Transition : rectification, clarification et…rattrapage : Qui sont les conseillers du président ?

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Si le Mali fait dangereusement face à de nombreux défis, son président de Transition doit s’entourer de conseillers doués de sagesse et pétri d’expériences dans des domaines politiques, sécuritaire et économiques, entre autres. Cela devrait éviter une transition laborieuse, allant d’une « rectification » à une forme de…rattrapage.

Pour plusieurs observateurs de la scène politique africaine, de nombreux pays fondent leur stabilité sur la consistance de l’entourage des dirigeants. C’est ainsi qu’on cite par exemple le Sénégal, le Togo et, dans une certaine mesure la Côte d’Ivoire où les palais présidentiels grouillent de personnalités de grandes expérience dans la gestion de l’Etat. Ces « conseillers aux affaires présidentielles » sont les socles sur lesquels les chefs d’Etat travaillent pour apaiser les tensions et relever les défis de la gouvernance. Un exemple, le Conseiller-ministre Barry Moussa Barqué du président togolais est dans la haute sphère de l’Etat  depuis les années 1980. Idem pour le vieux briscard Mahmoud Saleh au Sénégal… D’autres noms forçant respect sont cités dans des palais présidentiels de pays voisins… De véritables laboratoires d’idées de gouvernance !

Si dans plusieurs pays, les conseillers du chef de l’Etat sont de véritables missi dominici qui portent des messages au moment opportun et parviennent à sceller des alliances de décrispations avec des adversaires, cela ne semble pas être le cas actuellement sur les bords du Djoliba.

Même s’ils sont souvent discrets et ne font pas la une des journaux, les conseillers des chefs d’Etat sont souvent la machine pensante même du pays. Qu’en est-il du président de la Transition ? Le Colonel Assimi Goïta a-t-il fait le bon casting en termes de conseillers pouvant l’aider à relever les nombreux gros qui sont les siens ? Qui sont ces conseillers ? Les jeunes universitaires ou hommes de médias, dont il ne faut citer aucun nom pour ne pas se faire reprocher une certaine stigmatisation ? Pas si sûr !

Selon nos sources, parmi les conseillers du chef de l’Etat, rares sont ceux qui sont très expérimentés. Il est bien de promouvoir la jeunesse à des postes de responsabilité, mais quand l’existence de la Nation est en jeu, il faut faire appel aux grands commis de l’Etat, aux grands cadres ayant servi l’Etat à des postes stratégiques ayant accumulé des expériences de gestion de crises.  Et, il faut le souligner, de telles personnes ressources ne manquent pas au Mali. Tant au plan politique que sécuritaire, il y a des références à mettre à contribution. Et, eu égard aux récentes révélations de l’Imam Mahmoud Dicko, l’on se demande pourquoi le Colonel Assimi Goïta ne s’entourent pas de ces hommes et femmes qui ont blanchi sous le harnais. «Avec Ousmane Cherif Haïdara et d’autres notabilités, nous avons demandé à rencontrer le Président de la Transition. Une semaine après, on nous a demandé de faire une demande écrite. Mais jusqu’ici, nous n’avons reçu aucune réponse. J’ai donc compris que c’est ma personne qui pose problème d’autant qu’il continue de recevoir les autres», accusait le dimanche dernier l’imam Dicko. Cela ajouté au renvoi de tous les conseillers du temps d’IBK laisse perplexe sur cette manière de privilégier des jeunes cadres, pour la plupart dans la quarantaine et la cinquantaine… Car, l’âge est aussi signe de sagesse.

En exemple, quelle crise de confiance un Baba Hakib Haïdara, un Pr Dioncounda Traoré, un Diango Sissoko, un Général Cissé, un Soumeylou Boubèye Maïga, un Abdoulaye Idrissa Maïga, etc ne peuvent-ils pas aider à dissiper ? Presque aucune. De telles personnalités, sollicités en conseillers officiels ou officieux du président, peuvent mieux rassembler les acteurs sociopolitiques maliens, par exemple en les convainquant tous à participer aux prochaines assises nationales. Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta doit tendre la main aux nombreux sages et doyens de tout bord pour lancer le chantier du Malikura. « Aujourd’hui, nous avons une responsabilité historique: celle de transcender nos divergences pour sécuriser notre pays, pour préserver son intégrité territoriale et pour créer les conditions d’un développement socioéconomique nous permettant d’offrir un avenir meilleur à notre postérité », déclarait le président de la Transition le 7 juin 2021, à l’entame de ce qu’il est convenu d’appeler désormais la phase rectificative de la Transition, elle-même amorcée en septembre 2020, après le départ d’IBK du pouvoir.

Cette volonté de transcender les divergences doit inciter le numéro un du pays à faire appel à toutes les ressources nationales voire internationale pouvant l’aider à remettre le pays sur les rails. Ce qui est difficile avec la tension que suscite la gestion de la transition avec les voisins de la CEDEAO. Il urge de travailler à sortir de cette bulle pour réaliser le sursaut patriotique dont, parlait l’imam Dicko. C’est seulement à ce prix que le chef de l’Etat réussira le pari de la marche vers la renaissance du pays.

Bruno D SEGBEDJI

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