Les réseaux sociaux n’ont pas encore fini de surprendre. Les tontines, habituellement organisées en présentielle chez l’un des membres autour d’un bon plat et du thé, se délocalisent peu à peu sur Facebook et WhatsApp, Instagram et même TikTok.
Des personnes réunies sur un groupe virtuel, sont gérées par un administrateur qui, dans nombre de cas, ne connaît pas tous les participants. Sur les plateformes, les liens pullulent, en statut ou en message d’invitation pour intégrer les groupes virtuels.
Cheick Oumar Sissoko jeune blogueur, estime que ces tontines virtuelles sont une innovation, mais elles peuvent jouer contre l’aspect humanitaire qui est derrière celles-ci à travers les rencontres physiques entre les membres qui cotisent. D’où peut bien provenir l’envie et la confiance de s’engager dans de telles aventures ?
Aïchata Touré, assistante de direction et participante à deux tontines en ligne, témoigne : “Je passe beaucoup de temps sur les réseaux sociaux. Je ne suis pas très sociable raison pour laquelle je préfère les tontines virtuelles, aussi mon emploi du temps ne me permet pas d’assister physiquement aux rencontres, je ne me suis jamais souciée des possibilités d’arnaque et je n’en ai pas encore été victime pour le moment”.
Dans la loi portant répression de la cybercriminalité du 5 décembre 2019 les atteintes aux biens au moyen des technologies de l’information et de la communication sont punies d’emprisonnement d’un à cinq ans et ou une amende de 150 000 à 1 000 000 F CFA.
Fatoumata Traoré dite Tijo est l’initiatrice de plusieurs tontines en ligne, dont une d’un montant d’un million de francs, et d’autres d’articles féminins divers. Ces tontines sont organisées sur un groupe WhatsApp depuis une année et demi. Avec près de 29 000 abonnés sur TikTok, elle pratique le commerce depuis 13 ans. Une grande partie de ses articles : sacs, chaussures, tissu wax ou brodé, draps et rideaux sont écoulés par la vente et les tontines en ligne. Beaucoup de ses clients l’ont incité à initier ces multiples tontines virtuelles, notamment des futures mariées afin de se constituer un beau trousseau de mariage. “J’ai immédiatement débuté avec les tontines en ligne, mais je pense que la méthode classique est plus sécurisée que celle sur les réseaux sociaux, car elle présente moins de présages d’arnaque”.
Fadima Djiga est agent commerciale dans un grand supermarché de la place. A ses dires, la tontine en ligne est intéressante et à la fois risquée. “Je suis membre d’une épargne en ligne. La responsable a rendu l’âme juste quelque mois après le début des cotisations. Dans sa famille personne ne savait qu’elle gérait une tontine. Cette situation a été une perte pour les membres qui n’avaient encore récupéré leur investissement”, révèle-t-elle.
Bakary Togo étudiant en médecine, est très méfiant en matière d’argent. Pour lui, c’est du vol planifié. “Personnellement, je ne l’ai jamais essayé, je n’ai pas confiance. Je vois toujours des gens se plaindre qu’on ne les a pas remboursés, même les tontines en présentielle sont risquées à moins que ça ne soit la famille ou les amies intimes”, explique-t-il.
Pour beaucoup, ce sont les gérantes qui arnaquent les participants. Ce à quoi Fatoumata Traoré rétorque que l’arnaque peut venir des deux côtés. “Une participante à mes tontines m’a supplié de lui donner des articles avant son tour prétextant qu’elle allait se marier. Je cherche cette personne depuis des mois, sans succès. A long terme, je dispose de la copie de sa photo d’identité cela peut me servir dans mes recherches. Pour intégrer mes tontines, j’exige la copie de carte d’identité”, déclare-t-elle.
Fatoumata Sira Sangaré
(Stagiaire)
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