La Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH, a organisé du 7 au 8 décembre dernier, à l’Ecole du maintien de la paix Alioune Blondin Bèye, la 14e édition du symposium national sur les droits de l’Homme au Mali. L’objectif de ce symposium est de faire l’état des lieux de la situation des droits de l’Homme au Mali.
La cérémonie de lancement des travaux était présidée par Mahamadou Camara, représentant le garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’homme, en présence de Yacouba Katilé, président du Conseil économique social et culturel du Mali (CESC), d’Aguibou Bouaré, président de la Commission nationale des droits de l’Homme, Dr. Oswald Padonou, chef du bureau du DCAF (Centre pour la gouvernance du secteur de sécurité de Genève), du colonel Souleymane Sangaré, directeur de l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye, Guillaume Nguefa, directeur de la division des droits de l’Homme et de la protection de la Minusma, Willemijn Van Lelylal, représentant de l’ambassade de Pays-Bas au Mali, ainsi que plusieurs des organisations des droits de l’Homme du Mali. C’est pour avoir une meilleure connaissance et une meilleure synergie des acteurs sur la question des droits humains au Mali que la CNDH et ses partenaires ont initié cette 14e édition du symposium national dont le but est de mieux contenir les graves violations des droits de l’Homme et éradiquer toute forme d’atteinte aux droits fondamentaux au Mali. Dans son discours d’ouverture, le représentant du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme a félicité la CNDH pour cette belle initiative. “Mali fait face depuis plus d’une décennie à une crise sociopolitique et sécuritaire sans précédent avec de graves violations des droits de l’Homme. Il s’agit notamment de la criminalité organisée, la traite des personnes, la trafic d’armes et de drogues, l’extrémisme violent et bien d’autres. Afin de lutter efficacement contre ces violations, protéger les populations et prévenir une éventuelle violation, les actions de l’Etat seul ne suffissent pas. Il est impératif d’agir de concert avec la société civile, les partenaires techniques et financiers et toutes les bonnes volontés pour une paix durable dans une société réconcilier, résiliente et respectueux de droit de l’homme”, a-t-il expliqué.
De son côté, le président de la CNDH, a rappelé que les droits de l’Homme ou droits humains ne sont pas une œuvre de charité. Ils ne sont pas une faveur que l’Etat accorde ou devrait accorder aux citoyens. “Ils sont, au contraire, une obligation fondamentale à sa charge, car il en est le principal débiteur à l’égard de toute personne se trouvant ou qui viendrait à se trouver sur le territoire national. C’est la raison pour laquelle les abus et violations graves des droits de l’Homme que connaît notre pays ne doivent, ne peuvent et ne sauraient rester impunis. J’en appelle donc à l’amplification de la lutte contre l’impunité ! Une lutte contre l’impunité qui ne peut être mise en œuvre que par un appareil judiciaire performant. Cette lutte noble doit contribuer à la construction du nouveau Mali, un Mali meilleur, un Mali dans lequel la justice prend le pas sur l’arbitraire et l’impunité”, a-t-il précisé. Il a ajouté que le Mali est confronté, à son corps défendant, à une crise sécuritaire multidimensionnelle caractérisée par d’innommables violations et abus des droits de l’Homme dans le Nord mais surtout le Centre du pays. “L’ensemble du territoire national semble désormais dans l’œil du Cyclone, dans la ligne de mire de l’hydre terroriste ! Les atteintes au droit à la vie, à l’intégrité physique, à la sécurité sont légion. La pratique de l’esclavage par ascendance et ses manifestations violentes et attentatoires à la dignité humaine perdurent dans notre pays, singulièrement dans la région de Kayes avec des manifestations violentes. Les femmes et les filles continuent de subir les violences sexuelles et sexistes sur le théâtre des opérations de lutte contre le terrorisme, sur leur lieu de travail et dans leur vie quotidienne sur des pans entiers du territoire national, en toute impunité souvent”, a-t-il poursuivi. Dr. Oswald Padonou, chef du bureau du DCAF, a salué les Forces armées et de sécurité du Mali qui restent les principales garantes du droit à la sécurité des ressortissants et habitants de ce beau pays.
“Vous l’aurez compris, la bonne gouvernance du secteur de la sécurité est un gage fondamental pour l’Etat de droit et les droits humains. La sécurité est le premier devoir de l’Etat et le premier droit des citoyens. C’est pourquoi le Centre de Genève pour la gouvernance du secteur de la sécurité accompagne depuis 2014, les institutions maliennes dans leurs initiatives de réforme du secteur de la sécurité dans la perspective de les rendre davantage responsables, redevables et efficaces”, a-t-il conclu.
Mahamadou Traoré