Tâches domestiques et des soins non rémunérés : Un domaine à valoriser et à prendre en compte au sein de l’économie nationale

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Au Mali, les tâches domestiques et les soins non rémunérés occupent une place cruciale dans la vie quotidienne. Souvent invisibles, ces activités jouent pourtant un rôle déterminant pour l’économie du pays.

Les travaux domestiques et de soins non rémunérés englobent un large éventail d’activités essentielles au bien-être des familles et des communautés. Ils incluent l’entretien du foyer, la préparation des repas, la garde des enfants et le soutien aux personnes âgées et vulnérables. Réalisées majoritairement par les femmes, ces tâches sont rarement prises en compte dans les indicateurs économiques traditionnels, comme le produit intérieur brut (PIB), bien qu’elles soient fondamentales pour le bon fonctionnement de l’économie.

Selon un rapport de l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, les femmes effectuent en moyenne près de quatre fois plus de travail domestique et de soins non rémunérés que les hommes. Ce rapport estime que les femmes consacrent 21,6 heures par semaine à ces activités, contre seulement 5,7 heures pour les hommes. Tout au long de leur vie, les femmes peuvent passer jusqu’à 24,7 heures par semaine à ces tâches, en particulier autour de l’âge de 26 ans.

Un soutien économique caché mais essentiel !

Bien que ces activités échappent au cadre marchand, elles contribuent indirectement mais considérablement à l’économie. En s’occupant des proches vieillissants, les familles allègent, par exemple, la pression sur les services de soins de longue durée, réduisant ainsi les dépenses publiques en santé. De plus, en assurant les tâches ménagères, certaines personnes permettent aux autres membres de la famille de participer pleinement à l’économie, favorisant ainsi la productivité globale.

Reconnaître et valoriser ce travail invisible est essentiel. En envisageant des stratégies pour alléger cette charge ou récompenser ce travail, l’État pourrait transformer cette contribution en une véritable valeur ajoutée pour l’économie.

Vers des politiques publiques de soutien !

Inclure le travail domestique non rémunéré dans le PIB serait un premier pas important pour reconnaître sa valeur économique. Cette démarche permettrait de mesurer plus précisément l’apport réel de ces tâches à l’économie malienne.

Pour alléger cette charge souvent supportée par les femmes, le gouvernement malien pourrait envisager plusieurs politiques publiques, comme le télétravail, les horaires flexibles ou des congés parentaux plus équitables. Des services de garde d’enfants accessibles et des structures de soutien aux personnes âgées aideraient également à diminuer ce fardeau. Par ailleurs, la création de crédits d’impôt, d’allocations spécifiques ou de congés rémunérés pour les aidants familiaux constituerait un soutien financier direct pour ces contributions essentielles.

En adoptant de telles mesures, l’État, non seulement soulignerait l’importance de ces tâches pour l’économie, mais valoriserait également les personnes qui les accomplissent quotidiennement.

Par Fatoumata Coulibaly, Mahamadou Bagayoko, Hawa Daff, Aissetou Cissé, Fadimata Kontao

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2 COMMENTAIRES

  1. Pauvres jeunes sans aucune valeur, il faut plutôt avoir pitié de nos jeunes et grandes dames qui utilisent ces bonnes malgré leurs caprices.

  2. Au vrai, il en est au Mali comme il en va partout dans le monde. Ce travail nom rémunéré concerne d’ailleurs presque exclusivement les femmes sur qui pèsent la plupart des tâches ménagères mais aussi, pour beaucoup, les travaux des champs. Ce qui peut surprendre, c’est qu’on veuille introduire ces travaux dans le PIB. Selon quels critères comptables ?

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