Les entrepreneurs locaux de la Région de Tombouctou veulent se sentir maliens comme ceux de Bamako. Ils sont très fâchés et veulent attirer l’attention des plus hautes autorités sur leur situation, d’où leur rencontre de la semaine dernière avec le Gouverneur.
En effet, les entrepreneurs locaux de la région de Tombouctou ont l’impression de ne pas être des maliens à part entière, car les marchés de reconstruction et de réhabilitation des bâtiments et services publics de l’Etat sont attribués à des entreprises de la capitale (Bamako) et pire, ils ne reçoivent même pas les échos des appels d’offres pour la région. Voilà, entre autres, les doléances qu’ils ont tenu à partager avec le premier responsable de la région, le col/major, Mamadou Mangara, qui a affirmé avoir pris bonne note et a promis de transmettre leurs doléances à qui de droit.
Selon le représentant du collectif, Mahamane Gobbi, que nous avons pu contacter, il est inadmissible que dans un même pays où existe l’Etat de droit, certaines entreprises soient plus favorisées au détriment d’autres. Mieux, que des entrepreneurs de Tombouctou, ayant de meilleures connaissances du milieu et disposant parfois de plus d’équipements puissent être écartés au profit de chefs d’entreprises pour la simple raison que celles-ci sont de Bamako. Alors que tout le monde aurait facilement compris qu’en cette période de sortie de crise, l’Etat fasse de la discrimination positive en faveur des entreprises régulièrement domiciliées dans les zones profondément touchées et devant être réhabilitées.
Selon le col/major Mangara, ces dernières sont constamment sollicitées pour achever les travaux dans le cadre de contrats de sous-traitance.
Sans oublier que ces entreprises locales font partie du lot de celles qui ont payé un lourd tribut à l’occupation des régions du nord. Leurs équipements furent saccagés ou emportés, le personnel licencié ou compressé. L’Etat doit leur venir en aide. A défaut de les aider à renouveler leurs équipements, il peut tout de même leur faire bénéficier des marchés de construction et de réhabilitation des bâtiments et autres infrastructures publiques de l’Etat. Histoire de leur permettre de souffler un peu après tant de sacrifices.
Boniface Dembélé
Le problème c’est que Bko s’accapare de tout au détriment des régions. Pourquoi ne pas déléguer ces ressouces au niveau régional, que les marchés se passent dans les régions plutôtqu’ à Bko. La décentralisation n’ a rien servi. Les mentalités , les comportements et les pratiques doivent changer sinon on compromet le dvpmt des capacités locales. Cette manière de faire crée la frustation et découragement chez les entrepreneurs locaux.
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