La traite des personnes et le trafic illicite de migrants sont des crimes qui exploitent les humains de la manière la plus odieuse. Pour lutter contre le phénomène, plusieurs pays ont ratifié la Convention des Nations Unies sur la Criminalité transnationale organisée. Au Mali, malgré l’existence d’une législation sur la question, la traite des personnes et le trafic illicite de migrants restent des crimes négligés.
-Maliweb.net- Avec 32 milliards de dollars de profit généré par an, la traite des personnes et le trafic illicite de migrants, constitue selon les Nations Unies, la troisième forme de trafic la plus lucrative dans le monde, après le trafic de drogues et la contrefaçon. L’Afrique, et particulièrement le Mali, n’est pas épargné par le phénomène. «L’instabilité politique dans la région, son corollaire de crises humanitaires, et la situation des droits de l’homme ont rendu les populations plus vulnérables et les ont poussés à migrer pour se protéger et satisfaire leurs besoins essentiels», assure Moulaye Harby, Coordinateur du Projet PROMIS au Mali.
Lancé en septembre 2018, le projet Protect of Migrants (PROMIS) est une initiative de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), en collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. Le projet vise à renforcer les capacités des pays de l’Afrique de l’Ouest et à promouvoir une approche innovante au trafic de migrants en se centrant sur les violations des droits de l’homme liées à la migration irrégulière. L’objectif du projet PROMIS, indique Moulaye Harby, ne sera pas atteint sans un «effort concerté et coordonné»entre les organisations internationales, les gouvernements,le secteur privé, la société civile. Conscients du défi, les acteurs projet PROMIS, ont formé, du 29 au 31 janvier 2020, à Sikasso, 30 journalistes, animateurs radios et bloggeurs, communicateurs traditionnel venus de différentes régions du Mali et du district de Bamako.
Nécessaire toilettage des textes
Des différences communications, il ressort que la traite des personnes et le trafic illicite de migrants sont réprimandés au Mali par la Loi n°2012-023 du 12 juillet 2012 relative à la lutte contre la traite des personnes et les pratiques assimilées. Cette loi, aux dires de Boubacar Touré, président du Comité National de Coordination de la Lutte contre la Traite des Personnes et les Pratiques Assimilées (CNLTP/PA), est « peu connue », même des acteurs de la justice. Aussi, affirme l’expert, ce texte a montré ses limites et c’est pour cela, qu’il est «en cours de révision».Quant aux moyens de lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants au Mali, ils sont quasi inexistants. Le Comité National de Coordination de la Lutte contre la Traite des Personnes et les Pratiques Assimilées, à en croire son président, a seulement un budget annuel de 200 millions FCFA. Ce budget, dénonce Boubacar Touré, n’est pas garanti. Il est constamment revu à la baisse.
Dans ce contexte,le rôle des médias, insiste Moulaye Harby,revêt une importance particulière. Car, «un signalement professionnel du trafic illicite des migrants et de la traite des personnes est indispensable, non seulement pour en savoir plus sur ces crimes obscurs par nature;mais surtout,pour éviter que ceux qui sont vulnérables deviennent des victimes», conclut le Coordinateur national du Projet PROMIS.
Mamadou TOGOLA/Maliweb.net