de la Jeunesse dans l’exercice de sa mission de représentation de la jeunesse malienne au sein du Conseil National de Transition (CNT). Je reste persuadé que tous les jeunes vous accompagneront dans votre mission et que vous les soutiendrez et défendrez leur cause, objet de votre présence dans ce Conseil.
Chers jeunes,
La présente conférence nationale extraordinaire vous permettra d’échanger, de discuter, de proposer, d’explorer toutes les bonnes idées et propositions tendant à trouver une solution consensuelle, unitaire et durable à cette crise qui perturbe tant le bon fonctionnement du Conseil que celui de l’administration de jeunesse.
Pour atteindre ce résultat, ce que nous attendons de vous, c’est de faire preuve d’esprit patriotique, de transcender les égos, de mettre en œuvre les qualités de compromis et, surtout, de faire preuve de capacité de courtoisie dans les échanges et les débats.
Ce défi n’est nullement au-dessus de vos capacités. Vous avez, maintes fois, prouvé qu’aucun défi ne peut vous résister. L’unification des scouts musulmans, chrétiens et laïcs dans une seule entité fédérative est une illustration de votre extraordinaire capacité à transcender les défis d’où qu’ils viennent. J’attends que vous montriez à l’opinion nationale que vous disposez encore des ressorts nécessaires pour rebondir.
Mesdames, Messieurs ;
Chers jeunes,
Pour ma part et en vue de résoudre durablement la crise structurelle, j’engage, ici et maintenant, la Direction nationale de la Jeunesse en rapport avec le Conseil national de la Jeunesse à mettre en place une Commission de réforme. Elle aura pour mission fondamentale de relire les textes fondateurs du Conseil national de la Jeunesse du Mali, de suivre l’application rigoureuse de ses dispositions lors du renouvellement des instances et la tenue du prochain congrès. Pour ce faire, elle mettra en place des critères d’éligibilité qui trancheront et pour toujours la problématique liée à l’âge. Le recours à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour identifier l’âge réel des éventuels candidats ne sera pas exclu.
Cette commission a trois (3) mois, pas plus, pour présenter les conclusions de ses travaux. Un congrès sera convoqué dans huit (8) mois en décembre 2021 pour mettre en place un bureau conformément aux nouvelles dispositions et ce, après le renouvellement des instances communales, locales et régionales.
Mesdames, messieurs les membres des Comités exécutifs de Jeunesse ;
Mesdames, messieurs les Présidents des Fédérations spécialisées affiliées au Conseil national de la Jeunesse du Mali ;
Chers jeunes,
A l’heure où je vous parle, le Mali tout entier a le regard rivé sur Bougouni. Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, politiques, techniciens, partenaires, citoyens lambda et autorités de la transition… tous sont, dans l’attente et dans l’incertitude quant à la résolution de cette crise au sein de votre structure nationale.
Quant à moi, je reste optimiste que vous sortiriez unis et renforcés de ces assises en déjouant tous les pronostics négationnistes.
Tout au long des travaux, vous pouvez compter sur ma disponibilité pleine et entière ainsi que celle des cadres et des personnes ressources au niveau du département sans oublier vos aînés pour vous assister afin d’arriver à l’objectif final.
Distingués invités ;
Chers jeunes,
La transition dans laquelle nous sommes actuellement est un moment de défi pour notre pays dans la mesure où le peuple malien est engagé dans le processus de la consolidation de la paix, et surtout la mise en œuvre de grandes réformes en vue de l’émergence du Nouveau Mali.
Ce défi majeur appartient en grande partie aux jeunes qui constituent la principale force capable d’impulser le changement pour un Mali nouveau.
Le Mali nouveau que nous chérissons tant ne peut se réaliser qu’en refondant l’Etat du Mali. Cette refondation doit toucher tous les secteurs et tous les domaines de la vie de la nation.
Au Ministère de la Jeunesse et des Sports, le chantier est déjà en marche. La refondation a commencé avec la refonte de la politique nationale de la jeunesse. Elle poursuit inexorablement sa marche par l’unification des couts. Elle se poursuivra avec celle de la Politique nationale de la citoyenneté et la Politique nationale du développement des sports ainsi que tous les domaines et aspects y afférents.
Très prochainement, la Politique Nationale de la Jeunesse, l’unique cadre de référence pour les partenaires au développement, sera validée à travers un Forum National inclusif qui regroupera l’ensemble des jeunes leaders de l’intérieur et de la diaspora. Ce forum ne peut être une réussite quand les bénéficiaires, je veux dire, vous, les jeunes maliens, êtes cloisonnés dans des clans protagonistes. Je souhaite donc compter sur votre leadership et votre sens élevé de responsabilité pour qu’ensemble, nous relevions ce défi confié à nous par les plus hautes autorités de la transition et, en tête desquelles Son Excellence Monsieur Bah N’DAW, Président du Mali, Chef de l’Etat.
Distingues invités ;
Chers participants ;
Mesdames, messieurs,
Je voudrais, avant de terminer mes propos, remercier les autorités politiques et administratives, les notables, les chefs coutumiers et religieux et toute la population de Bougouni pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité spécifique réservés aux jeunes, à ma délégation et à moi- même, depuis notre arrivée dans la Cité mystique de Bougouni.
Une mention spéciale au Gouverneur de la Région de Bougouni, le Général Kèba SANGARE qui n’a ménagé aucun effort pour la réussite de cette Conférence nationale extraordinaire dans sa jeune région, pleine d’avenir. Je n’oublie pas les Forces Armées et de Sécurité pour leur engagement à assurer la quiétude à tous les acteurs de cette rencontre.
Je remercie et je félicite tous ceux qui ont fait le déplacement à Bougouni pour apporter leur soutien à la jeunesse malienne en quête de paix et d’entente. Que chacun trouve ici l’expression de ma profonde gratitude.
« Unis, nous bâtissons le Mali ! »
(Le Ministre invite les participants à se mettre coude à coude pour illustrer l’unité)
« Unis, nous bâtissons le Mali !!!»
« Unis, nous bâtissons le Mali !!!»
C’est sur ces notes d’espoir, que je vous souhaite plein succès et déclare ouverts les travaux de la Conférence Nationale extraordinaire du Conseil National de la Jeunesse du Mali.
VIVE LES BATISSEURS DU MALI !
VIVE LA JEUNESSE MALIENNE UNIE ET PROSPERE !
JE VOUS REMERCIE DE VOTRE AIMABLE ATTENTION !