Selon un rapport de l’International Crisis Group (ICG), depuis des millénaires, le commerce transsaharien s’est toujours adapté aux lois de l’offre et de la demande, transportant, suivant les époques, des esclaves, de l’or, des ivoires, du bétail, des céréales ou du sel. Plus récemment avec l’émergence des Etats-nations et des frontières dans les années 1960, de nombreux nouveaux trafics se sont développés avec par exemple la circulation illicite de produits subventionnés venus d’Algérie qui ont joué un rôle important pour la survie du Nord-Mali.
A partir des années 1990 et 2000, de nouveaux produits à la fois illicites et à forte valeur ajoutée comme les armes et la drogue ont ouvert une nouvelle étape commerciale dans la région. Le trafic de résine de cannabis (hachisch) est devenu douze fois plus rentable que le trafic de cigarettes et celui de la cocaïne, à quantité égale, s’est révélée 25 fois plus rentable que celui du hachisch, changeant la nature du commerce et le profil des trafiquants. « A la figure du petit passeur rusé se jouant du douanier, en vogue dans les années 1970-1980, se substitue aujourd’hui celle du grand trafiquant de drogue à la tête de réseaux criminels voire de véritables armées privées qui protègent les convois et les cargaisons » précise le rapport.
Avec rfi