Au Mali, cette année, le mouton pour la fête de Tabaski est quasiment impossible pour le citoyen lambda à obtenir. Les vendeurs de petits ruminants pointent les attaques en cours de route, la cherté du prix des moutons en campagne, de l’aliment de bétail et du transport. Pis, les agents de la mairie qui se présentent sur les lieux de vente pour réclamer des taxes de 200 F par mouton.
AlaA Bamako, le constat est amer : les moutons sont là, les prix sont exorbitants. Et le pauvre citoyen lambda fuit. Hama Mekouba est un vendeur de mouton au marché à bétail de Sabalibougou depuis 2013. Il amène ses moutons de son village natal, Hombori. Selon lui, le contexte actuel du Mali rend pénible ce métier qu’il a embarrassé depuis son enfance.
Le prix des moutons varie entre 140 000 F CFA et 60 000 F CFA. Des moutons de 50 000 F CFA n’existent plus sur le marché.
« Il y a une semaine, j’ai déchargé 200 moutons ici à Bamako. Depuis ce jour le marché est au ralenti. L’insécurité qui gangrène sur la route est une grande difficulté pour nous les éleveurs. Cette année, il y a très peu d’animaux dans la brousse. Arrivé à Bamako, on a des dépenses supplémentaires dont la nourriture et les soins médicaux des moutons. Nous devons extrêmement prendre soin de la santé des moutons pour éviter les pertes. Par jour on peut dépenser plus de 20 000 F CFA dans la nourriture des bétails et trois fois les soins médicaux avant la fête de la tabaski. Il faut leur injecter de la vitamine afin qu’ils mangent convenablement », raconte-t-il.
Selon Mekouba, le marché de bétail devient plus actif à la date butoir de la fête de tabaski car beaucoup d’acheteurs n’ont pas d’espaces aménagés pour garder leur animal.
Comme difficultés, Mahamane Touré, un autre vendeur de mouton, évoque les routes dégradées et le frais de transport qui s’élève souvent à 1 million. A Bamako, poursuit-il, un sac d’aliment bétail coûte entre 11 000 F CFA et 7500 F CFA.
« Depuis le lieu du chargement, l’animal est cher et l’insécurité fait peur à plusieurs personnes de se lancer dans la vente cette année. A Ménaka, il y a très peu de moutons. Pour avoir un bon mouton, il faut payer à partir de 100 000 F CFA. Les agents de la mairie sont venus pour recenser le nombre des moutons afin de récolter les taxes dont 200 F CFA par mouton. Ici, on a plus de 5 000 moutons parce qu’on a déchargé à peu près 10 camions et d’autres sont sur le chemin. Les moutons de ce marché viennent de Gao, Hombori, Ansongo, Ménaka, Gossi et Gourma Rharouss », informe Mahamane Touré, superviseur des vendeurs à Sabalibougou.
Ces nombreux facteurs expliquent, selon les vendeurs, la cherté des moutons en cette veille de tabaski.
« Nous acheminons les moutons de Gao à Bamako et on a payé un chargement de 200 moutons en camion à 800 000 F CFA. C’est notre premier voyage avant la fête et le marché n’est pas encore actif. Il n’y a que des négociations gratuites pour l’instant», affirme Ibrahim Touré, vendeur de mouton à Sabalibougou.
Il faut signaler que les moutons se valorisent en fonction de leur sexe. Les moutons qui sont appelés en Bambara « Kobolé » (ou castrés), sont plus chers que la brebis et quant aux béliers, ce sont des moutons extrêmement chers.
« C’est un peu difficile par rapport à l’année dernière. Il y a des moutons mais la question du djihadisme est une contrainte au métier actuellement. Les moutons ne peuvent plus aller dans la brousse pour manger sans être chipés par les terroristes. La cherté de l’aliment bétail aussi est devenue inquiétante. Par manque de travaux champêtres dans les villages Dogon cette année, l’alimentation des moutons est une grande difficulté », explique Hamidou Ongoïba, vendeur de mouton sur le marché de bétail de Faladié.
