Tenue du referendum à tout prix : IBK entre le marteau des faucons du RPM et l’enclume de la Plateforme

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Il est généralement admis au Mali qu’en bon Malinké, IBK a honneur de renoncer à ses décisions. Pourra-t-il tenir cette fois-ci ce créneau dans l’imbroglio qui l’oppose non seulement à l’opposition politique, à la société civile et même à certaines voix dissidentes au sein de la mouvance présidentielle à propos de la tenue du référendum qu’il avait programmée, pour le 9 juillet prochain. Comme signe d’apaisement, le président a décidé de reporter la date ainsi annoncée. Mais delà, faut-il confondre vitesse et précipitation ?

Visiblement, comme on pouvait s’y attendre le président tient mordicus à la tenue de son référendum pour une date ultérieure non encore indiquée. C’est donc dire qu’il n’a nullement l’intention de laisser tomber tout simplement ledit référendum comme le réclament de plus en plus les Maliens chaque jour plus nombreux.

Il suffit de mesurer la mobilisation de la Plateforme d’opposition au changement de la Constitution à l’occasion des marches et meetings organisés à cet effet pour conclure à la détermination sans faille d’empêcher la tenue dudit référendum.

Mais de l’autre côté au RPM, c’est bien un autre son de cloche qui retentit. IBK et son parti sont résolus à tenir le référendum qui fait polémique d’où les campagnes d’explication du «bien fondé» de la révision constitutionnelle entreprises par des ténors du RPM et du régime. Mais force est de s’interroger si les billets de banque pourraient suffire à convaincre les Maliens d’avaler la quinine ainsi mise au point par la volonté de IBK.

Ainsi, de jour comme de nuit, les faucons du RPM avec à leur tête Moussa Timbiné, 1er vice-président de l’Assemblée nationale et non moins président de la jeunesse RPM, sont mobilisés pour la tenue du vote référendaire qui donnerait les mains libres au président de la République de continuer à pagayer le bateau Mali. Mais certaines indiscrétions font état du désir de Ibrahim Boubacar Keïta de prendre conseil auprès de son grand républicain et grand frère le général Moussa Traoré. Est-ce un signe de lassitude du président ou de son agacement face au tumulte des événements qui ne cessent de produire chaque jour dans notre pays ?

Tout compte fait IBK se trouve de plus en plus aujourd’hui tiraillé entre deux positions pratiquement inconciliables: d’un côté, la Plateforme d’opposition à la réforme constitutionnelle et de l’autre les irréductibles de cette révision constitutionnelle.

Tout concourt à croire que les démons de la confrontation sont à l’œuvre en République du Mali.

Mais pendant ce temps, les affrontements intercommunautaires se multiplient notamment dans la région de Mopti sans le moindre signe d’apaisement véritable en vue.

Fodé KEITA

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