Rien ne va plus entre le maire de la commune rurale de Kourouninkoto et les populations qui réclament désormais à cor et à cri sa révocation après la révélation sur ses problèmes de moeurs et la gestion de la banque de céréales. Sollicité pour arbitrer, les agissements du préfet de Kita, Seydou Kalifa Traoré, n’ont fait que rajouter à la tension.
Sollicité en même temps que le sous-préfet de Séféto, le commissariat à la Sécurité alimentaire et le ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, pour arbitrage à travers une lettre à lui adressée par le chef de village de Kourouninkoto (au bord de l’implosion), le préfet Seydou Kalifa Traoré est accusé par les populations d’avoir trahi la neutralité de l’administration. Dans sa stratégie peu commode, il s’est précipité à faire diffuser un avis de réunion à Kourouninkoto très incendiaire et provocateur en menaçant de faire conduire à coup de crosse les chefs de famille qui bouderont la rencontre au prétexte de travaux champêtres. Au cours de la réunion, il avancé des raisons politiques avant de s’en prendre violemment au chef de village, aux cadres de Kourouninkoto résidant à Bamako et à la presse accusés tous de pousser les populations à la révolte. Quand bien même il n’en était rien. On imagine aisément que la réunion s’est terminée en queue de poisson et le risque d’une escalade de tension est aujourd’hui grand à Kourouninkoto où le maire soupçonné de malversation dans la gestion de la banque de céréales, refuse toujours de se soumettre à l’audit de la banque de céréales qu’il gère depuis plus d’un an. Ce qui prouve à suffisance que le préfet de Kita a fait montre de toutes ses limites dans la gestion de cette histoire.
Entre le maire Mamou Keïta et ses populations, l’atmosphère est on ne peut plus délétère et la tension se ravive au fil des révélations. Les populations de la commune rurale de Kourouninkoto (cercle de Kita) aux yeux de qui le maire en question n’est plus solvable, veulent désormais sa révocation de la tête du conseil communal.
Cette colère a été attisée par le refus d’obtempérer du maire à une injonction du chef de village qui s’est engagé à avoir les explications sur les 5.275.000 F CFA alloués au village pour l’approvisionnement de la banque de céréales désormais vide. Lui et ses conseillers ont été refoulés à la porte de la mairie par le maire qui a prétexté des instructions du juge de Toukoto qui lui aurait interdit toute rencontre avec ses administrés.
En plus de cette affaire de détournement et de mauvaise gestion de la banque de céréales du village, le maire traîne un autre boulet, les accusations « d’abus de femme d’autrui …», contre laquelle il a porté plainte et d’autres membres de sa belle famille pour diffamation alors même qu’il aurait reconnu sa faute et payé une chèvre au conseil des sages en guise de réparation de sa faute.
En attendant d’être reçu par le ministre de l’Administration territorial et des Collectivités locales dans les prochains jours, les émissaires de Kourouninkoto jurent que les populations n’accepteront plus d’être dirigées par un maire déchu de leur confiance.
Abdoul Karim Maïga