Dans une publication datant du lundi 28 janvier, l’agence nigériane chargée de lutte contre le trafic des êtres humains (Naptip), a affirmé la présence de 20 000 Nigérianes contraintes à la prostitution au sud du Mali. Pour cause, des trafiquants auraient promis à celles-ci des emplois bien rémunérés en Asie. Ainsi trahies par ces marchands d’êtres humains, ces nigérianes se sont enfin retrouvées sur les différents sites d’exploitation artisanale d’or du Mali, où elles sont astreintes à la prostitution par des proxénètes appelées « Madames ».
Voici une des parties sombres du trafic d’êtres humains publiées par une agence nigériane chargée de la lutte contre ces pratiques. Ces Nigérianes songeaient plutôt à gagner leur quotidien dans des restaurants, notamment dans l’hôtellerie sur un autre continent loin de l’Afrique (Asie). Selon l’agence nigériane, ces femmes victimes des répercussions du trafic humain, sont exploitées par des proxénètes appelées « Madames », et leurs services sont dans la plupart des cas proposés aux hommes qui escomptent avoir fortune à travers l’orpaillage. Pour l’investigation, une mission d’information du Nigéria s’était rendue en décembre dernier dans le sud du Mali, notamment à Kangaba. Comme constat, les enquêteurs de l’équipe nigériane ont fait état de la présence d’une centaine de prostituées nigérianes sur chacun des 200 sites d’orpaillages sillonnés. Une statistique qui fait parler selon ladite agence, de 20 000 femmes du pays concernées par la prostitution.
Se prononçant sur la situation, la directrice de l’agence Naptip, Julie Okah-Donli, a tenu d’expliquer le sujet de la sorte : « Elles ne sont pas libres de partir à leur guise, ce sont des captives. Elles sont vulnérables des Madames qui ont corrompu les autorités locales et les surveillants. C’est pour cela que nous devons travailler avec la police pour les secourir ». Bien vrai que l’Organisation Internationale des Migrations (OIM) refuse de corroborer ce chiffre indicateur de l’agence nigériane, sa porte-parole qui est Florence Kim estime que le nombre de prostituées nigérianes est certainement « très élevé » au Mali. Sur le même sujet, la porte-parole de l’OIM, Florence Kim, tient à souligner que « des données fiables sur le nombre exact de victimes de la traite sont très difficiles à obtenir ». Elle poursuiten ajoutant : « Il y a plusieurs raisons, notamment parce que les victimes ont très très peur de témoigner. Et a fortiori de dénoncer leur trafiquant ».
Mettant l’accent sur les données, environ, 200 Nigérianes confrontées à cette même situation de traite ont pu réussir à s’enfuir et à regagner leur pays respectif grâce à l’implication de l’OIM. Suite à une rencontre qui a eu lieu entre certaines d’entre elles et la porte-parole de l’OIM, cette dernière rapporte ces faits : « Elles vivent entre elles. Elles ont été trompées. On leur avait promis un travail (…) et puis une fois sur place, on leur a dit qu’elles allaient travailler comme des prostituées. Certaines acceptaient, car, elles savaient qu’elles étaient menacées et qu’elles savaient que leur famille à la maison était menacée de mort. Et puis d’autres refusaient et décidaient de s’enfuir ».
En vue de reconstruire et de faciliter la réintégration de ces femmes victimes de la prostitution forcée, l’OIM a proposé des programmes d’aide. « On voit qu’elles portent en elles, un sentiment de honte extrême. En plus de ça, elles se sentent salies, elles ont beaucoup de mal à parler, à retrouver leur famille », précise la porte-parole.
Mamadou Diarra