Récidiver, reprendre, rechuter ou refaire la même chose. Un autre coup d’Etat si jamais on ne passe pas par une transition pour un an et un civil à la tête. Comment et pourquoi ?
Pourquoi non à un militaire
L’institution militaire est la plus forte des intuitions dans un pays. Elle détient le vrai pouvoir et le dernier mot au bout de la baïonnette. Mais cette institution n’a toute sa beauté que lorsqu’elle est soumise à une autorité politico-civile. En ce moment au lieu d’être une force, elle devient une arme parce que conforme à la loi fondamentale, aux autres lois et aux dispositions internationales. “Force serait à la loi car l’Etat sera de droit et le pouvoir pourra arrêter le pouvoir (Législatif, judiciaire et exécutif)”. Ce qui serait le contraire avec un militaire au pouvoir. Le tout sera concentré entre les mains du seul exécutif. Et pis, lorsqu’un militaire détient le pouvoir politique en plus de son initiation aux armes et aux secrets militaires, ce ne serait plus facile de lui retirer le pouvoir au cas où, il refuserait de quitter comme convenu à la fin de la transition. Et pire, si l’on tombe sur un mauvais chef militaire. L’avenir d’un pays ne doit pas être laissé à “un jeu de dé”. Ensuite, un militaire à la tête d’une transition pourra un jour encourager d’autres militaires à emprunter les mêmes raccourcis (coups d’Etat) pour se faire un bel avenir au détriment du beau devenir du pays.
Pourquoi pas plus d’un an ?
Le mieux pour éviter des coups d’Etats dans l’avenir, c’est d’éviter que les coups d’Etat soient profitables à des gens. Une longue transition est une transition de refondation qui prendrait selon le politologue, Dr. Yaya Traoré, 10 ans et plus. Le Mali n’étant prêt pour aller vers ce genre de transition donc il serait mieux d’éviter d’avoir des transitions bénéfiques pour tout autre clan. Ce qui nous arrangera et dissuadera de toute envie de venir au pouvoir par des voies autres que les urnes, c’est de mener une courte transition de concertation et d’élection. Reformer sur quelques plans obligatoires tels que la révision constitutionnelle, la régionalisation, les reformes administratives et la loi électorales. Après ces reformes en année ou moins, le Mali peut aller à des élections couplées (présidentielle et législatives). Le nouveau président élu sous un programme répondant à nos aspirations et des députés sainement représentatifs, redonneront au Mali sa grandeur. Il ne s’agirait pas de faire tout le travail et élire un président et des députés mais de tracer le chemin et élire des hommes qui nous amèneront à la destination. Une transition n’est pas un mandat. En faire un mandant serait encourager des coups d’Etat qui en aucun n’arrangeront le Mali. Un coup d’Etat reste un grand recul pour l’avenir démocratique d’un pays.
Pour ne pas récidiver ce coup d’Etat ou d’avoir une transition achevée par un autre coup de force, les Maliens doivent redéfinir quelques grandes lignes de reforme et aller à des élections (présidentielle et législatives) avec un civil à la tête d’une transition d’un an. Pas plus. Pas de profit et aucun risque.
Koureichy Cissé