« Sur le chemin certains postes de contrôle sont gérés par des milices peulhs et d’autres par les dogons et ils nous exigent tous des taxes soit 100 000 F CFA ou 200 000 F CFA », regrette-t-il.
Fatoumata Kané
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TABASKI
Les Bazin getzner en vogue cette année
A l’approche de la fête de Tabaski, tout le monde veut se rendre joli avec les meilleures tenues du moment. Pour cette année, beaucoup de clients optent pour les Bazin getzner. Les revendeuses se frottent les mains, les tailleurs sont dans le stresse de pouvoir satisfaire tous les clients.
Les commerçants de Bazin y trouvent leur compte cette année. La boutique de Mohamed N’Diaye qui se trouve au Dabanani, remplie de femmes qui cherchent encore des tissus pour les enfants ou pour se faire belles pour la fête. Des tissus de tous les motifs sont étalés sur les étagères, mais les plus prisés par les clientes sont les Bazins getzner. Tout le monde veut être le plus beau avec ces tissus qui sont au top de leur éclat cette année. Selon le vendeur, il y a plusieurs qualités de getzner au marché maintenant, à savoir getlux, wifi, princesse, VIP etc. et les prix varient entre 10 000 FCFA et 15 000FCFA le mettre.
Un peu plus loin de la boutique de Mohamed N’Diaye, dans les ruelles, des vendeurs y sont installés avec leur tambour et des danseurs pour attirer des clients. On y trouve également toutes les qualités de tissus étalées sur les plastiques par terre. Comme nous indique une cliente Fatoumata Diarra qui discutait du prix avec un vendeur : « ici on trouve des Bazin moins chers. Tout le monde veut porter du Bazin pour la fête, et nous qui n’avons pas assez pour acheter du getzner première qualité, on vient se servir ici avec ce qu’on peut avoir ».
Quant aux tailleurs qui sont de plus en plus débordés à l’approche de la fête, leur seul souci est de pouvoir livrer tous les clients avant la fête. N’golo Traoré qui a son atelier à Kati, bouscule ses ouvriers pour finir à temps tous les habits.
Zeïnabou Fofana
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SACRIFICE DU MOUTON
Un rituel bien encadré
Selon l’Imam du Centre culturel islamique d’Hamdallaye, Idrissa Diarra, la personne habilitée à faire le sacrifice doit être un musulman qui a les capacités et les moyens de le faire, homme ou une femme. « Tout musulman peut faire le sacrifice, en tout cas il doit le faire tant qu’il a les moyens », dit-il. Notre imam estime qu’un chef de famille doit le faire pour que la famille en bénéficie. Ce sacrifice, selon lui, n’est lié qu’à la foi en Dieu. « Dans la recommandation de l’islam, il faut être d’abord musulman, être majeur, avoir le raisonnement et après avoir les moyens de faire le sacrifice ».
Pour sa part, Dr. Seydou Sylla, imam et recteur de l’université du Sahel, dira que le sacrifice fait partie des piliers de l’islam. « Cette adoration, un mouton ou une chèvre est suffisant pour un chef de famille. Un chameau ou un bœuf est suffisant pour 7 chefs de famille », a-t-il dit. « C’est recommandé pour un musulman qui est majeur et qui a les moyens », insiste-t-il. Cependant, l’imam Sylla précise que cela n’est aucunement obligatoire pour celui qui n’a pas les moyens.
Par ailleurs, Dr. Seydou Sylla estime que 4 animaux sont recommandés pour le sacrifice d’Abraham : le chameau, le bœuf, le mouton et la chèvre. A l’entendre, l’âge du chameau doit être au minimum 5 ans, pour le bœuf 2 ans, pour le mouton c’est 6 mois à un an et pour la chèvre c’est une année. « Le sexe masculin de ces 4 animaux est encore préférable », a-t-il précisé. Il ajoute qu’à défaut d’un mal ou par manque de moyens d’en acheter, il est autorisé de prendre une femelle. Il a tenu toutefois, à préciser que les animaux ne doivent présenter aucun handicap.
