Une marée humaine à Bamako à l’appel de Dicko et de Bouyé : IBK va-t-il enfin céder aux religieux ?

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Ils étaient  des centaines de milliers de maliens à converger, le vendredi 5 avril 2019, vers la place de l’indépendance, à l’appel de l’imam Dicko et du Chérif de Nioro. Comme au stade du 26 Mars, le 10 février dernier, ce meeting géant à la place de l’indépendance a été une occasion pour le Président du Haut Conseil Islamique et le Chérif de Nioro  de rappeler au Président IBK son devoir et surtout d’exiger de lui une certaine ligne de conduite.  IBK entendra-t-il  enfin le message d’une frange importante du peuple ?

La deuxième grande manifestation de protestation, à l’appel du duo Bouyé et Dicko, atteste non seulement de la popularité de ces deux figures religieuses au Mali, mais aussi prouve à suffisance le degré de mécontentement voire de colère des maliens vis-à-vis de leurs gouvernants. Les religieux sont désormais vent debout contre le régime et ils disent accentuer la pression jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications. C’est pourquoi,  selon des indiscrétions, ils poursuivront leur mobilisation sans répit, tous les vendredis, comme en Algérie.

S’agissant du meeting, on peut affirmer que la montagne a accouché d’un gros éléphant, en termes de mobilisation, de la qualité des manifestants et surtout de la pertinence des questions abordées. Qui sont, entre autres, le départ du Gouvernement pour incompétence  face aux problèmes cruciaux, la sécurisation des personnes et de leurs biens, la lutte contre la corruption, le départ des forces étrangères. Vont-ils être entendus par IBK ? Les prochains jours nous permettront de répondre à cette question. Mais, d’ores et déjà, il doit comprendre que la dynamique enclenchée par Dicko et Bouyé ne s’affaiblirait pas parce  qu’elle est soutenue par des gens engagés qui ne sont pas prêts à céder d’un iota  leurs revendications. Face à la détermination de Dicko, de Bouyé et de leurs partisans de plus en plus nombreux, Il revient au Président de la République de jouer à l’apaisement  en faisant preuve d’intelligence en acceptant certaines revendications, celles qui ont trait à la gouvernance.

Le front anti IBK ne faiblit pas. Après l’opposition et une frange importante des religieux, c’est maintenant au tour de la Majorité de fourbir ses armes pour dégainer sur le gouvernement de Soumeylou BoubèyeMaiga. Si tant est qu’IBK aime le Mali, il doit préserver les intérêts de son peuple, se mettre à sa disposition et sortir de la gestion clanique et familiale. Il doit écouter la voix de son peuple ; le cri de cœur des plus démunis pour ne pas être surpris désagréablement.

En somme, IBK  doit savoir raison garder et faire preuve de responsabilité en évitant à notre pays de situations désastreuses. Il doit communier avec son peuple, au lieu de le regarder comme un adversaire. IBK doit faire sienne la souffrance endurée par ses concitoyens au lieu de se bunkeriser  dans sa résidence et au Palais de Koulouba en s’éloignant de son peuple. Le plutôt pour lui serait le mieux, pour éviter à notre pays le scénario de 2012. Le pays ne peut plus rester dans une telle situation chaotique.

Youssouf Sissoko

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2 COMMENTAIRES

  1. Ce qui reste certain, IBK est entre le marteau et l’enclume car faire partir le PM a aussi des conséquences incalculables dans la mesure où cet homme a des capacités de nuisances avérées et connues du Président. C’est dommage de voir un Président incapable de s’orienter dans le bon sens, il ondoie et louvoie, il est maladroit sans aucune vision, il doit accepter de partir en reconnaissant sa défaite. Le pays est dans l’oeil d’un cyclone sans précédent dont les dégâts collatéraux resteraient à jamais graver dans les annales de l’histoire de ce pays qui se meurt chaque jour d’avantage. Une classe dirigeante qui considère les autres maliens comme des pestiférés c’est dommage pour ce pays.

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