SY : Tontine, meilleure alliée

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Au Mali, la femme rurale est en général reconnue comme celle qui contribue largement aux charges familiales. Tel est bien loin du cas des femmes de la Commune rurale de Sy qui sont entièrement prises en charge par leur mari. Néanmoins, elles ne restent pas les bras croisés dans leurs foyers. A travers le petit commerce et la tontine, elles génèrent des revenus et soutiennent leurs maris.

« Nous mettons l’homme au-devant sur tous les plans. En leur présence, la prise de parole est presqu’impossible pour nous. C’est eux les chefs et c’est à eux de prendre les décisions et nous ne pouvons que les suivre. Loin qu’ils nous terrorisent, mais les valeurs que la société nous a inculquées à développer un certain complexe en nous vis-à-vis d’eux », explique Dadi Boïté, enseignante à Bamako.

A Sy, la corvée est devenue moins pénible pour les femmes. Leur condition de vie s’est notamment améliorée grâce à l’implantation des forages et la multiplication des machines de moulins à graines.

Contrairement à d’autres villages, les femmes de Sy ne peuvent pas faire du maraichage par manque de terres. Toutes les parcelles appartiennent aux hommes. L’insuffisance des terres est surement due à des nouvelles constructions. Ainsi les principales activités féminines sont le commerce, la tontine et les tâches ménagères. Quelques fois, elles sont dans l’agriculture et la transformation des produits agricoles. A base de certaines graines, elles arrivent à extraire de l’huile et du savon mais avec l’appui des organisations non gouvernementales.

« Les projets nous appuient fortement dans la culture de sésame dorée. Malheureusement la machine qui nous permettait l’extraction de l’huile de sésame, est tombée en panne. Cette céréale a beaucoup de bienfaits sur la santé et sa base permet la production du savon. Le sésame coûte 1 000 F CFA par kilo.  En dehors de cela, nous nous rencontrons chaque semaine pour cotiser de l’argent pendant une année. Cette économie est réservée jusqu’au mois de ramadan et elle rentre dans nos nécessités tels que les condiments, le lait, les vivres, l’huile, le sucre et bien d’autres. Ainsi les tontines et les contributions des maris allègent nos dépenses », raconte Badjènèba Boité, habitante de Sy. Avant d’ajouter que c’est à partir des petits commerces que les femmes arrivent à payer leur cotisation. Les produits commerciaux des femmes constituent des fruits, jus, condiments, riz, gâteaux, des savons, etc.

Heureusement que la Commune de Sy fait partie des zones frontalières du Mali, cela facilite beaucoup l’importation aux commerçants.

Les femmes ainsi que les hommes ont deux principales activités que sont le commerce et l’élevage. Malheureusement l’insécurité au village a mis à terre l’élevage d’où moins de troupeaux dans la Commune de Sy. La guerre entre les chasseurs « Donso » et les djihadistes a exigé le déplacement de plusieurs peulhs.

Fatoumata Kané

(de retour de Sy)

 

 

 

COMMUNE RURALE DE SY

Les écoles manquent d’enseignant

 

Les écoles de la Commune rurale de Sy fonctionnent régulièrement mais dans de mauvaises conditions liées au manque d’enseignant. Les salles sont constituées d’un effectif pléthorique qui exige une rotation.

« Les élèves vont régulièrement à l’école mais étudient dans des conditions difficiles. Quelques contraintes liées à l’éducation sont le déficit du personnel enseignant et l’effectif pléthorique à cause du manque de maîtres. Les élèves de la 1ère année peuvent être répartis entre trois salles de classe mais prennent les cours ensemble. Le système de rotation a été mis en place pour dissiper le problème mais il persiste toujours. Souvent, on ne retrouve que 3 à 4 enseignants dans les cours de l’école », informe Bounô Boïté, président de l’Association des Jeunes de Sy.

Malgré l’option des habitants de Sy pour l’enseignement coranique, l’éducation moderne est la plus rependue dans le village. Les élèves ne se débrouillent pas mal dans les études. Ils ont la possibilité d’étudier de la 1ère année en 9ème année.

Ceux qui optent pour le lycée et l’université, sont dans l’obligation de poursuivre les études à San, Ségou ou à Bamako.

Fatoumata Kané

(envoyée spéciale)

 

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