Dans un gouvernement démocratique, des élections libres et transparentes sont organisées. Pendant ces dernières, les candidats s’affrontent dans les urnes. Quel que soit les types de démocraties, c’est toujours le peuple qui décide, à travers son suffrage, à qui revient le pouvoir politique. Par contre, dans une dictature, il n’y a jamais d’élections transparentes, justes et équitables.
Ces formes de gouvernements sont aussi nombreuses, mais dans toutes les dictatures, le peuple est toujours écarté dans le choix de gouvernants, au profit d’une oligarchie dirigeante. Le pouvoir y est exercé par un groupe restreint de personnes qui agissent au nom de tous les citoyens, comme bon leur semble. Le peuple n’y peut rien.
Actuellement, les militaires ont pris le pouvoir au Niger, ce mercredi 26 juillet 2023. Ce coup d’Etat est le cinquième au Sahel depuis trois ans. Dans cette région, sont nombreux, des gens qui estiment que la démocratie ne sert à rien et qu’elle n’a pas d’importance. Alors que d’autres considèrent qu’elle n’est pas faite pour nous, les africains.
Au regard de ce qui se passe actuellement, nous pouvons d’ailleurs remarquer qu’une majorité des populations sahéliennes préfèrent désormais, les pouvoirs militaires au détriment des pouvoirs civils, considérés comme issus des urnes. Est-ce à comprendre que ces populations préfèrent la dictature à la démocratie ? L’histoire de l’avènement de la démocratie, par exemple, au Mali que nous allons résumer dans cet article peut-il expliquer ce choix ?
Après trente ans de dictature, ce pays est rentré dans le système démocratique. La démocratie est arrivée au Mali en 1991. Cette année-là, le Général Moussa Traore a été arrêté, après de grandes manifestations populaires qui ont eu lieu dans l’ensemble du territoire. A la suite de cela, des élections démocratiques ont été organisées en 1992. Alpha Oumar Konaré est devenu le président du Mali.
La démocratie est arrivée avec de grands espoirs. Les Malien espéraient le développement des services publics, en particulier le développement de l’école, le développement de l’agriculture, le développement du commerce, la construction d’hôpitaux, des infrastructures et surtout la protection des citoyens. Mais, en vérité, les promesses de la démocratie n’ont pas été respectées.
Actuellement, le Mali rencontre beaucoup de difficultés : pauvreté, insécurité, désagrégation de l’éducation, impunité, trafic, etc. Pour toutes ces raisons, beaucoup de Maliens estiment que la démocratie ne sert à rien. Certains croient que le gouvernement démocratique n’est pas capable de combattre le terrorisme international dans le pays et que seuls les militaires sont capables de les combattre et de les vaincre.
De notre point de vue, la démocratie ne doit pas être confondue avec ces « gouvernements dits démocratiques » qui dirigent au Sahel depuis les trente dernières années, parce que, considérés comme issus des urnes. Alors que leurs dirigeants ont été, le plus souvent, mal élus au cours d’élections dont les malversations étaient nombreuses. Il va donc de soi que les demandes de démocratie des citoyens ne soient pas respectées. Encore que les services publics ne sont pas améliorés, idem pour l’insécurité qui ne cesse d’augmenter dans tous les pays du Sahel.
Au Mali, certains citoyens croient même que la démocratie est la cause de la mal gouvernance, de l’incivisme, de la mauvaise éducation, bref, de tous les maux que l’on peut imaginer actuellement dans notre pays. Tant nos dirigeants ont hélas majoritairement préféré de s’enrichir au lieu de servir le peuple dans la transparence.
Bata Kamissoko (Stagiaire)