Tribune : Il nous faut un projet Mali

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A un moment de l’histoire de l’humanité, la vengeance était une partie intégrante essentielle dans nos rapports. On pouvait même la transmettre en héritage et construire ainsi une inimitié entre des communautés pendant des siècles.

Avec l’évolution, les rapports économiques et le droit positif sont venus considérablement mitiger cette pratique, donnant ainsi plus de pouvoir au jugement basé sur des lois acceptées et intériorisées en général par la société. Cela a permis de sortir durablement des rapports basés sur la guerre et de construire des sociétés de mieux en mieux harmonieuses.

Une société harmonieuse se distingue par sa capacité à mieux intégrer l’élément “conflit” comme une donnée essentielle de la vie en commun. Nos anciens ne disent-ils pas que “la langue et les dents sont condamnés à être ensemble, mais il arrive de temps en temps qu’ils se heurtent durement”.

Notre pays doit intégrer l’élément “conflit” dans nos liens pour arrêter les rapports basés sur les ressentiments. Nous devrons nous concentrer sur des projets qui nous permettront de définir notre présent par le futur à construire ensemble et éviter de continuer de le définir par les ressentiments du passé.

Nous pouvons, par exemple, envisager Kidal comme un centre mondial de l’énergie solaire avec toutes les perspectives de services et de créations de richesse que celui-ci peut engendrer : écoles, universités, centres de recherche, développement d’infrastructures, usines de panneaux solaires, services d’ingénierie financière… Ce qui sortira Kidal de son statut de destination de punition pour devenir une destination d’opportunité,

On évitera ainsi de léguer aux futures générations les rancœurs du passé. Il nous permettra plutôt de réinventer le Mali sur la base de projet. C’est comme ça que les Japonais et les Américains ont réinventé leur rapport à travers le projet d’industrie automobile, malgré Hiroshima et Nagasaki.

Je dis Projet ! Projet ! Projet !

Nous en avons urgemment besoin pour sortir de la “propagande-cratie” et d’inventer une société harmonieuse qui sécurisera le plus grand nombre : du président à l’enfant qui vient de naitre.

 

Alioune Ifra Ndiaye

 

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