Transition politique au Mali : Choguel, le fusible qui peut sauter !

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La plupart des partis politiques de l’ancienne majorité présidentielle sont tombés à bras raccourci sur le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga. Depuis que ce dernier a déclaré que les forces du changement doivent s’unir pour remporter les prochaines élections, rien ne va plus entre lui et ces partis. Mais les adversaires du Premier ministre devraient s’en prendre aussi au président de la transition qui donne sa caution morale au chef du gouvernement. Choguel lui-même dit et répète le plus souvent que toutes ses déclarations sont le fruit d’un échange avec son patron.

On peut donc affirmer sans risque de se tromper que ce que Choguel a dit au sujet des forces du changement est bien soutenu par Assimi Goïta. Jamais le président de la transition n’a recadré son Premier ministre qui est tout le temps la cible des partis qui ne soutiennent pas la transition. On voit clairement que Choguel est un rempart entre le président et ses adversaires politiques qui multiplient les appels pour la démission du chef du gouvernement accusé de ne pas être neutre et à équidistance des forces politiques.

Ce n’est pas une surprise qu’Assimi apporte sa caution au Premier ministre qui porte les messages du plus haut sommet de l’Etat. Les forces du changement dont parle Choguel sont celles sur lesquelles compte la transition pour remettre le pays sur les rails. Dans une certaine mesure, on peut dire qu’il s’agit clairement de seulement les forces qui ont renversé IBK. L’union de ces forces ferait l’affaire d’Assimi Goïta et des autres colonels qui se sont emparés du pouvoir pour achever le soulèvement populaire en 2020.

En même temps, Choguel apparaît comme un fusible qui peut sauter, ce qui conduirait à un court-circuit au sein de la transition. Sans Choguel, Assimi et les autres colonels deviennent des cibles faciles pour l’adversaire habitué aux joutes politiques. Il n’est pas certain que les militaires puissent encaisser les coups verbaux dont le Premier ministre est la cible en ce moment. Par ailleurs, la réponse des militaires pourrait entraîner la transition dans un cycle de réactions disproportionnées aux attaques politiques.

Choguel est donc devenu un mal nécessaire pour la transition puisque tous les militaires ne l’aiment pas. On a vu au sein du Conseil national de transition(CNT) des tentatives de rébellion contre le gouvernement. Au lendemain du vote controversé de la loi électorale, des proches des partis de l’ancienne majorité se sont précipités au siège de l’organe législatif de la transition pour féliciter des membres ayant sévèrement critiqué Choguel lors des débats. Le colonel Malick Diaw, le président du CNT, accepte la présence de Choguel à la tête du gouvernement malgré lui.

D’autres membres du CNT dont Nouhoum Sarr, très proche de Diaw, et Souleymane Dé, le président de la Commission loi ne portent pas également Choguel dans leurs cœurs. Ce clan est aussi soutenu par les représentants de l’Adema dont Marimantia Diarra, le président du parti.  D’ailleurs, l’Adema s’est jointe aux partis réclamant la démission du Premier ministre de transition après que ce dernier a appelé les forces du changement à s’unir pour gagner les prochaines élections.

Nouhoum DICKO

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