Think tank : Femmes rurales: Ces laissées pour compte qu’il urge d’aider

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mag_femmesEn fait, les femmes reviennent de très loin, laissées sur le quai par le train du développement socio-économique et se contentant de la portion congrue dans les instances de décision. Notons que l’accès des femmes au droit de vote en France est assez récent. En effet, les Françaises ont voté pour la première fois le 29 avril 1945, à l’occasion des élections municipales puis, quelques mois après, le 21 octobre 1945 elles ont participé au scrutin national. En Arabe Saoudite, les femmes ne sont pas encore autorisées à conduire une voiture.

Au Mali et en Afrique, les femmes ont joué un rôle important dans la lutte contre la pénétration coloniale, comme l’atteste l’histoire émouvante de certaines amazones. Elles ont pris une part prépondérante dans le combat pour l’émancipation des Africains du joug colonial. Malgré tout, la moitié de l’humanité peine à émerger. Certes, il y a les  Ellen Johnson-Sirleaf du Libéria, Cristina Fernández de Kirchner  d’Argentine, Dilma Rousseff du Brésil,  Michelle Bachelet du Chili, Park Geun-hye de Corée du Sud,  Atifete Jahjaga du Kosovo,  Dalia Grybauskaitė de Lituanie, Portia Simpson-Miller  de Jamaïque et naturellement Angela Merkel, Chancelière fédérale d’Allemagne.

Mais, comme on le dit, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Au Mali, il y a 15 députées sur 147 élus de la nation. Au gouvernement, la gent féminine est représentée par 3 femmes sur 28 ministres. Partant de cette réalité, un projet de loi a été initié par le gouvernement, à travers le ministère en charge de la promotion de la femme, visant à instituer des mesures incitatives pour la promotion du genre dans l’accès aux postes nominatifs et électifs. En vertu de cette loi, qui attend d’être votée, chacune de ces listes doit comporter au moins 30% de femmes. En somme, une discrimination positive en faveur de la promotion féminine.

Mais, au-delà de cette initiative à caractère féministe, il urge de voler au secours de la majorité silencieuse: les femmes rurales. Si au Mali la pauvreté est un phénomène éminemment rural, elle a surtout un visage féminin. Ce sont ces femmes qui se lèvent avant tout le monde et qui se couchent en dernier lieu. Ce sont ces femmes des champs et du grand fleuve, selon le poète, qui s’occupent des enfants, de la vaisselle, de la lessive, qui préparent aussi à manger, qui s’occupent de la corvée d’eau. Ce sont ces femmes qui, le plus souvent, meurent en donnant la vie.

Elles méritent, sans remettre en cause nos valeurs sociétales, d’accéder à la terre, que fleurissent pour elles des projets visant à réduire leur pénibilité dans le travail sous la forme, par exemple, de moulins à grain et autres équipements post-récoltes, des projets d’autonomisation socioéconomique, à travers le maraîchage et autres activités génératrices de revenus.

Il urge également de les sortir des ténèbres de l’analphabétisme via l’alphabétisation. Il s’agit, en quelque sorte, d’impulser la promotion de la femme par la base.

Yaya Sidibé    

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