La communauté musulmane nationale a célébré, vendredi la fête de Tabaski. La plus grande fête musulmane de l’année, elle est marquée par l’immolation d’animaux de consommation (moutons, chèvres, bœufs ou chameaux) pour les fidèles qui en ont les moyens. Compte tenu de la grande quantité de viande accumulée lors de cette commémoration, la conservation peut être problématique dans certains milieux. Dans la ville de Gao, une ancienne tradition est pratiquée dans la plupart des familles : la grillade.
Les jours de Tabaski, la ville de Gao, la cité des Askia est inondée par les senteurs des grillades de viande. Pour la fête, les subterfuges ne manquent pas pour créer des rôtisseries de fortune. Presque dans toutes les familles, des fours de grillades sont inventés à l’aide de tout ce qu’on peut trouver sous la main : un vieux lit métallique, des barriques renversées ou encore des barres de fer.
Dans un coin de la cour familiale, Faiçal Ibrahim s’active tel un chef d’orchestre. Entouré par ses trois neveux, les apprentis rôtisseurs de circonstance, il attise le feu sous cinq carcasses de béliers installés sur lit converti en grillage. « Je m’occupe de la grillade des moutons de la famille depuis 2009. A l’enfance, j’ai appris cette pratique avec mes oncles et je suis entouré par mes neveux pour leur apprendre aussi », soutient le jeune homme.
Selon ce chef cuistot d’occasion, cette grillade permet de rendre la chair moelleuse donc facile à déguster. « Quand nous égorgeons les bêtes, certaines parties (le foie, le cœur, les reins) sont rôties au petit grillage et mangées directement », détaille-t-il. Ces parties enlevées, le reste de l’animal est étalé au soleil environ d’une heure avant la mise au feu. La chair est ensuite assaisonnée avec une mixture à base de vinaigre, d’huile, de sel. « Cette sauce accélère la cuisson de la viande et lui donne bon goût », souffle le cuistot amateur.
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