Le forcing de la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Oumou Touré dans sa tentative de garder la main sur la Coordination des Associations et ONG féminines du Mali (CAFO) tend vers un échec cuisant. Car à deux reprises il fut buté à la bonne justice, d’abord au niveau du Tribunal Administratif de Bamako, puis au Tribunal de Grande Instance de la CIII.
Selon de nombreux observateurs, si les plus hautes autorités ne prennent pas à bras le corps la question de la CAFO, les agissements de son ancienne présidente, nommée ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille risqueront de produire de conséquences graves sur son avenir. Cela au grand dam des femmes du pays. Et pour cause, Mme Oumou Toure, par ce que c’est d’elle qu’il s’agit, après près de 20 ans de règne, dont plusieurs années dans l’illégalité, entend garder sous le coude le devenir de cette organisation faitière par tous les moyens.
Alors que selon nos sources, les membres du Bureau exécutif national, après sa nomination (en avril) ont tout fait pour la rencontrer afin de procéder à la passation de services entre elle et la secrétaire générale du BEN, Mme Dembélé Oulematou Sow. Contre toute attente, Mme Oumou Touré au lieu d’instaurer un cadre de dialogue afin que les activités au sein de la CAFO puissent continuer en attendant la convocation d’un congrès, a préféré joué la carte de la confrontation.
D’abord elle a délégué tous ses pouvoirs au secrétaire permanent, Yacouba Hamidou Maïga, un des ‘’sofas’’ de son organisation, le RENEDEP (Réseau National pour l’Eveil Démocratique et Patriotique). Qui a été d’ailleurs recruté en toute violation de l’article 3 de la CAFO. Car recruté dans le cadre de la prestation de services d’un projet de New Field Fondation.
Ensuite, ordonné à ce secrétaire permanent de signer les mandats des représentants de la CAFO dans les démembrements de la CENI. Toute chose qui a amené le Tribunal Administratif dans son jugement N°220 du 29 juin d’annuler toutes ces décisions de nomination des représentants de la CAFO dans les démembrements de la CENI.
Enfin, pour tenter de se mettre au dessus de la mêlée et créer une situation de confrontation entre les femmes membres du BEN de la CAFO, le 12 juillet, elle a fait venir à Bamako des coordinatrices régionales (dont la plupart sans légitimité) pour faire élire au poste de présidente intérimaire l’ancienne syndicaliste, Mme Kéita Fatoumata Sissoko, qui occupait dans le BEN le poste de 1ère secrétaire aux finances. Comme si cela ne suffisait pas, dans l’ombre, elle entreprend de chasser de gré ou de force les membres de la Commission de réflexion Intérimaire, qui ont élu domicile dans les locaux de la CAFO pour gérer les affaires courantes. Pour ce faire une plainte a été introduite au Tribunal de Grande Instance de la Commune III, aux fins d’ouverture forcée des locaux. Mais aussi pour interdire la présence des membres du BEN, de la Commission de réflexion Intérimaire, tout en invitant le président du Tribunal d’ordonner la cessation de «troubles causés » par la présence de celles-ci devant et dans la cour de la CAFO : « sous astreinte de 500 000 FCFA par jour de trouble constaté ».
En réponse, le Tribunal de Grande Instance de la Commune III, à l’issue de son audience du 04 août dirigée par le juge Faradji Baba et de Me Alhousseine Doucouré, a déclaré irrecevable la demande formulée par la présidente intérimaire de la CAFO, installée sous la grâce de la ministre Oumou Touré.
Cette décision de justice défavorable au camp de la puissante Oumou Touré fait suite à celle du Tribunal administratif. Après deux échecs judiciaires, va-t-elle revenir à de meilleurs sentiments et laisser la CAFO poursuivre sereinement ses activités ?
Mimi Sanogo