C’était ce lundi, début de semaine et dernière ligne droite avant les fêtes de fin d’année qui s’approchent à grand pas. Bamako et Kinshasa, pour des raisons différentes, avaient choisi de mettre la ville sous extinction provisoire. Heureusement, car cela vaut mieux des chaudes échauffourées d’affrontements et vives tensions qui pourraient déboucher sur d’autres pratiques malsaines de la violence banalisée et généralisée.
Cela n’arriva pas à Bamako. C’est peut-être vrai. Cela peut toujours survenir à Kinshasa, tant que le contentieux électoral n’est pas franchement examiné et débattu clairement au profit que du seul intérêt général, loin des sentiers battus de la subjectivité humaine, qui voudra toujours avoir raison que pour soi même.
A Bamako, c’est un maire central, à la boulimie financière dénoncée et qui n’a excellé que dans la spoliation foncière forcée et la tyrannie des masses laborieuses que l’on tendait à demander sa démission : non pas accuser Joseph Désiré Kabila d’avoir fraudé des élections qu’il sait les avoir organisées dans l’à peu près et l’incertitude de sa victoire.
Ce qui n’est pas le cas pour Monsieur le Maire. Que les Sotramas tombent en panne et mettent la ville entière en panne n’est pas son problème, car eux ils savent comment vaquer à leurs occupations sans moyens de transport urbain. Que les étalagistes, revendeurs, commerçants détaillants boudent le marché et refusent de venir gagner leur pain quotidien, ce n’est encore pas le problème de M. le Maire, puisqu’il n’a que faire des petits contribuables qui ne payent pas beaucoup d’impôts et qui ne pèsent pas lourds dans son bilan de fin d’année.
Mais, là où M. le Maire a tort, c’est d’accéder à la tête de la mairie du district de Bamako, sur constat de décès de Moussa Badoulaye Traoré, un gars typique militant bon chic, bon genre de l’Adema-Pasj. Puis, de se saisir de ce poste de remplacement, pour se maintenir légitiment à la tête de l’exécutif municipal, coûte que coûte, vaille que vaille, avec, distribution, à tour de bras de billets neufs de francs CFA à la clé. C’était lors des élections en 2009. Depuis ce temps, avec l’aide et la complicité de son Excellence monsieur le Premier Ministre du second mandat légal d’Amadou Toumani Touré, Modibo Sidibé, qu’une connivence politique est née entre les deux hommes, pour ne pas dire eux trois (les trois principaux chefs de Bamako de 2007 à 2010). Dès lors, comment voulez-vous vous défaire d’un gênant candidat Adema à la présidentielle prochaine, peu populaire, peu soucieux de son image de marque et très peu appréciés par les siens au sein de la ruche, et qui reste tout de même le super homme fort du régime, président du parti et président de l’Assemblée Nationale ? Et au profit de quel autre candidat, non issu de la ruche, ni militant progressiste reconnu, encore moins bailleur de fonds sincère du parti de l’abeille ?
On ne sait pas quelle mouche Tsé-tsé a piqué Adama Sangaré pour s’attaquer à tant de vestiges politiques du passé révolutionnaire récent au Mali, pour ne pas avoir chaud derrière lui. C’est oublier que tous les barons de l’Adema sont propriétaires de Sotrama et que tous les commerçants détaillants, évitent, fuient l’impôt qu’ils doivent à leurs municipalités, grâce à certains bras longs qui ne cessent d’intervenir, pour maintes et maintes raisons valables ou peu valables.
Si Adama ne fait pas gaffe, lui et Kabila, avec qui ils vont gouverner si le peuple leur ferait défaut. Raison de plus pour que le pouvoir reste au peuple, pour le peuple et soit exercé par le peuple, à travers ses mandats légaux, députés légitimes, qui seuls peuvent faire triompher le candidat de qui ils veulent. Mais pas le candidat d’Adama Sangaré qui serait Modibo Sidibé, nous dit-on de sources concordantes.
Et, de plus, Adama serait un transfuge tout droit débarqué du RDP de feu Almamy Sylla, ce grand opposant à Alpha Oumar Konaré au sein du COPPO. Cette année électorale, sans COPPO, ni place de l’opposition dans
Moustapha LEYE