Depuis un certain temps au Mali, des autorités politiques sont cueillies et conduites manu militari dans un camp selon l’humeur des militaires. Ce phénomène commence à agacer des politiques qui veulent y mettre fin.
Après le coup d’Etat contre Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août 2020, la junte avait promis dans un premier temps une transition civile. Au fil des événements, ce langage a évolué. Elle finira par se dédire en proposant une transition civilo-militaire qui n’aura duré que 8 mois.
A la suite de la formation du gouvernement Moctar Ouane II ce lundi 24 mai, mécontent du quota qui lui a été réservé, la junte a décidé de mener une transition militaire en contraignant le Président de la transition et le Premier ministre à la démission.
Ce mouvement inattendu a irrité plus d’un, particulièrement la classe politique où les plus courageux commencent à donner de la voix. C’est le cas d’une nouvelle coalition de partis politiques dénommée « Les Partis, Mouvements et Associations ». Elle est composé de Ensemble pour le Mali (l’ancienne majorité présidentielle) ; Espérance Nouvelle Jigiya Kura ; Sauvons la Démocratie des Putschistes ; Forces Nouvelles ; Sentinelles de la Démocratie et le Parti pour le Développement et Social (Pdes).
Dans une déclaration rendue publique le week-end passé, ledit regroupement politique a décidé, pour la nécessité d’une union au-delà des clivages, de condamner toute prise du pouvoir par la force; dénoncer la rupture unilatérale du processus de la Transition politique et civile en cours dans notre pays ; exiger la poursuite de la Transition par des autorités civiles. Et ce, dans le strict respect des délais de 18 mois ; assurer une gestion consensuelle et inclusive de la Transition politique et civile ; saluer les efforts de la communauté internationale (Cedeao, UA, ONU, UE…) en vue du retour rapide du Mali à l’ordre constitutionnel normal, conformément à la Constitution et à la Charte de la Transition et inviter tous les patriotes et démocrates à une large concertation pour préserver les acquis démocratiques dans notre pays.
Les Partis, Mouvements et Associations s’engagent sans relâche à rester vigilants pour assurer la veille citoyenne pour le salut public.
A cette allure, on peut croire que ce regroupement est une nouvelle opposition en gestation contre la nouvelle directive de la transition en cours.
Oumar KONATE