Une aide-ménagère est une personne employée pour effectuer des tâches ménagères. Elle est payée à la fin de chaque mois au domicile d’un particulier.
Elles sont plus de 10.000 aide-ménagères issues des familles défavorisées des zones rurales. Elles sont analphabètes pour la plupart ou scolarisées. Assez souvent maltraitées, avec des salaires misérables, elles font tous les travaux domestiques.
En ville, ces jeunes filles, dont l’âge varie entre 10 et 16 ans, sont confrontées à l’absence d’infrastructures scolaires en milieu rural ou même l’envie de découvrir le monde à de multiples problèmes. Elles sont reconnaissables par leur accoutrement, habillement et la manière d’être. Elles sont couramment appelées ‘’Bonnes’’ ou ‘’servantes’’ par leurs patronnes. Elles sont les premières à se lever et les dernières à se coucher.
Le cas Hawa Guindo, une aide-ménagère depuis 2018 à Bamako, est une exception. « Je suis fiancée, j’ai quitté mon village natal pour venir travailler en ville afin d’aider ma famille restée au village. Je dois aussi assurer mes trousseaux de mariage, payer des ustensiles de cuisine, des habits. Mais, la raison principale, c’est d’échapper à un mariage forcé qui m’était imposé par mon oncle. Arrivée ici, j’étais logée chez une connaissance durant une semaine environ avant de commencer le travail. J’étais payée à 4.000 F CFA, mais aujourd’hui mon salaire a été revu à la hausse et je suis payée à 15.000 F CFA mensuellement ».
Toujours selon elle, dans sa famille d’accueil, chaque matin, dès 5h30, elle est sur pieds pour commencer son travail. « À peine réveillée, j’allume tout d’abord le feu, puis je fais la cuisine, la lessive, ainsi que l’entretien de la maison sans oublier celui des enfants. Ensuite, je continue avec les travaux du jour jusque tard la nuit. J’aide aussi ma patronne dans son petit commerce », raconte-t-elle.
En outre, elle a ajouté que depuis huit mois, qu’elle travaille dans cette concession, mais elle n’a toujours pas encore perçu son premier salaire. « Je suis déjà désespérée, mais je place ma confiance en Allah », révèle-t-elle, le regard confiant.
Généralement, ces filles font à la fois le ménage et les ventes. Il faudra noter que c’est un métier très difficile et très risqué. De façon globale, ces servantes sont indispensables dans les familles où elles travaillent.
Le prix des aide-ménagères dépend de l’employée même et des agences. « Je suis payé chaque mois à 15.000 FCFA, d’autres à 20.000 F CFA. Et même 30.000 F CFA pour celles qui sont au compte des agences », fait savoir Hawa Guindo.
Les risques de métier sont énormes, fait comprendre notre. Car, elles peuvent subir des harcèlements, des violences, des injures, et parfois même être en danger de mort suite à des coups et blessures. A cela s’ajoutent des violences sexuelles et des non paiements des salaires.
Pour Rokiatou Traoré, sa servante Hawa est une fille bien éduquée, qui fait bien son travail sur tous les plans, même si souvent quelques petits malentendus se produisent. « Je pars au travail, c’est elle qui gère tout à la maison en mon absence, que ce soit la cuisine, les nettoyages ou encore l’entretien des enfants, car elle est payé à 15. 000 F CFA le mois », dit-elle.
Rappelons que malgré tous leurs efforts, les maltraitances à l’endroit de ces jeunes filles ne cessent d’accroître. Même si le manque de qualification et de formation les pénalisent, ces aide-ménagères ne sont pas moins humaines que les autres travailleurs. De ce fait, elles doivent ainsi bénéficier de leurs droits en tant que travailleuses, mais aussi en tant que citoyennes tout court.
L’Association de Défense des Droits des Aide-ménagères et domestiques (ADDAD), sise à Niamakoro, qui œuvre en faveur de leurs droits et de leurs protections, a encore du boulot à faire.
Hawa Traoré