UBA : Les bénéfices dopé

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United Bank for Africa a rapporté pour les trois premiers trimestres de 2023, un bénéfice net en nairas, quatre fois supérieur à celui de la même période en 2022. Les revenus d’intérêts et le trading de devises ont soutenu cette performance, mais des risques sous-jacents existent.

Pour les neuf premiers mois de 2023, United Bank for Africa (UBA), groupe bancaire nigérian, a rapporté un bénéfice net consolidé de 449,3 milliards de nairas, équivalant à environ 574 millions de dollars au taux de change officiel, selon sa communication financière. En nairas, le bénéfice est presque quadruplé par rapport à la même période en 2022, qui était de 116 milliards de nairas, et il est multiplié par 2,14 lorsqu’il est converti en dollar américain.

Cette performance résulte principalement d’une hausse remarquable des revenus d’intérêts, c’est-à-dire ceux que la banque perçoit en octroyant des crédits à ses clients. Le segment des entreprises s’est avéré le plus lucratif, avec une marge d’intérêt net de 281,7 milliards de nairas à fin septembre 2023, en progression de 39,5 % par rapport à 2022.

Toutefois, ce sont les produits dérivés des transactions en devises étrangères qui ont significativement stimulé le résultat financier net d’UBA. Le groupe financier a indiqué que cette ligne d’activité a engendré un revenu exceptionnel de 342,5 milliards de nairas, comparativement aux 6,5 milliards de nairas de 2022. Le groupe bancaire n’a pas fourni plus de précisions sur la manière dont les gains en plus-values sur ces instruments financiers ont contribué à ses marges.

L’accroissement des revenus d’intérêts s’est avéré constant. Le groupe a signalé une croissance de son portefeuille de crédit à la clientèle. Il est complexe de déterminer si cette augmentation consolidée provient de la valorisation en nairas des crédits octroyés par ses filiales, notamment celles en zone franc CFA qui sont dynamiques et bénéficient d’une monnaie relativement stable.

Néanmoins, cette rapide expansion des prêts et avances aux clients pourrait représenter un risque en cas d’accumulation de défauts de paiement en devises étrangères. De plus, l’exceptionnelle hausse des revenus de trading et de change révèle une exposition marquée aux fluctuations du marché. Bien que profitable dans le contexte actuel, une volatilité accrue du naira pourrait engendrer des pertes futures. Pour l’heure, le gouvernement d’Abuja ne semble pas avoir trouvé de solution durable à ce défi.

Le 4 novembre dernier, il a été révélé que les principaux dirigeants de UBA, y compris des individus liés à la famille de Tony Elumelu, son fondateur et président, ont acquis plus de 40 millions d’actions de la société sur la Bourse de Lagos où le groupe est coté. UBA s’est révélée être une source de rentabilité notable pour ses investisseurs.

Depuis le début de l’année, sa valeur a augmenté de 147 %. Sur une base annualisée et en tenant compte des dividendes distribués, l’action a généré un rendement de 384 % pour ses investisseurs. À titre de comparaison, cela surpasse le rendement de 154 % du secteur bancaire et les 113,7 % de performance générale du marché boursier de Lagos.

Agence Ecofin

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