A la faveur d’une conférence de presse animée le 10 avril 2013 à la Maison de la presse, les pouvoirs publics maliens sont montés au créneau pour dénoncer ce qu’ils appellent un «complot de Human Rights Watch contre l’or malien». En effet, le Rapport de 124 pages de cette Ong internationale, intitulé «Mélange toxique: travail des enfants, mercure et orpaillage au Mali», a donné un coup de massue à l’image du Mali sur l’échiquier international. Mais, après une mission d’une équipe pluridisciplinaire dépêchée dans les zones d’orpaillage par le gouvernement malien pour vérifier les allégations de cette Ong, il s’avère qu’il s’agit d’un montage grotesque.
C’est au terme de cette mission pluridisciplinaire que le compte rendu a été fait à la Maison de la presse aux hommes et femmes des médias. Au présidium, on notait la présence du Colonel-major Allaye Diakité, Haut fonctionnaire de défense au ministère des Mines; Moussa N’Tji Coulibaly du ministère de la Justice et membre de l’Association malienne des droits de l’homme (Amdh) ; Mohamed Ag Aklini de l’Administration territoriale et de l’Aménagement du territoire, Ousmane Diallo de la Chambre des mines et Ibrahim Tiocary, Chargé de mission au ministère des Mines.
Dans ce volumineux Rapport de 124 pages, Human Rights Watch soutient qu’au moins 20 000 enfants travaillent dans les mines d’or artisanales du Mali, dans des conditions extrêmement dures et dangereuses. Ledit Rapport ajoute que des enfants qui n’ont parfois pas plus de six ans creusent des puits de mines, travaillent sous terre, remontent des charges de minerai pesantes, et transportent, concassent et procèdent au panage du minerai. De nombreux enfants travaillent également en utilisant du mercure, une substance toxique, pour séparer l’or du minerai. Alors que le mercure attaque le système nerveux central et s’avère particulièrement nocif pour les enfants.
«Ces enfants mettent littéralement leur vie en péril », a fait remarquer dans ce Rapport Juliane Kippenberg, chercheuse senior à la division Droits de l’enfant de Human Rights Watch. «Ils portent des charges qui pèsent plus lourd qu’eux, descendent dans des puits instables, et ils touchent et inhalent du mercure, l’une des substances les plus toxiques sur la terre», a-t-elle écrit. Et d’ajouter : «La plupart des enfants travaillent aux côtés de leurs parents pour arrondir quelque peu les maigres revenus que les orpailleurs adultes tirent en vendant de l’or aux négociants locaux. D’autres enfants migrent seuls vers les sites d’orpaillage et finissent par être exploités et maltraités par des proches ou des étrangers qui s’approprient leur paie. Certaines filles sont victimes d’abus sexuels ou se livrent au commerce du sexe afin de pouvoir survivre. Certains enfants travaillant sur les sites d’orpaillage, sont originaires d’autres régions du Mali, ainsi que de la Guinée, du Burkina Faso et d’autres pays limitrophes»
Une cabale démontée
La mission qui s’était s’est rendue dans les régions de Kayes, Koulikoro et de Sikasso, plus précisément dans les cercles de Kangaba, Kéniéba et de Yanfolila, du 22 décembre 2011 au 8 février 2012, a permis de se rendre compte de la volonté de HRW de nuire à l’image du Mali. Puisque sur les sites visités, l’équipe a procédé par observation directe et par des interviews. Ce qui a permis aux membres de la mission de se rendre à l’évidence que ces allégations de Human Rights Watch sont archi fausses.
Certes, ils confirment la présence d’enfants sur les sites d’orpaillage, mais ils démentent le fait que des enfants sont soumis à des travaux inhumains et dégradants.
De même ; ils confirment l’utilisation du mercure dans les mines traditionnelles et reconnaissent que la vente de ce produit est d’ailleurs libre surtout sur les sites, dans les cercles de Kangaba et Kéniéba et aux abords des fleuves Falamé, Bagoé et Sankarani. Mais, dévoilent-ils, les enfants ne détiennent ni ne manipulent le mercure. «Aucun enfant malien ne travaille dans les milieux d’orpaillage, a fortiori utilise le mercure, contrairement à ce que l’Ong internationale Human Rights Watch (HRW) a déclaré dans un Rapport publié en 2011», martèle le Colonel-major Allaye Diakité, Haut fonctionnaire de défense au ministère des Mines.
Et à Ibrahima Tiocary d’enchaîner: «Certes, la présence des enfants est effective sur les sites d’orpaillage. Cela est dû au fait que leurs parents les amènent pour ne pas les laisser seuls à la maison, mais aucun d’eux n’y travaille, encore moins utilise le mercure ou descendre dans les puits : c’est inimaginable».
S’intéressant à l’image qui est à la Une du Rapport, Moussa Doumbia, Ingénieur à la direction nationale de la géologie et des mines du Mali, s’insurge : «Cette image prouve à suffisance que c’est un montage grotesque, car les enquêteurs de Human Rights Watch ont profité de la récréation des écoliers pour faire une mise en scène ayant consisté à mettre des scolaires dans un puits ordinaire pour les photographier. Cette photo est présentée à la Une du Rapport comme étant celle d’enfants sortant d’un puits d’orpaillage».
Abondant dans le même sens, Belco Tamboura, il n’est pas allé par le dos de la cuillère : «Toute cette machination de cette Ong internationale n’a qu’un seul objectif : ternir l’or malien en disant qu’il est taché de la sueur et du sang des enfants. C’est pour empêcher notre pays de vendre son or qui fait sa fierté économique sur l’échiquier international».
De toutes les façons, le Rapport de mission de nos enquêteurs est plus que clair et a mis à nu les ambitions machiavéliques de Human Rights Watch. Il revient à nos plus hautes autorités de juger de sa teneur et de voir s’il faut attaquer cette Ong devant les juridictions nationales et internationales.
E. BRUNO
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