La Tabaski à Kadiolo : une fête célébrée dans la difficulté et la piété

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Ce 12 septembre 2016, c’est à 8h30 précises  (TU) que la prière de l’Aïd Al-Adha ou Tabaski a commencé sous la conduite de l’imam Issa Guindo à Kadiolo (480 Km au sud de Bamako). Selon les forces de sécurité (policiers et gendarmes) très présentes sur le lieu (Misséni située à près de 50 Km de Kadiolo avait été attaquée par une Katiba d’Ançar Dine en juin 2015), près de 300 personnes étaient présentes sur la place publique située juste derrière la Brigade de gendarmerie.  76 02 55 15

Face à l’extension de la ville (près de 55 000 âmes), les autorités religieuses locales ont autorisé la prière sur quatre places publiques de la ville, dont celle du quartier Kôkô-Extension où la prière fut dirigée par l’imam Guindo. Après les deux Rakats, le guide religieux a mis l’accent sur l’importance de la foi dans l’islam dans son prêche d’une quinzaine de minutes.  «La vie est un court passage. Une période éphémère à la fin de laquelle l’individu récolte le fruit de tout ce qu’il a semé comme bien ou mal pendant ce séjour terrestre. Croyons en Dieu et restons soudés comme une communauté acquise au Tout-Puissant créateur de l’univers», a recommandé l’imam. Et de rappeler, «dans la vie, les difficultés sont une épreuve divine pour tester notre foi. Il faut donc les accepter et les supporter avec courage et abnégation sans jamais se de détourner d’Allah et de la voie du salut tracée par les Prophètes, dont Mohammed  (PSL)».

À propos de la cherté de la vie, l’imam Guindo a rappelé que le Tout-Puissant ne fait du sacrifice du mouton une obligation pour le fidèle qui n’en a pas les moyens. Il a aussi rappelé aux fidèles qu’il est aussi autorité de remplacer le bélier par une brebis, un bouc, un bœuf, un chameau… Il a exhorté les musulmans de Kadiolo à l’entraide et à la solidarité avec ceux qui sont dans le besoin pour «faire de la Tabaski une fête pour tous». À la fin de son prêche (9h TU), l’imam Issa Guindo a égorgé son bélier avant de libérer les fidèles par de bénédictions pour eux et leurs proches, les défunts ainsi que pour la paix et la stabilité du Mali.

Les notabilités du Quartier, dont Issa Ouattara, ont renouvelé les mêmes prières tout en exhortant les plus nantis à la solidarité et au partage avec les plus démunis. «Les populations de Kadiolo connaissent d’énormes difficultés financières cette année parce que l’essentiel des activités économiques tournent autour de l’orpaillage sur plusieurs sites du cercle autour de la ville. Malheureusement, cette année, cette activité n’a pas beaucoup apporté», explique une notabilité du quartier Kôkô. Les habitants se sont surtout plaints de la cherté des moutons cette année. «Les moutons ne sont pas abordables cette année. Les béliers sont vendus entre 75 000  et 250 000 FCFA. C’est trop cher, car il y a peu de temps, on pouvait avoir les mêmes béliers entre 35  000 et 150 000 FCFA», a dénoncé Yaya Diarra, chef de famille et réparateur de mobylettes très connu dans la ville.

Kadiolo est une ville frontalière malienne de la région de Sikasso (Sud), située à moins de 15 km de la Côte d’Ivoire et 35 Km du Burkina Faso. Le cercle est limité à l’est par la République du Burkina Faso, à l’ouest et au sud par la République de la Côte d’Ivoire, au nord par le cercle de Sikasso et au nord-ouest par le cercle de Kolondiéba. Kadiolo compte 150 villages pour une population estimée à 150 000 habitants, environ 22 habitants/km². La ville de Kadiolo est la capitale de l’entité historique du Folona. Elle est aussi le chef-lieu d’une commune et du cercle du même nom.

Moussa BOLLY

Correspondance particulière

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