Ibrahima Ndiaye
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DEPENSES DE LA TABASKI
Entre stress et tensions
La flambée des prix du mouton associée à la cherté des denrées alimentaires constitue une double équation difficile à résoudre en cette veille de tabaski. La question coupe le sommeil à de nombreux chefs de famille.
Dans leur grin à Faladié Sokoro, Amadou Thiam et ses amis se réunissent autour du thé. Depuis deux semaines, un seul sujet occupe les débats : les préparatifs de la fête. Un sujet qui donne des nuits blanches à Amadou depuis juin, à cause du mouton qu’il n’a pas encore.
« Les chefs de famille ne dorment plus la nuit à cause de cette flambée du bétail. On les voit en grand nombre en ville, mais on ne peut pas les acheter. Un petit mouton est cédé à 75 000 F CFA. Pour avoir un bélier présentable, il faut débourser 150 000 F CFA. Pour quelqu’un qui ne gagne que 50 000 F CFA par mois, tu imagines le calvaire », s’interroge-t-il, inquiet.
Comme Amadou, la majorité des ménages sont confrontés à la flambée des prix du bétail sur le marché.
La hausse généralisée des prix des moutons cette année s’explique par différents facteurs, selon Soya Djigué. L’insécurité grandissante est le premier facteur cité par l’économiste. « Les moutons arrivent timidement sur Bamako et sont régulièrement pris pour cible. Toutes choses qui font grimper le prix, car l’offre devient inférieure à la demande et donc les prix grimpent de façon mécanique », explique-t-il.
La cherté de l’aliment bétail tout comme l’ensemble des produits de grande consommation, constituent aussi une pression forte sur les prix de cessions des bêtes, de l’avis de l’économiste Soya Djigué. Il ajoute un troisième facteur de cette hausse. « Les spéculateurs, pour qui la fête la plus importante musulmane représente une opportunité exceptionnelle, font tout pour que les prix soient davantage plus élevés ».
Plus qu’une épreuve
En dehors de l’aspect religieux, l’achat du mouton revêt plusieurs enjeux. Il apparaît comme une épreuve à surmonter, de l’avis du sociologue Dr. Moussa Coulibaly.
Si la religion ne l’exige que quand on en a les moyens, il reconnait que beaucoup s’y engagent juste pour « sauver les apparences et ne pas paraître dans l’environnement social comme un misérable ».
« Les enfants peuvent développer une frustration si le trophée du jour n’est pas attaché la veille devant la porte. Cette considération fait que beaucoup de familles maliennes, chrétiennes se plient à cet exercice surtout pour répondre très souvent à la demande des enfants », indique Dr. Coulibaly soutenant que le contexte économique et social marqué par les hausses et les pertes progressives du pouvoir d’achat des Maliens et surtout les crises sécuritaires, « doivent conduire à déconstruire certains complexes ».
« Autant la religion exige le mouton pour ceux qui en ont les moyens, autant elle permet par exemple à sept familles de s’associer pour sacrifier un bœuf », rappelle le sociologue. « Un examen de conscience religieux s’impose à ce niveau », estime-t-il.
« Le contexte fait que se réunir à sept peut être un soulagement. Il revient aux prêcheurs et autres guides religieux d’insister sur cet aspect qui peut soulager beaucoup de ménages », recommande l’interlocuteur.
Deux fois le Smig
Avec actuellement, le prix d’un mouton” présentable’’ sur le marché, équivalant à deux fois le Smig (Salaire minimum interprofessionnel garanti), le sociologue conseille d’opter pour la politique de ses moyens « Par le contexte économique défavorable d’année en année, les fêtes au Mali deviennent de plus en plus des sources de stress et de tensions pour la majorité des foyers ».
