C’est bientôt l’heure fatidique de la chasse aux béliers, une période beaucoup appréciée par les enfants et très redoutée par les chefs de famille. Faut-il rappeler que la fête de la tabaski est à la fois la grande fête musulmane et la fête des moutons en l’honneur du prophète Ibrahim pour son abnégation et sa croyance envers Dieu. Et bien à la différence de ces époques, l’homme contemporain est cet être là qui est engagé dans un perpétuel combat au quotidien d’avec le monde afin d’assurer sa survie et celle de sa famille. Dans ce contexte, l’approche de toutes fêtes est pourvoyeur de soucis quant au moyen financier qu’il faudra réunir en vue de faire face aux exigences du moment. Alors c’est bientôt la fête de la tabaski à Bamako où se procurer un bétail en ces temps-là n’est pas une mince affaire.
Dans toutes les rues de la capitale, dans les coins et recoins des quartiers, à proximité des grands carrefours se rencontre un groupe de bétail. Certains venus exprès de pays de la sous-région pour l’occasion et d’autres élevés sur places par des individus pour l’unique grand Rendez-vous de l’année. Bien que les moutons abondent, le citoyen lambda semble ne pas trop s’intéresser à un tel déluge. Les raisons l’on les comprenne à chaque fois qu’un individu s’intéresse à un bélier. Nous avons approchés plusieurs vendeurs, les prix varient de 50000Fcfa à 200000Fcafa voire 250000Fcfa parfois. Dans ces conditions je sacrifierai une chèvre certainement cette année, avait laissé entendre un client, moi peut être même pas, renchérit un autre. Aussi difficile à croire, le pouvoir d’achat des habitants de Bamako a considérablement baissé en une année, depuis le début du quinquennat de « ladjibrouma ». Alors pas étonnant que des chefs de famille ne peuvent plus s’offrir un bélier d’environ 50000Fcfa ou même en dessous. Cependant, comme une obligation, tout chef de famille doit pouvoir sacrifier une bête, n’importe lequel, lorsque ses revenus ne lui permettent pas l’achat d’un bélier. La tabaski connue sur l’appellation de la fête des moutons risque fort bien de se métamorphosée en une fête des poules à Bamako…
Moussa Magassa