En réaction à l’enlisement du dialogue social autour de leur cahier de doléances, les comités syndicaux des départements des Affaires étrangères et de la Coopération internationale ; des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine projettent une série de grèves dures à partir du 22 février 2023 si rien n’est fait d’ici là dans le sens de leur satisfaction.
Ayant fait le constat du refus du gouvernement de mettre en œuvre le protocole d’entente du 21 octobre 2019 entre le ministre des Affaires étrangères et le Syndicat libre des travailleurs des affaires étrangères (Syltae), relatif à la relecture des décrets portant octroi d’indemnités d’équipement aux agents des deux départements ; le non-respect du point 10 du protocole d’accord signé avec la partie gouvernementale le 17 juillet 2017 relatif à la relecture du décret n°2011-0100/P-RM du 7 mars 2011 portant statut particulier du cadre des Affaires étrangères ; le non-respect des points 2 et 5 du procès-verbal de conciliation du 10 décembre 2020 ; la détérioration des conditions de vie et de travail au sein des Affaires étrangères et des Maliens de l’extérieur… le Syltae et le Syndicat des travailleurs du ministère des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine (STMMEEIA), projettent une série de grèves perlées destinées à paralyser l’activité au sein des deux départements si leurs doléances ne sont pas satisfaites dans les plus brefs délais.
Dans un préavis de grève adressé au ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, les deux syndicats font part de leur décision prise en assemblée générale du 26 janvier 2023 d’observer une première grève de 72 h (du mercredi 22 au vendredi 24 février 2023) ; de 96 h (du mardi 28 février au vendredi 3 mars 2023) ; de 120 h (du lundi 6 au vendredi 10 mars 2023) en cas de non-satisfaction de leurs doléances.
Mais, tout porte à croire que ces grèves perlées seront inévitables au regard du coût financier des douze revendications des comités syndicaux dans une conjoncture particulièrement difficile pour l’Etat. Bien que légitimes, les revendications des syndicalistes nécessitent effectivement que l’Etat, déjà exsangue, casse sa tirelire.
En premier lieu, les syndicalistes exigent la relecture du décret n°01-531/P-RM du 1er novembre portant octroi d’une indemnité d’équipement au personnel des ministères des Affaires étrangères et des Maliens de l’extérieur et du décret n°2011-662/P-RM du 6 octobre 2011 portant majoration de l’indemnité d’équipement allouée aux personnels du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et du ministère des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine.
La relecture du décret n°2017-0814/P-RM du 26 septembre 2017 portant allocation d’une indemnité annuelle d’équipement aux fonctionnaires et agents de l’Etat en service au ministère en charge des Maliens de l’extérieur ; l’octroi d’une prime de risque aux travailleurs du secteur des Affaires étrangères et des Maliens de l’extérieur ; la relecture du décret n°96-044/P-RM du 8 février 1996 fixant les avantages accordés au personnel diplomatique, administratif et technique dans les missions diplomatiques et consulaires de la République du Mali ; la régularisation de la situation salariale du personnel contractuel du Centre d’information et de gestion des migrations (Cigem)… font également partie des doléances.
Tout comme la relecture de la loi n°05-039/AN-RM du 22 juillet 2005 fixant les indices spéciaux accordés au personnel diplomatique, administratif et technique dans les missions diplomatiques et postes consulaires ; la relecture du décret n°2011-100/P-RM portant statut particulier des fonctionnaires du cadre des Affaires étrangères ; la relecture du décret n°04-098/P-RM du 31 mars 2004 portant plan de carrière des fonctionnaires en service au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
En outre, les syndicats prescrivent l’octroi d’une indemnité de sujétion diplomatique aux fonctionnaires et agents du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale ; l’octroi d’une indemnité de monture mensuelle aux fonctionnaires et agents du MAECI ; l’octroi d’une indemnité annuelle aux chefs de service ayant rang d’ambassadeur ; l’attribution d’une rente viagère aux anciens ambassadeurs et consuls généraux.
Comme on le voit, la commission de conciliation qui sera convoquée à cette occasion aura forcément du pain sur la planche et devra batailler dur pour concilier les positions dans l’intérêt des parties en présence.
El Hadj A.B. HAIDARA