Depuis son grin, Amadou Thiam comme beaucoup d’autres espèrent encore se payer au moins un bélier pour leur famille, à moins d’une semaine de la tabaski. Même le prix à payer pour certains est de s’endetter.
Kadiatou Mouyi Doumbia
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AHMAD TIDIANE KOUNTA, MARABOUT, ENSEIGNANT CORANIQUE
« Le bélier est un animal privilégié à égorger lors de la tabaski »
Lors de la fête de tabaski appelée ‘’fête de moutons’’, le bélier est privilégié selon le jeune érudit Ahmad Tidjani Kounta. Cela est d’origine coranique et aussi de la Sunna du prophète de l’islam Mouhamad (Paix et salut d’Allah sur lui).
Le bélier n’est pas le seul à immoler le jour de la tabaski, explique Ahmad Kounta. Il y a aussi le bœuf, dit-il. Par contre il faut 7 chefs de familles pour immoler un bœuf, a rappelé l’enseignant. D’autres immolent le chameau ou le cabri. Ladite immolation est une sunna obligatoire pour le musulman chef de famille qui en a le moyen, a confié notre interlocuteur.
A en croire M. Kounta, le bélier à immoler doit remplir certains critères. Être en bonne santé, sans handicap visible et avoir au moins une année ou 6 mois de naissance. Selon M. Kounta, il faut éviter de forcer la pratique si on n’a pas les moyens. Selon la tradition, le prophète a un jour immolé un bélier au nom de toute sa communauté qui n’aurait pas les moyens. Donc si tu n’as pas de moyen, dis-toi que le prophète a déjà sacrifié pour toi. Il ne faut rien forcer, a conseillé, Ahmad Tidiane kounta.
Koureichy Cissé
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TABASKI :
Fête de partage et de communion
Aïd el Kébir (la grande fête), ou encore Aïd El Adha (fête du sacrifice), communément appelée fête de tabaski dans les pays d’Afrique. Célébrée chaque année, elle est une occasion pour les fidèles de se rencontrer, partager et festoyer autour de mets délicieux accompagnés de la viande du sacrifice d’Abraham.
La religion musulmane a trois fêtes qui sont la fête de ramadan qui marque la fin du jeûne pour les fidèles musulmans, la fête de tabaski qui est célébrée après le hajj (pèlerinage) à la Mecque qui est le dernier pilier de l’islam. Pendant les dix premiers jours de Dhûl hijja les fidèles jeûnent pour bénéficier des mérites et cela prend fin après le passage des pèlerins sur le Mont Arafat, et enfin chaque vendredi est vu comme une fête.
Si la fête de ramadan est rattachée à un pilier de l’islam qui le ramadan (jeûne), la fête de tabaski est aussi rattachée au dernier pilier de l’islam qui est le pèlerinage, car elle désigne la fin du dernier pilier de l’islam. Pour l’occasion, la communauté musulmane la célèbre chaque année en suivant les traces du prophète Ibrahim (Abraham). Ce sacrifice rituel est une recommandation religieuse selon l’imam Abdoul Wahab. « La fête de tabaski marque la fin du hajj et elle clôture les dix premiers jours de Dhûl hijja, la fête a lieu le dixième jour du mois du pèlerinage qui est le dernier mois de l’année islamique et elle est lunaire. Mais la date de la fête de tabaski peut varier d’un pays à un autre tout comme le début de ramadan et parfois d’un pratiquant à un autre. Sans oublier les causes géographiques car une observation du croissant lunaire s’impose », explique-t-il.
