Transition au Mali : « Le bilan de ces douze mois est mitigé », selon l’AJCAD

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L’Association des Jeunes pour la Citoyenneté Active et la Démocratie (AJCAD) a organisé, le vendredi 27 août 2021, un café citoyen pour analyser les douze mois de la transition. «Un an de la transition, bilan et perspectives », tel était le thème de ce cadre d’échanges entre citoyens maliens. Ainsi, la thématique de cette rencontre a été débattue par des représentants de la société civile, un acteur politique et un opérateur économique. Ils ont chacun analysé, donné leurs avis de ce qui a été fait et de ce qui reste à faire sur la gestion de cette transition.

Pour l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, cette transition n’est pas dans l’esprit de transition du fait qu’il n’y a pas d’inclusivité et d’unité. Selon lui, en l’absence de ces aspects, il serait difficile d’engager des grandes réformes pour des grands changements. Pour lui, c’est ce qui fait que la transition actuelle peut difficilement conduire des réformes majeures et de répondre aux attentes qui ont été placées en elle. De manière pragmatique, dira l’ancien Premier ministre, il faut mettre les six mois restant à contribution pour faire les reformes qui peuvent paraître nécessaires, notamment celles électorales. « Organiser des élections qui soient les plus crédibles, transparentes et donner la chance au pays de découvrir un nouveau départ à la suite des prochaines élections », a-t-il précisé.

Aux dires de Adam Dicko, Directrice exécutif de l’AJCAD, au début de cette transition, beaucoup de Maliens ont fondé de l’espoir sur la transition, alors qu’elle n’avait pas vocation à régler tous les problèmes de tout le monde en même temps. Ainsi, elle dira que l’équipe de cette transition s’est attaquée aux problèmes socio-économiques. « Aujourd’hui les mêmes problèmes existent », a-t-elle souligné. Adam Dicko a précisé que le bilan de ces douze mois de la transition est mitigé et qu’il ne reste plus que six mois. A l’en croire, ce n’est pas le temps qui manque à cette transition, mais plutôt la volonté politique de partir à l’action qui lui a manqué. Tout comme l’ancien premier ministre, selon elle, les six mois restant sont suffisants pour faire les réformes à minima, comme celles électorales afin d’organiser les élections et remettre le pouvoir à un régime légitime pour que le Mali puisse revenir à l’ordre constitutionnel.

Pour l’opérateur économique, les citoyens avaient espéré que le changement intervenu, le 18 août 2020 allait permettre de lancer les bases d’une reconstruction institutionnelle, citoyenne et politique du pays. Selon lui, ça devrait être le commencement de la fin des trois décennies de descente aux enfers. Ainsi, il dira que le bilan est très mitigé voire négatif du fait que douze mois après, il n’a pas l’impression que les autorités ont fait des progrès dans les domaines prioritaires. « On est au même point de départ que le 18 août 2020. Le problème de cette transition, c’est qu’il n’y a pas d’actions », a déclaré Mossadeck Bally.

Donnant son appréciation sur la transition, Moussa Kondo, Directeur pays de Accountability Lab au Mali, dira que la transition suit son cours et que jusque-là ça va, même si la situation reste très pessimiste par rapport aux objectifs et au chronogramme fixés par la transition. Pour lui, quand le coup d’Etat est survenu, malgré sa condamnation, il pouvait être une action violente et ensanglantée. Le deuxième aussi aurait pu se passer autrement, mais tout ceci a été évité. « Je ne dirai pas qu’on recule, mais on arrive à stagner même si on n’arrive pas à avancer comme on le souhaite. C’est un pays en crise, où 70 à 80% du territoire est occupé par d’autres forces, ce n’est pas évident », a-t-il souligné. Selon lui, l’adhésion des Maliens dans ce sens peut compter énormément. Avant d’ajouter que là où c’est pessimiste et négatif, c’est l’indécision et l’inaction des autorités de la transition. En ce sens, il fera savoir qu’on ne peut venir à la tête d’un pays comme le Mali aujourd’hui et vouloir le gérer en faisant semblant de faire plaisir à tout le monde. Ainsi, il dira que c’est le moment de mettre en place un système qui va fédérer tout le monde, un système qui pourra aider les gens à aller de l’avant, à comprendre et à décider de leur sort. « Cela ne se fera pas sans les élections », a-t-il déclaré. Enfin, il a préconisé l’organisation rapide des élections crédibles, transparentes qui seront acceptées par tout le monde et pouvant nous éviter des problèmes après les élections.

Ousmane Baba Dramé

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