Tentative de putsch au Mali: six personnalités victimes de tortures, selon leurs avocats

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Les avocats de Kalilou Dombia, du colonel-major Kassoum Goïta et des quatre autres personnalités interpellées début novembre pour tentative de coup d’État et complot contre le gouvernement sont inquiets. Leurs clients font l’objet d’une procédure judiciaire. Mais celle-ci fait suite à de graves dérives des services maliens, selon leurs avocats qui dénoncent des enlèvements et des actes de torture.

Kalilou Doumbia, ancien secrétaire général de la présidence, avait disparu le 6 septembre. Le colonel-major Kassoum Goita, ancien chef des services de renseignement, le 4 octobre. Leurs co-accusés, dont un commissaire de police, ou encore un agent de la sécurité d’État, auraient eux aussi été arrêtés dans des conditions non conformes à la loi, selon leurs avocats, Me Mohamed Goïta et Me Alifa Habib Koné.

Ces derniers affirment que plusieurs d’entre eux ont été « gardés dans des lieux tenus secrets, torturés et finalement présentés pour formalisme » à la gendarmerie, le 3 novembre seulement – soit près de deux mois après leur interpellation pour certains -, et ce « pour leur faire signer des déclarations extorquées en l’absence de leurs avocats, en dépit de leur demande insistante ».

État de santé

Inculpés dans la foulée, notamment pour tentative de coup d’État et complot contre le gouvernement, leurs avocats déplorent que le juge d’instruction ne leur aient pas permis de consulter un médecin et disent « s’inquiéter de l’état de santé physique et psychique » de certains d‘entre eux.

Ils demandent enfin directement au ministre de la Justice de veiller à ce que la plainte qu’ils ont eux-mêmes déposée pour « enlèvement, séquestration et torture » ne soit pas enterrée.

Sollicité par RFI, le procureur du tribunal de la commune VI de Bamako, à l’origine de la procédure, n’a pas souhaité commenter pour le moment.

Source: https://www.rfi.fr/fr/afrique

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1 commentaire

  1. Dites au Procureur de la Commune VI de Bamako qu’une dénonciation anonyme a été déposé à ses services en 2020, je crois, signé. Dénonciation portant sur le viol, torture et assassinat d’une aide-ménagère dans la nuit du 31 décembre 2013. Le corps de la victime a été jeté dans un puits à Niamana vers 2h du matin, selon les témoins de l’époque par des hommes armés. Le lendemain, quand on a fait appel à la mairie, laquelle a fait venir les pompiers, le corps repêché de la victime a été sur ordre de l’envoyé du maire, rebalancé dans le puits sous prétexte qu’il était en état de putréfaction avancée.
    Quand j’appris la nouvelle en 2020, je suis immédiatement allé à la gendarmerie du camp I, où on m’a conseillé d’écrire et déposer une dénonciation anonyme, car l’acte ignoble aurait été commis par les jeunes de familles “hautes”. Ce que j’ai fait, jusque-là, sans suite.
    Je me contenterai, donc, si Allah le veux, d’écrire une histoire sous forme de fiction sur cette pauvre petite fille violée, torturée puis assassinée et jetée dans un puits à Niamana Est, pas loin des Eaux et Forêts. Car toute vie est une vie. C’est un appel pressant à Monsieur le Procureur de la Commune VI du District de Bamako pour qu’il diligente les enquêtes avant que le crime soit proscrit.

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