Le premier rituel à accomplir pendant ce jour de grande fête est la grande prière à laquelle tous les musulmans hommes et femmes de tout âge doivent se rendre dans les mosquées pour la prière organisée pour l’occasion. Et ensuite le sacrifice traditionnel de mouton. « La fête de tabaski commémore la volonté d’Abraham de sacrifier son fils Ismaël et ce dernier élevé dans la foi accepte d’être immolé par son père Abraham. Et l’ange Jibril a été envoyé avec un mouton (bélier) qui sera immolé à la place d’Ismaël ce geste d’Abraham est vu comme sa confiance en Allah et la miséricorde du Tout Miséricordieux. C’est une célébration de la foi musulmane, et le bélier sacrifié à la place d’Ismaël est la raison pour laquelle nous immolons le mouton et par faute de moyen le fidèle peut acheter une chèvre, un veau et c’est au chef de famille d’accomplir ce rituel. » Ajoute l’imam Abdoul Wahab.
Et après l’immolation du bélier, une partie de cette viande est offerte aux nécessiteux dans le voisinage d’autres préfèrent en faire de mets délicieux afin que tous mangent ensemble en se souhaitant un Aïd Moubarak qui signifie bonne fête. Les fêtes sont synonymes de partage, de bonne humeur et de mets délicieux qui donnent l’eau à la bouche. Même si toute la communauté n’a pas les moyens de festoyer comme ils souhaitent.
Oumou Fofana
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MARCHES
La tension monte
En cette période de fête de l’Aïd el Kébir, ou encore la fête des moutons. Tous les musulmans attendent cette période pour rendre gloire à Dieu. Fêté en trois jours, accompagné des beaux vêtements et un mouton pour le festin. Depuis deux semaines, le grand marché de Bamako est bondé de personnes. Des chefs de familles inquiets ouvrent un débat de marchandage sans merci avec les commerçants. Les enfants contents et insouciants des dépenses se précipitent dans les boutiques pour faire le choix.
Tenu pour mardi le 20, les Bamakois n’ont pas perdu de temps. Des vendeurs ambulants circulant dans tous les côtés. Des embouteillages par tout. Des bruits de ventes, des publicités.
Du Dabanani au Marché Rose, l’accès devient presque impossible. Les commerçants sont impatients de voir les clients dans leurs boutiques jusqu’à ce qu’ils viennent les chercher dans les rues. Les clients font les tours des boutiques pour avoir leurs choix. Tout genre de marchandises est disponible dans ce grand marché pour la satisfaction de la clientèle. Des jeunes hommes encerclés devant leurs marchandises en battant des tam-tams et en chantant pour attirer la clientèle. Des moutons faisant des allers retours. Dans ce marché l’offre est au-dessus de la demande. Une multitude de choix est disponible pour le bonheur des clients.
« Le marché est plein de clients. La fête approche à grand pas et tout le monde veut s’approvisionner. Vraiment les gens n’ont pas d’argent contrairement aux autres années. Mais à la grande fête il n’y a pas assez de marché comme la fête de ramadan. Les gens sont plus concentrés sur le mouton que les habits. Mais Dieu merci on gagne ce que Dieu nous a réservé », fait savoir souriant, Abdrahamane Sanogo, vendeur d’habits pour enfants au Marché Rose.
Le prix des marchandises semble cher aux yeux des chefs de famille. Des marchandages acharnés entre commerçants et clients souvent emportés par les clients. Des femmes trainant leurs enfants pour l’achat de leurs habits se termine le plus souvent par des discutes. Certains contents, d’autres tristes parce que maman n’a pas accepter leur choix.
«Les enfants vont nous rendent fous. On dirait que ce n’est pas une journée. On fait l’impossible pour eux, mais ils ne sont jamais satisfaits. J’ai trois garçons et une fille. J’ai acheté deux complets pour chacun. Les marchandises sont tellement chères. Pour les garçons un complet fait 7 000 F CFA. Pour la fille une robe plus un jean et un body qui fait 17 000 F CFA. Imaginez les dépenses qu’engendrent la hausse des prix des légumes et tout le reste. La vie à Bamako est plus dure que celle de Paris », dit toute énervée Assa Cissé ménagère.
