Tabaski 2014 : Les préparatifs vont bon train, mais l’argent manque

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MoutonsSurnommée la fête des moutons, la Tabaski approche à grands pas. A cette même allure-les préparatifs sont en cours. Certains sont prêts à l’accueillir et d’autres ne le sont pas encore. Pour tous, cette fête est  une occasion  de se retrouver et entretenir les liens familiaux et sociaux .Mais comment gérer cet évènement et la charge financière qu’il représente ?

 

Massan Karambenta : Coiffeuse

« Les temps sont durs, car jusqu’à présent, je n’ai pas de clientes. Pourtant  nous sommes à moins de dix jours de la fête. Souvent, certaines prennent rendez-vous, mais ne viennent pas,  en disant qu’elles n’ont pas eu d’argent.  C’est précisément pour cela que je ne n’ai pas de salon de coiffure,  parce qu’il aurait fallu que je paye le magasin sans rien y faire. Je préfère me débrouiller ici, devant la boutique de ma sœur.»

 

 

Bourama Doumbia : Vendeur de prêt-à-porter

« Je n’ai pas encore commencé à vendre pour la fête, mais attendons de voir. Comme je suis dans le prêt-à-porter, peut- être que mon marché va commencer à deux jours de la fête ou le jour même de la fête. Avant j’avais un peu de clients, mais des que la fête s’est approchée, cela s’est arrêté. Car beaucoup de gens préfèrent le bazin à cette fête. »

 

 

Alima Sanogo : Vendeuse d’aliment bétail

« Dieu merci ! Le marché a un peu commencé pour moi, mais je sais que je ne pourrai pas faire mieux que l’année dernière. Car aujourd’hui, il y a encore de l’herbe fraiche partout, pour nourrir les moutons et les gens préfèrent dépenser moins. Il ya même des enfants qui prennent de l’argent à la maison et vont ensuite chercher de l’herbe eux mêmes pour pouvoir empocher cet argent »

 

Ousmane Boiré : Père de famille

« Je fais venir mon mouton du village, donc même si je dépense cela ne sera pas comme si je l’avais acheté ici a Bamako. Mais à part ce seul mouton que j’ai acheté, je n’ai rien d’autre pour la famille, car je n’ai rien sur moi et les payements ne sont pas encore faits.  Les temps sont vraiment durs mais ça va aller Inch Allah » !

 

Seydou Sangaré : Vendeur de moutons

« On n’a pas augmenté le prix des moutons, mais malgré cela on a encore beaucoup de moutons non vendus. Le prix minimum étant 30.000 fcfa, les gens ont toujours du mal à acheter. Même mes clients à qui je livrais les moutons dès mon arrivée à Bamako n’ont pas pris tous les moutons cette année, faute d’argent. On a aussi remarqué que beaucoup de gens demandent à leurs familles du village de leur faire parvenir des moutons et cela ne nous rend pas le travail  facile.»

 

Samba Cissé : Commerçant

« Les temps sont durs, rien ne marche. Les moutons ne sont pas aussi chers que ça, mais si l’on n’a rien dans la poche on dit que c’est cher. Les moutons qui coutaient 100.000 fcfa l’an passé sont à ce jour à 75.000. Le gouvernement a vraiment fait quelque chose pour aider les chefs de famille à se procurer des moutons, mais il reste encore beaucoup à faire. Sinon, rien ne va pour l’instant ».

 

Mountaga Kane : Vendeur de moutons

Les gens n’ont pas d’argent, c’est le  constat que  je fais. Mes clients,  qui m’achetaient des moutons de 125.000 voire 150.000 FCFA, discutent aujourd’hui les moutons de 75.000 . Cela est dû à la cherté de la vie de nos jours. Si ça continue comme cela, je pense que je vais retourner avec le reste de mon troupeau d’où je viens, c’est-à-dire à Ségou ».

 

 

Adama Kanté : Fonctionnaire

«  je viens d’acheter mon mouton à 50.000 frs. Pour moi, cela est abordable, mais je ne peux pas dire autant pour tout le monde. Car je n’ai pas le même revenu que tous les autres chefs de famille et il faut savoir aussi qu’acheter le mouton ce n’est pas à la portée de tous. Prions Dieu pour que le reste soit à moindre coût »

 

Mamadou Traoré : Couturier

« On a beaucoup d’habits ici à coudre, les femmes viennent déposer leurs habits sans donner d’avance. Nous,  on ne peut pas commencer le travail sans cela. Donc, par manque d’argent, les habits restent-là jusqu’à l’après fête et du coup on ne gagne pas beaucoup d’argent pour la fête ».

 

Josephine Dembélé : Propriétaire de salon de coiffure

« Je n’ai pas encore commencé le travail à plein temps, mais je suis confiante, car mes clientes attendent la dernière minute pour se faire belles. Je travaille comme ça depuis des années ».

 

Awa Sangaré : Etudiante

« Quand la fête approche je viens ici chez ma coiffeuse qui coiffe les clientes chez elle-même. Je n’ai pas le courage d’aller au salon de coiffure, parce qu’en ce moment tout est chers là-bas .Je trouve que c’est plus pratique, en plus ma coiffeuse sait faire tous les modèles qui se font dans ces salons. Donc, je ne me vois pas dans un salon de coiffure pour l’instant ».

 

 

Salimata Traoré : Vendeuse d’accessoires pour enfants

« Avant, les femmes venaient au marché acheter des habits et tout ce qui va avec pour leurs enfants, à 10 ou 15 jours de la fête ; parce qu’elles trouvaient qu’en ce moment-là, la marchandise est moins chère. Mais maintenant, ce n’est plus le cas, car tout le monde dit qu’il n’a pas d’argent. Si ce qu’à 2 jours de la fête, je ne vends pas plus que d’habitude. Donc j’attends ça pour m’occuper moi aussi de ma famille ; car c’est avec ce petit commerce que je me débrouille avec mes enfants, puisque j’ai perdu mon mari ».

 

Safiatou Sidibé

 

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