Travail des enfants : Le Mali exhibe le carton rouge

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Le Mali a célébré, le lundi dernier, la 15è édition de la Journée mondiale contre le travail des enfants (12 juin), à travers une table ronde d’information et de sensibilisation sur le travail des enfants. La cérémonie d’ouverture de ladite table ronde a été présidée par le conseiller technique du ministre du Travail et de la fonction publique, Biassoum Dembélé.

 

Le représentant du ministre du Travail et de la fonction publique avait à ses côtés le directeur national adjoint du travail, le directeur de la Cellule nationale de lutte contre le travail des enfants, les représentants des ONG intervenant dans le domaine, dont le GRADEM.

Cette journée était placée sous le thème : «Eliminer le travail des enfants dans les chaines de production ». Ont pris part à cette célébration de la JMCTE : la Cellule nationale de lutte contre le travail des enfants (CNLTE) ; les représentants des organisations d’enfants ; les représentants des départements ministériels; la chambre des mines ; les représentants des organisations syndicales d’employeurs et de travailleurs ; les ONG et associations de défense des droits des enfants, dont le GRADEM (Groupe de recherche action droits de l’enfant Mali), l’ICCO…

Instituée par l’Organisation internationale du travail (OIT) en 2002, la Journée mondiale contre le travail des enfants mobilise sur tous les continents des millions d’hommes et de femmes, tous guidés par un idéal commun : la fin du travail des enfants.

Selon le conseiller technique du ministre du Travail et de la fonction publique, Biassoum Dembélé, cette journée constitue l’occasion d’attirer l’attention des gouvernements, des partenaires sociaux, des organisations de la société civile et du grand public sur l’ampleur du travail des enfants dans le monde et les actions à mener aux niveau  national et international pour éradiquer ce fléau.

Il a rappelé les engagements pris par notre pays dans la lutte contre le travail des enfants. Il s’agit notamment de la ratification des conventions fondamentales de l’OIT sur le travail des enfants. Selon le représentant du ministre du Travail, les engagements du Mali se sont concrétisés non seulement par la mise en œuvre de mesures dans les domaines législatif, institutionnel, mais aussi, en terme d’information et de sensibilisation, de renforcement des capacités techniques, le retrait et la réinsertion des enfants travailleurs. Aussi, dans le cadre de la mise en œuvre de la Feuille de route de La Haye, un plan d’action national pour l’élimination du travail des enfants a adopté par le gouvernement malien.

« Le travail des enfants est présent dans de nombreuses professions, en particulier dans l’économie rurale et informelle, et dans les domaines où les services du marché du travail, les syndicats et les organisations d’employeurs sont souvent fragiles ou inexistants aussi que dans ceux où les inspecteurs du travail n’ont pas la capacité d’intervenir », a indiqué M. Dembélé.

Les travaux de la table ronde ont été marqués par de nombreuses présentations. Il s’agit des exposés de la chambre des mines du Mali, de l’ICCO et surtout de celle l’ONG GRADEM, présenté par son directeur exécutif Antoine Akplogan.

Selon le N°1 du GRADEM, son ONG accompagne et soutien les jeunes filles, des mineures travailleuses domestiques, qui sont victimes de traites, d’exploitation et souvent d’abus sexuel.

De façon concrète sur le terrain, a-t-il expliqué, le GRADEM s’engage auprès des enfants pour : le plaidoyer, accueil/ hébergement, écoute active et accompagnement psychosocial, assistance juridique, animation sociale, formations renforcement de capacité, conciliation/ médiation, retour en famille, réinsertion socioprofessionnelle, suivi…

De  janvier à mai 2016, a révélé M. Akplogan, GRADEM a reçu 36 jeunes filles de moins de 15 ans sur 61 jeunes filles en détresse accueillies dans son centre d’accueil «Bamunan, espoir et vie ».

«Le GRADEM agit à travers un plaidoyer au niveau politique afin que le gouvernement malien incluse dans son agenda la ratification de la convention 189 de l’OIT », a déclaré Antoine Akplogan.

Dans sa plaidoirie pour les jeunes mineurs, M. Akplogan a demandé aux parents d’éviter d’envoyer ou laisser leurs enfants de moins de 15 ans venir travailler en ville ; et surtout inscrire les enfants à l’école. Il a exhorté les ONG intervenant dans le domaine de mener des campagnes de sensibilisations sur le maintien scolaire des enfants ; des actions en amont sur la prévention de l’exode précoce des filles. S’agissant de l’Etat, le directeur exécutif de GRADEM suggère l’application des textes juridiques protégeant le travail des enfants ; le soutien des actions de sensibilisation et d’information de la population sur le travail des enfants.

Rappelons qu’environ 168 millions d’enfants dans le monde sont toujours victimes du travail des enfants, dans toutes les chaînes de production, de l’agriculture à l’industrie, des services à la construction.

M. BOROU

 

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