Décidément, le mercure ne baisse plus, après la sortie du Président de la République sur les antennes de l’ORTM pour exprimer sa ferme volonté d’aller jusqu’au bout du processus de révision de la constitution. Il a affirmé, sans ambages, sa détermination à soumettre le projet au peuple souverain. Ce qui a provoqué l’ire de la plateforme « Ne Touche pas à ma constitution ». Comme une réponse du berger à la bergère, le front du Non a répliqué en adressant au Président de la République un ultimatum qui expirera le 15 août 2017. IBK fera-t-il comme Alpha Oumar Konaré en renonçant à poursuivre le processus de révision ? A quand l’adresse à la nation du Président IBK pour annoncer le retrait pur et simple de son projet ?
La deuxième quinzaine de ce mois d’août serait un tournant décisif dans le combat pour la tenue ou non du referendum. Elle marque la fin de l’ultimatum lancé par la plateforme « An Té A Bana » au Président de la République pour un retrait pur et simple de son projet. C’est aussi le moment choisi par IBK pour parachever sa série de rencontres avec les forces vives de la nation avant de prendre une ultime décision. Dans ce sens, une importante rencontre est envisagée par IBK cette semaine avec le camp du non. C’est certainement après ce tête à tête qu’il s’adressera à la nation pour indiquer la voie à suivre. Saura-t-il éviter l’enlisement de cette crise autour de la révision constitutionnelle et faire face à d’autres priorités ? Fera-t-il comme son prédécesseur AOK qui a préféré la paix et la stabilité à la polémique stérile en retirant son projet de révision ? Si IBK a, un tant soit peu, le souci de la préservation de l’unité et de la cohésion, il doit abandonner son projet qui divise plus qu’il ne rassemble. Qu’il fasse fi de son engagement vis-à-vis des partenaires pour rester avec son peuple. Qu’il soit l’aîné sans être le plus âgé, qu’il devienne le président de tous les Maliens en étant équidistant du camp du Oui comme de celui du Non. Son interview à l’ORTM, qui a jeté l’huile sur le feu, a fortement contribué à corser les antagonismes entre les deux camps. Le Président de la République a, aujourd’hui, le devoir moral de rassembler son peuple en abandonnant son projet. Toute décision, autre que le retrait pur et simple, donnerait l’occasion à de rudes empoignades dans les jours, voire les semaines à venir entre ceux qui s’affrontent, depuis des mois déjà autour de la tenue ou non du referendum. Et le Président de la République serait pris pour responsable en cas de dérapages.
Youssouf Sissoko
Il a intérêt
Comments are closed.