Tapital Pulaaku : « Il faut désarmer les milices… »

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Des membres de la communauté peule se sont réunis à Bamako
Des membres de la communauté peule se sont réunis à Bamako le 26 janvier 2019 pour protester contre les attaques. © RFI / Coralie Pierret

La dégradation de la situation sécuritaire au Centre du Mali, les massacres des populations civiles, précisément la communauté peulhe, le crime commis par des milices armés qui agissent en toute impunité, la passivité des autorités maliennes face à ces atrocités… ce sont là d’autant d’actes ignobles qui menacent la cohésion sociale et motivent aujourd’hui l’ire des Maliens. Ainsi, Tabital Pulaaku (Association des amis de la culture peulh) a organisé un meeting, le samedi dernier, à Bamako pour dénoncer les crimes odieux perpétrés quotidiennement au Centre. L’Association demande le désarment pur et simple de toutes les milices qui sèment la terreur dans cette partie du territoire nationale.

Anciens premiers ministres, responsables politiques et de la société civile, les président de Tapital Pulaaku de la Mauritanie et celui du Burkina Faso membres du bureau exécutif de Tapital Pulaaku Mali, ainsi qu’une foule nombreuse ont répondu présent à ce grand évènement.

En effet, Tapital Pulaaku n’attend plus rester les bras croisés face aux atrocités et autres crime à l’endroit des populations civiles dans le Centre du Mali. Et pour cela, cette association envisage une série d’actions à commencer par ce grand meeting, qui sera suivie des marches pacifiques à Bamako et dans les villes de l’intérieur destinée aux éleveurs peulhs et qui concerner tous les centres urbains du pays…

Le président de Tapital Pulaaku Mali, Adboul Aziz Diallo, a déclaré que la vie des populations est rythmée par l’énumération des exactions, des persécutions, des arrestations et détentions arbitraires, des assassinats ciblés perpétrés par des groupes terroristes et des milices de chasseurs Dozos suscitées et encouragées sinon tolérée par les autorités, par le décompte de villages rayés de la carte du Mali, de populations poursuivies, traquées et chassées de leurs villages et spoliées de leurs terres, de familles déplacées qui vivent dans des conditions infrahumaines etc. « Face au drame et à l’instar d’autres associations Tapital Pulaaku, a mobilisé ses membres pour apporter soutien et réconfort au gouvernement de la République et aux forces de défense et de sécurité. Elle a rencontré tous les Premiers ministres et… pour dire attention la situation sécuritaire du pays se dégrade dangereusement et que la communauté peulh qui est présente partout au Mali est entrain d’être utilisée pour créer des conflits entre communautés… Malheureusement aucune réaction, aucune mesure d’anticipation ou de prévention de la part de nos autorités », regrette M. Diallo. Et avant de faire ce constat amère : « Et ce qui s’est passé à Dioura, Maleymana va se répéter à Ké Macina puis dans les cercles de Koro, Bankass, Douentza et Bandiagara et progresser vers un pays voisin. Et comme ces évènements se passent dans les zones traditionnellement conflictogènes où les problèmes n’ont jamais été réglés et/ou des zones où certaines personnes ont d’autres préoccupations principalement foncières et d’appropriation et d’exploitation des ressources naturelles, la situation va se dégrader très vite »

Massacres en série…

Pour Adboul Aziz Diallo, malgré le soutien populaire et celui de la communauté internationale et malgré la signature de l’Accord d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali, le constat ensemble qu’au lieu de s’améliorer avec la montée en puissance proclamée de notre Armée, la situation sécuritaire de notre pays se dégrade progressivement, dangereusement. Les peulhs sont stigmatisés ! « Ainsi, ces derniers temps, nous constatons, notamment dans les régions dites Centre du Mali et plus particulièrement dans la région de Mopti, entre autres : à des massacres en séries ; à la sous-traitance de la sécurité des populations à des corporations non attitrées, à des milices ethniques officielles bambaras et dogons, à des combattants aguerris venus d’ailleurs ; à des déplacements massifs de populations… », a-t-il affirmé. Selon lui, face à l’insécurité qui semble s’installer à demeure, Tapital Pulaaku, à travers cette journée de colère, veut dénoncer, proposer et d’exiger : le désarmement sans délai de tous les groupes et toutes les milices armés ; la dissolution de la milice « criminelle et terroriste » Dana Amassagou ; la fermeture des camps d’entrainement et les bases des milices…

Mohamed Sylla  

 

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