Transition malienne : D’un scandale à un autre

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Nous croyons que les dirigeants de la transition n’ont pas tiré les conséquences de la chute du régime d’Ibrahim Boubacar Kéita. Il a été obligé de rendre sa démission pour mauvaise gouvernance: corruption, détournement de fonds, gabegie, déliquescence de l’État. Notre pays est atypique. Le système de gouvernance reste le même. Du parti unique (1980) au multipartisme (1992), le changement recherché demeure impossible. Ni la classe politique, ni la société  civile n’ont pas été capables de changer le mode de gouvernance entaché de violations.

Au Mali, nous sommes passés du monopartisme au multi monopartisme. Donc, les leaders des partis politiques sont sans aucune culture démocratique. Les mêmes pratiques (népotisme), décriées hier sous le régime de parti unique, sont revenues au galop avec le multipartisme. La situation du pays est très difficile et complexe à tous les niveaux. Surtout sur le plan économique, les fonctionnaires de l’État se sont mués en opérateurs économiques. Ils tirent les ficelles du commerce. Ils ne payent ni taxes, ni impôts.

Sur le plan politique (217 partis politiques) sont à la conquête du pouvoir, et au plan sociétal, des associations, mouvements et syndicats   sans destination s’entre-déchirent et empêchent toute cohésion sociale.

Quant à l’éducation des enfants, elle reste sans lendemain. Le clientélisme politico-ethnique, facilité par le fanatisme, la corruption et le népotisme font que l’intérêt national de la nation et l’avenir du pays ne préoccupent personne. Les membres du gouvernement, les chefs militaires, les présidents d’institutions tendent absolument à se servir et à servir. Cela se sent même à travers les nominations, les faits, les  différents débats.

Récemment des scandales  secouent la transition: l’attribution des logements sociaux, la liste des admis au concours à la Caisse nationale d’Assurance maladie (CANAM), la nomination des Directeurs des Centre d’animation pédagogique (DCAP) au ministère de l’Éducation nationale, l’École militaire interarmes (EMIA), etc. Pourtant, le président de la transition, le colonel Assimi Goita et son Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga avaient promis le changement au peuple. Mais rien du tout.

L’ancien système de gouvernance du parti unique (UDPM), plus celui des régimes successifs (ADEMA-PASJ) refont surface. Cette fois-ci, bien réchauffés et administrés au peuple sous forme de refondation, comme mode de gouvernance. Au lieu de changement accompagné de Kokadjè  (laver proprement), nous revoilà dans le Yèrèko-refondation au lieu du Maliko. Les vieilles habitudes ont la vie dure, dit-on. Allons-nous  assister impuissants à ce monopole d’un clan ?

Amy SANOGO

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