Les projets criminels de la cellule démantelés à Bamako
L’on en sait maintenant un peu plus sur la cellule terroriste dormante qui a été récemment démantelée à Bamako.
Il a fallu des mois pour filer le groupe de 7 islamistes grâce à une bonne coordination entre les différents corps de l’armée et de la police.
Les 7 islamistes arrêtés sont Hama Diallo, Abdramane Souleymane Diallo, Mohamed Yacouba Diallo, Ibrahim Mohamed Diallo, Mohamed Nouhoum Diallo, Abdoulaye Mohamed Diallo, Bagna Diallo. Ils avaient un projet commun : perpétrer des attentats à Bamako.
Leurs cibles immédiates : la pâtisserie Amandine dont la majorité des clients sont des Occidentaux, les mairies des communes du District de Bamako, qui concentrent beaucoup de monde lors des mariages, la rue « Blabla », un lieu de concentration de bars, boîtes de nuit, et restaurants huppés de la capitale, le Centre international des conférences de Bamako et d’autres lieux très fréquentés. Le plus âgé du groupe est âgé de 57 ans et le cadet a 16 ans.
Le jeudi 7 mars, c’est par le biais d’un contrôle de routine que les agents de la BAC (Brigade anti-criminalité) ont interpellé Mohamed Diallo dans le quartier Niamakoro. L’intéressé qui faisait objet de filature depuis plusieurs jours de la part des agents de la Sécurité d’Etat, a reconnu son appartenance au Mouvement pour l’unité du jihad en Afrique de l’ouest et au « Dara » de Hamed Yéhia Diallo, un leader islamiste radical basé à Tintahatène, une localité située dans la commune de Gossi.
L’arrestation de Mohamed Diallo a permis de remonter à son fils, Ibrahima Diallo, qui faisait depuis décembre, l’objet de surveillance des services spéciaux de renseignement. Ibrahima Diallo est le deuxième personnage clé de la cellule dormante du groupe des sept terroristes à Bamako.
Le fils de l’imam s’était inscrit dans un médersa de la capitale et s’occupait du recrutement de jeunes talibés pour les envoyer auprès de son père.
Les dépositions des deux suspects, selon le capitaine Modibo Nama Traoré de la Direction des relations publiques de l’armée (Dirpa), ont permis de remonter au reste des membres du commando disséminés dans les quartiers de Sogoniko Niamakoro et même à Zoukoumé, un quartier périphérique de Bamako situé après Kabala. Les arrestations se sont poursuivies jusqu’au 18 mars. D’autres complices cités par les mis en cause font présentement objet de surveillance afin de rassembler le maximum de preuves pour les mettre hors d’état de nuire.
Musée national
Vigilance renforcée dans la protection du patrimoine culturel
Le Musée national a tenu simultanément lundi la 13è et la 14è session de son conseil d’administration. Les travaux étaient placés sous la présidence du ministre de la Culture, Bruno Maïga. L’ordre du jour du conseil portait sur l’examen et l’adoption du rapport d’activités et l’exécution du budget 2012. Les administrateurs ont également examine les projets de programme d’activités et de budget 2013.
Cette session s’est tenue dans un contexte particulier au regard de la situation du pays qui agit négativement sur les résultats économiques du Musée comme ceux de nombre de nos infrastructures culturelles et touristiques. En effet, la baisse de la fréquentation touristique qui était déjà perceptible en 2010 s’est accentuée en 2011 et 2012. Et la tendance risque de perdurer en 2013.
Cette situation a eu un impact négatif sur les ressources générées par le Musée. Ainsi sur une prévision de 608,2 millions Fcfa déjà en baisse par rapport à 2011, les recettes de 2012 ont été de 440,7 millions Fcfa soit un taux de réalisation de 72,47% contre 88% en 211.
Solidarité
Aide au REFAMP aux femmes déplacées à Bamako
Le Réseau des femmes africaines ministres et parlementaires du Mali (REFAMP) a offert vendredi des vivres et une enveloppe de 5 millions de Fcfa aux femmes déplacées de Bamako et environs. La présidente du réseau, Mme Cissé Mariam Kaïdara Sidibé et d’autres membres du réseau ont participé à la cérémonie de remise.
Ces 4 millions de Fcfa de vivres réceptionnés par les femmes déplacées de Bamako et environs, sont composés de 8 tonnes de riz, 3 tonnes de sucre et des bidons d’huile. 5 millions de Fcfa en espèces serviront aux femmes à financer des activités génératrices de revenus. Cette opération a été décidée par le réseau lors d’une Journée d’échange organisée avec les bénéficiaires.