Les marchés regorgent de beaucoup de gens mais très peu de clients. La crise financière touche tous les secteurs. Les chefs de famille dénoncent les prix exorbitants des marchandises.
« La vie n’est pas du tout facile. Subvenir aux besoins de ta famille fait de toi un homme », aux dires de Moussa Sow avant d’ajouter, « la vie est vraiment cher. Le mouton est primordial pour les enfants, en plus ils réclament qu’il soit le plus gros ». Dit- il en remuant la tête. Marié à deux femmes et père de neufs enfants, il ajoute, « je viens de dépenser 240 000 F CFA pour ma famille. Plus les trois moutons que j’ai achetés. Maintenant j’ai pu dégager ma part de responsabilité. Même si je n’ai plus beaucoup comme économie, ma famille pourra fêter en toute joie ». conclut-il avec une voix emprunte de tristesse.
Malgré le sacrifice des parents, les enfants se plaignent dans la plupart des cas. Mais être parent veut dire faire face aux caprices des enfants. L’Aïd reste la plus fêtée des musulmans. Tout le monde joyeux est content en se demandant pardon pour mieux vivre en armorie.
Aboubacar Sidiki Diarra
(stagiaire)
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VENTE PROMOTIONNELLE DE MOUTONS
Plus de 11 000 têtes à bas prix
La tabaski sera célébrée au Mali le mardi 20 juillet. Comme le recommande l’islam, chaque chef de famille devra, de préférence, immoler un bélier. A quelques jours de la fête, les prix des moutons ont pris l’ascenseur. Une flambée que les autorités entendent juguler avec des ventes promotionnelles du 13 au 19 juillet.
Aux dires du directeur national des Productions et des Industries Animales, ce sont plus de 11 000 moutons qui sont mis sur les différents marchés retenus pour l’opération qui est cette année à sa 10è édition.
Démarrée en 2009, l’initiative vise à approvisionner les grands centres en moutons de tabaski à des prix acceptables. L’opération est organisée par le ministère du Développement rural et le ministère Délégué auprès du ministère du Développement rural chargé de l’Elevage et de la Pêche à travers la Direction nationale des Productions et des Industries Animales (DNPIA).
Débutées depuis le mardi 13 juillet, les ventes se poursuivent jusqu’à la veille de la fête avec 6 points de vente retenus à Bamako pour 3 différentes fourchettes de prix : 45 000 F CFA à 60 000 F CFA, 60 000 F CFA à 90 000 F CFA et 90 000 F CFA à 125 000 F CFA. Les points de vente sont : terrain Hippodrome pour les Communes 1 et 2, le terrain de l’AS Réal pour la Commune III, le terrain Chaba pour la Commune IV, le terrain Quartier-Mali pour la Commune V et le terrain de Sogoniko pour la Commune VI.
En ce qui concerne les régions de Kayes (Service de l’élevage), Sikasso (Petit Marché à Médine), Ségou (Groupe Scolaire Bandiogou Bouaré) et Mopti (Près du Lycée Ibrahima Ly), les prix varient entre 40 000 F CFA – 60 000 F CFA, 60 000 F CFA – 90 000 F CFA et 90 000 F CFA – 120 000 F CFA.
Selon le directeur de la DNPIA, Kalifa Dembélé, toutes les dispositions ont été prises pour que l’opération puisse bien se passer. Ces différentes tranches de prix visent à contribuer à réguler les prix.
Sur les marchés, les moutons seront marqués de façon distinctive suivant la fourchette des prix avec la marque rouge pour les plus bas prix, la marque jaune pour les prix moyens et la marque verte pour les prix maximaux.
Pour leur part, des acheteurs saluent l’initiative. “C’est une belle initiative de la part de l’Etat qui permet à des chefs de famille à faible revenu de pouvoir s’offrir un bélier de tabaski et de passer une belle fête surtout pour les enfants qui ne cessent de demander : Papa quand vas-tu acheter notre mouton?”, a expliqué un chef de famille.
Alassane Cissouma