Une marche de protestation en gestation contre le conseil municipal de Mopti : Le bureau municipal de Papa Oumar Bathily prié de dégager

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Décidément, le "le printemps arabe" n’aura laissé personne indifférent. Inspirée par les jeunes qui se sont soulevés à travers le monde arabe  pour réclamer des changements dans leurs conditions de vie, la jeunesse de la Venise malienne a décidé de frapper fort. En effet, elle a exigé le départ pur et simple du maire Bathily et des 32 autres Conseillers qui composent son équipe. Ce, pour mettre fin à ce qu’elle appelle "les dérives du Conseil communal.

e Bureau Municipal de Mopti devra, désormais, faire face à deux mouvements de jeunes à savoir : le collectif des jeunes pour la défense des intérêts de Mopti piloté par Seyni Tapo et le cercle de réflexion dirigé par Souleymane Samake dit Baldé. Déterminés à faire aboutir leurs revendications, les deux mouvements de jeunes ont décidé de fusionner.

C’est pourquoi, ils ont élaboré une plate-forme revendicative qui s’articule autour des maux qui rongent le quotidien des populations, la vente illicite et anarchique de plusieurs espaces publics de la ville de Mopti et Sévaré  et le manque de volonté manifeste des responsables communaux à faire face au récurrent problème d’assainissement.

Pourtant, chaque fois que l’occasion lui est offerte, le maire Bathily se targue de disposer d’un GIE d’assainissement pour rendre la ville plus vivable. Face à cette situation, Souleymane Samaké dit Baldé du Cercle de  réflexion des jeunesses (CRJ) de menacer :"Nous projetons un grand soulèvement dans les jours à venir pour l’assainissement de la ville de Mopti".                                                                      

Les ennuis du maire Bathily ont commencé en mars 2011 lorsqu’il s’est vu sommé par le CRJ d’éclairer ses mandants sur les taxes et le rôle de la mairie dans l’épanouissement de la jeunesse. Suite au débat houleux qu’il a eu avec ses interlocuteurs, le maire Bathily avait promis d’organiser une session de formation sur le thème "Rôle de la mairie dans le développement de la Commune". 

Ainsi, pour manifester leur ras-le-bol,  une marche des jeunes est prévue ce matin sur le terrain scolaire du quartier Gangal, considéré désormais comme la place Taharir de Mopti. Ce, pour dénoncer l’expropriation et l’attribution de  plusieurs espaces publics à Mopti Mopti et Sevaré.

Pour ce qui est de la ville de Mopti, l’espace situé au quartier Mossinkoré, sur l’axe reliant le stade Barema Bocoum, côté est de la ville (appelé diguibléni), seul et unique espace du quartier Mossinkoré aurait été cédé au Haut Conseil Islamique de Mopti. Et le Président du collectif de poursuivre : "le parc à bétail du quartier Toguel a également été cédé à la même institution". Autre grief formulé par le CRJ, c’est la vente d’une partie du cimetière de Sévaré et l’expropriation de la  parcelle contigüe à la BCEAO Mopti par le premier adjoint au maire en la personne de Garba Yoro Samassékou.

Ce fut la goutte d’eau qui a fait déborder  le vase. Car, eu égard à sa position géographique, ladite parcelle a fait l’objet d’une convoitise acharnée de la part de certains opérateurs et de Conseillers communaux véreux.  Ainsi, en exécution de son projet de construction d’un jardin d’enfants, Mme Sougoulé sollicite et obtient de la mairie cette parcelle tant convoitée pour ses travaux. Après avoir englouti 1.500.000 FCFA, elle s’est vue exproprier par le 1er adjoint au maire. Cet acte, selon Seyni, est un abus de pouvoir quand bien même le montant investi a été remboursé à la dame. 

S’agissant de la zone de Medina Coura, autre quartier de Mopti, elle a été lotie avec titre foncier  (TF N° 1735) par la Direction régionale des domaines et du cadastre de Mopti sur demande des autorités communales.

Le directeur régional des domaines d’alors, Moussa Coulibaly, s’étant rendu compte  que ce TF 1735 posait problème, aurait suggéré aux autorités communales l’implication de tous. Mais, à la surprise générale, le TF 1735 a été occupé par des habitants munis de permis d’occuper, signés et cachetés par le 1er adjoint et des lettres d’attributions signées et cachetées par le maire lui-même.

Aujourd’hui, la gestion de ce TF est un véritable casse-tête. C’est dans cette atmosphère électrique que, dans la nuit du vendredi au samedi, des jeunes très remontés ont organisé une caravane au cours de laquelle, ils ont scandé des slogans du genre "A bas le maire Bathily ! À bas son adjoint Garba !".

Appelées d’urgence, les forces de l’ordre sont intervenues avec du gaz lacrymogène. Ce n’est pas tout, elles ont procédé à l’arrestation d’un manifestant qui a été relâché après 24 heures, sept motos sont retenues dans les locaux de la police. La marche de ce matin doit partir du terrain scolaire de Gangal pour prendre fin au gouvernorat en passant par le Centre commercial et le quartier administratif.

Selon certaines indiscrétions, des tractations inititiées par le Conseil communal sont en cours afin de dissuader les jeunes.         

         Affaire à suivre!

    Moussa FOMBA

Coorespondant     à Mopti

 

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