Les membres du réseau avaient alors discuté avec ces femmes victimes du conflit militaire des réponses possibles à leurs difficultés dans leur vie de déplacées. Ont ainsi été évoqués les financements des activités génératrices de revenus. Le réseau a ensuite plaidé en faveur de ces femmes auprès de ses partenaires et ainsi pu mobiliser des vivres et des fonds à leur bénéfice.
Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé a rappelé à ce propos que le réseau appuie et aide à l’émergence de la femme aussi en politique qu’économiquement. La crise a cependant bouleversé tous ses programmes et activités le contraignant à adopter de nouvelles stratégies pour secourir, aider et accompagner nos sœurs des régions du Nord dans leur détresse.
Cette donation est une manifestation de solidarité et d’assistance en faveur de ces femmes qui ont trop souffert de la crise. Tout en souhaitant un retour prochain de ces personnes dans leur village respectif, Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé a conseillé aux déplacées de gérer avec lucidité l’argent reçu.
Ansongo
Reprise progressive des activités
Comme dans les autres cercles de la Région de Gao, les activités reprennent leur cours normal à Ansongo.
L’administration et les services techniques se remettent en place. Dans le secteur de l’éducation par exemple, une lettre circulaire du directeur du centre d’animation pédagogique d’Ansongo invitait, il y a une semaine, tous les directeurs d’école à rouvrir les classes avec les effectifs disponibles. Aujourd’hui, les cours ont repris dans toutes communes à l’exception de Tallataye et Tessit, même si beaucoup d’enseignants qui avaient été redéployés dans les régions du sud, manquent. Le retour des enseignants était justement l’une des principales recommandations du cadre de concertation avec les partenaires sociaux locaux.
Les directeurs d’école ont, lors de ces concertations, déploré le saccage et le pillage de la plupart des infrastructures scolaires.
Le secteur du transport aussi a repris avec le retour de certaines compagnies de transport étrangères qui assurent la liaison Niamey-Ansongo-Gao sous la protection des forces armées maliennes et de leurs alliés. Le transport risque cependant d’être perturbé pendant l’hivernage si d’ici là, le pont de Kamgala sur la route de Niamey à l’entrée du village de Tassiga, chef-lieu de la commune du Bourra à 35 km d’Ansongo, n’est pas reconstruit. Les bandits armés qui occupaient le cercle, dans leur fuite avaient fait sauter l’ouvrage.
Gourma Rharous
Des bandits peu courageux
Gourma Rharous. Il est deux heures du matin en ce 23 avril 2013. Tout est calme quand soudain des cris de guerre tirent les habitants de la petite bourgade de leur sommeil. Spontanément, les habitants se réveillent et affluent vers l’endroit d’où proviennent les cris. Ils découvrent des intrus criant et menaçant. Ils épellent des noms et demandent l’emplacement de la maison du chef de village. Mais les menaces des bandits cachent mal un manque d’assurance. Un jeune du village profite d’un moment de flottement de leur part pour détaler et ameuter le reste du village. Il le fait discrètement dans un premier temps en appelant plusieurs personnes avec son téléphone portable. Il passe ensuite à la vitesse supérieure en faisant du bruit avec des morceaux de métal ramassés sur place. L’écho de la nuite répercute le bruit. Les bandits sont pris de peur. Ils ont l’impression qu’ils sont attaques de toutes parts. L’un deux appuie sur la gâchette. Le coup de feu déchire la nuit. Mais la panique gagne les rangs des assaillants qui commencent à se retirer, toujours avec des menaces et en proférant des invectives. Entre temps, ils ont dépouillé certaines personnes de leur téléphone portable. Mais le butin est bien maigre : 6 téléphones portables, une batterie et un panneau solaire hors d’usage. Comme des ombres, les malfrats disparaissent dans la pénombre sans que personne ne sache quelle direction ils ont pris.
Comme l’avons déjà écrit dans nos colonnes, la libération des régions du nord a fait éclater les groupes armés. En petites bandes, ils multiplient maintenant les attaques et les exactions contre les paisibles citoyens. La dernière attaque dans le cercle de Gourma Rharous datait du 3 avril. Elle s’était produite à Bankoma, le jour de foire hebdomadaire de ce village. A 11 heures, des individus à dos de chameaux et fortement armés avaient fait irruption dans le marché semant la panique. Ils rançonnèrent les forains sans être inquiétés et partirent avec un gros butin (argent, marchandises, téléphones portables).
Ces deux cas illustrent l’ampleur de l’insécurité qui prévaut dans la vaste zone du Gourma où des opportunités qui avaient rejoint les islamistes armés ont tourné casaque pour devenir de vrais brigands. Ils s’attaquent aussi bien aux personnes isolées qu’à des groupes de gens.
Rassemblées par
Boubacar Sankaré